Le Silencio s'installe à Saint-Germain des Prés
Dix ans après l’ouverture du Silencio rue Montmartre, les instigateurs de cette belle aventure s’installent à Saint-Germain-des-prés.
“Avec ses quatre dromadaires/Don Pedro d ’Alfaroubeira/courut le monde et l’admira/il fit ce que je voudrais faire/si j’avais quatre dromadaires”, rêvait le poète Guillaume Apollinaire. S’il est bien beau de par- courir le monde, il faut parfois se poser, reprendre son souffle pour mieux repartir. L’équipe du Silencio a eu l’excellente idée d’ouvrir une escale idéale, précisément dans la rue honorant le poète, réu- nissant quelques-unes des figures créatives les plus essentielles du paysage parisien. Au décor, le Studio KO, à l’identité graphique, le tandem M/M. Soit de quoi créer un magique écrin. Aux manettes du bar, le mixologiste Remy Savage. Son approche minimaliste mais extraordinairement expressive mérite à elle seule le détour. Et au piano? Guillaume Sanchez, assurément un des chefs les plus brillants apparus pendant la dernière décennie. Pour le Silencio des Prés, il a composé une carte jouant sur les accords harmonieux (tar- tare de thon rouge, shizo rouge, fraise fermentée, ou encore ravioles de champignons, pulsées par un jus bien corsé), faisant surgir de ses associations libres une beauté imprévue – tel ce maquereau, verjus, miel et moutarde, ou encore un ceviche de lieu, eau de riz fermen- tée et tagette en fleur. Plus classiques, les desserts honorent par- faitement le répertoire bistrotier (tarte chaude aux pommes, glace vanille, ou Saint-Honoré caramel...). L’addition de ces talents fait de ce lieu mieux qu’un restaurant : un genre de Grande Ourse pour nous guider vers une étape bienfaisante.
