Femmes

Devon Lee Carlson : "J’avais si peu confiance à l’adolescence"

À tout juste 25 ans, elle est l’un des phénomènes viraux sur les réseaux sociaux. Devon Lee Carlson subjugue son monde avec ses yeux bleus rieurs, son naturel déconcertant et son esthétique résolument nineties. Portrait d’une jeune business woman à qui la vie sourit.
clothing apparel coat overcoat person human

De la petite ville de Newbury Park au vaste territoire d’Internet, Devon Lee Carlson a rapidement su s’imposer dans la cour des grands. À l’origine de son entreprise florissante, une rencontre. Celle de son idole de l’époque, Miley Cyrus, alias Hannah Montana sur Disney Channel. Alors âgée de 17 ans, Devon croise la popstar dans un restaurant de Los Angeles et lui demande une photo. Elle dégaine aussitôt son iPhone customisé d’une jolie coque conçue par sa mère, Michelle Carlson. Recontextualisons : nous sommes en 2012, l’iPhone 4 sort à peine sur le marché et les étuis attrayants pour téléphones ne sont pas encore développés. Miley est subjuguée par le design singulier de cette création, et veut se procurer la même. “Quand je lui ai dit que ma mère l’avait faite, elle m’a demandé le nom de la société. Nous n’en avions pas et, grâce à un coup de pouce de Miley sur Twitter, nous avons lancé WildFlower. Tout a été très rapide : nous n’avions aucun stock, et croulions déjà sous les commandes. Toute la famille s’est unie et a mis la main à la pâte.” Depuis, WildFlower a pris de l’ampleur et les coques ont séduit les it-girls les plus branchées, de Kylie Jenner à Emma Chamberlain.

“Tout a commencé par accident. Mais j’ai toujours senti que je devais accomplir quelque chose de grand. C’était un rêve que je gardais en tête, même si je ne connaissais pas encore ma destinée.”

Une influenceuse ancrée dans la réalité

Près de 800 000 abonnés au compteur sur son Instagram, 160 000 sur YouTube et 68 000 sur Twitter. Des chiffres qui pourraient donner le tournis, mais pour lesquels Devon ne prête pas grande importance. La Californienne garde la tête sur les épaules : son influence sur les réseaux, au sein de son entreprise et dans l’industrie de la mode lui paraissent encore incroyables. Malgré les huit années passées depuis le succès de WildFlower, la belle ne s’est toujours pas habituée à son ascension vertigineuse. Elle aime d’ailleurs parler d’heureux hasard plutôt que de réussite. “Tout a commencé par accident. Mais j’ai toujours senti que je devais accomplir quelque chose de grand. C’était un rêve que je gardais en tête, même si je ne connaissais pas encore ma destinée.” De ce souhait intime, Devon a su user de ses atouts pour en faire une réalité. Entourée de sa famille, elle tient à toujours prôner les valeurs qui lui ont été inculquées, et rester fidèle à ce qu’elle est en accueillant chaque nouveau projet comme une bénédiction.

devon-lee-carlson-ig-1.jpg
devon-lee-carlson-ig-4.jpg
devon-lee-carlson-ig-2.jpg

Une persévérance à toute épreuve

Aujourd’hui, Devon est à l’aise face à l’objectif comme face à la caméra, jouant de son image entre son compte Instagram et sa chaîne de blog vidéo. Pour autant, cette décontraction apparente est loin d’être innée. “J’avais si peu confiance à l’adolescence. Je me souviens avoir ouvert une première chaîne YouTube en 2013, sous les conseils avisés de mon père. J’y ai reçu tant de haine en retour que je me suis vue contrainte de supprimer l’intégralité des contenus postés. Tout ceci était tellement embarrassant.” Quoique désagréables, ces moqueries ont forgé la Californienne. Grâce au soutien de ses proches, elle s’est peu à peu affranchie du regard des autres, s’affirmant avec plus d’audace par le biais vestimentaire. “Si je pouvais donner un conseil à la Devon de 16 ans, ce serait celui d’arrêter de tant se préoccuper de l’avis des autres. Au final, il n’est pas important et rend inutilement malheureuse. Si seulement cette adolescente savait ce qui l’attend.” Comme une revanche sur la vie, la jeune femme a réouvert sa chaîne YouTube. “J’ai l’impression que ce que j’ai l’occasion de vivre et les opportunités dont je peux faire l’expérience sont des choses que la petite Devon auraient adoré voir. Être entrepreneure pour WildFlower, assister à des défilés lors de la fashion week, faire des shootings pour Louis Vuitton ou une collaboration avec Marc Jacobs, voyager autour du globe avec mon petit ami... Tout ceci sonne comme une réelle consécration, le résultat de mes attentes les plus folles.” C’est en partie pour répandre cette positivité que l’Américaine documente chacune de ses activités. En aparté, elle confie être encore sous le choc de ce qui lui arrive, et se surprend à avoir eu l’audace de réouvrir ce compte YouTube lui ayant causé tant de chagrin par le passé. De ses failles, elle a fait un pied-de-nez à la vie, signant par là-même le commencement d’une aventure pleine de promesses.

Video Player is loading.
Current Time 0:00
Duration 0:00
Loaded: 0.00%
Stream Type LIVE
Remaining Time 0:00
 
1x
Advertisement
paris fashion week~devon lee carlson🌟

Un univers kitsch signature

Difficile d’imaginer une Devon Lee Carlson sans son esthétique assumée. Ses inspirations : les réminiscences d’une obsession pour les poupées Barbie, la mode vintage, l’esprit R’n’B nineties, le style de Britney Spears début des années 2000, ou des personnages de rom-com cultes, à l’instar de Cher Horowitz dans Clueless et Elle Woods dans La Revanche d’une Blonde. “J’ai toujours voulu m’habiller comme les protagonistes de ces films, sans jamais avoir suffisamment confiance en moi pour le faire adolescente. Je suis si heureuse d’enfin assumer cet aspect de ma personnalité. Je me sens plus en accord avec moi-même.” Et cette harmonie se ressent. L’aura qui plane autour d’elle attire les grandes maisons de luxe. Récemment, Louis Vuitton et Marc Jacobs ont fait appel à elle pour apparaître dans leurs campagnes. Cet hiver, Marc Jacobs lui a même laissé carte blanche le temps d’une collection capsule, pour laquelle elle et son petit ami Jesse Rutherford ont pu imaginer le design d’un T-shirt à l’occasion de la Saint-Valentin. “Ces opportunités sont incroyables. Au lycée, je ne pouvais pas me permettre d’avoir des pièces de designers. Cet univers du luxe me semblait si inaccessible.” Une nouvelle preuve, s’il en fallait, que Devon est consciente de l’existence privilégiée qu’elle mène. Modeste, sincère : cette star made in Internet n’entend pas oublier ses racines ni se laisser envahir par sa notoriété grandissante. Profitant de l’instant présent, elle mûrit en parallèle de multiples projets, et nous réserve pour sûr encore bien des surprises...

Découvrez l'intégralité de ce portrait dans le numéro d'avril-mai de L'Officiel Paris, actuellement en kiosques et disponible en version digitale

Tags

Recommandé pour vous