PFW : la condition (in)humaine selon Rick Owens
Tout ce que vous ne deviez pas manquer du défilé Rick Owens automne-hiver 2024-25 se trouve sur L'OFFICIEL.
"Les proportions de la collection sont grotesques et inhumaines, dans une réaction hurlante à certains des comportements humains les plus décevants dont nous serons témoins au cours de notre vie. Mais il y a l'éternel espoir utopique d'un monde meilleur." À l'entendre, on ne saurait dire si Rick Owens est défaitiste ou grand idéaliste. Une chose est sûre : le designer s'inquiète, et l'exprime dans ses créations pour son défilé automne-hiver 2024-25. Rick Owens ce n'est pas l'étrangeté des silhouettes ou des formes, mais plutôt sa recherche d'une utopie éternelle et d'une forme de lumière dans une époque clairement absurde et chaotique, désillusionnée, pleine de guerres et de cupidité, avec une ambivalence et un sens artistique des plus authentiques. Telle une continuité de son défilé Homme de janvier dernier, Rick Owens continue son voyage dans sa ville natale, Porterville. À l'heure où la mode s'oriente vers le storytelling produit dans la prééminence du département merchandising, insister sur un concept est un appel à l'action urgente. Malgré l'étrangeté et l'effroi que peut nous procurer les silhouettes du designer, à mieux y regarder, on y décèle une forme de lumière. Il s'agit là de l'image de l'espoir. Du rayon de soleil qui filtre dans une époque absurde, chaotique, désillusionnée, où règnent guerres et cupidité. Il dévoile ses créations sacrées chez lui, délaissant à nouveau le Palais de Tokyo, et rappelle la mode à sa fonction première, qui vient immédiatement après celle de faire une robe : communiquer ce que nous sommes, où nous vivons et comment.