Karimoku, identité fraîche
Peut-être parce que le caractère discret des productions locales est précisément à l’opposé : une série de canapés, fauteuils et poufs d’une série nommée Elephant - un seul cadre de bois, en sections cylindriques épaisses, est lisible sur la face avant, une justesse des épaisseurs - générosité et caractère modeste à la fois. La petite Polar Chair de Moritz Schlatter, tout jeune designer intégré à la structure, est une aimable proposition. Mais c’est surtout la grande table Spectrum Work Station, encore à l’état de prototype (Geckeler Michels) qui attirera bientôt l’attention - elle est si élégante qu’on a quelques scrupules à ne l’imaginer limitée qu’à des usages de réunions professionnelles. Et il est formidable de constater de quelle manière se dessine déjà l’identité délicate de la jeune entreprise, dans un climat japonais traduit presque exclusivement par des designers occidentaux - comme un extrait de design rêvé, simultanément frais et héritier précis d’une culture immense.