Les fondateurs de Sandbox nous parlent de métaverse
Photographie Kenzia Bengel de Vaulx
The Sandbox est l’entreprise pionnière des univers numériques, développant des partenariats prestigieux avec des marques telles que la maison Gucci ou l’éditeur de jeux vidéos Ubisoft. C’est donc tout naturellement que c’est dans The Sandbox que L’Officiel présentera prochainement une collection de vêtements virtuels créés en appliquant l’intelligence artificielle à la base de données de nos archives, riche de plus de 100 000 images. Arthur Madrid, co-fondateur et PDG de The Sandbox et Sébastien Borget, co-fondateur et COO de The Sandbox, ont répondu à nos questions.
Comment présenter The Sandbox ?
C’est un espace pour s’amuser et créer au sein d’une communauté, un monde virtuel où les joueurs-ses peuvent jouer, construire, détenir et monétiser leurs expériences dans un espace virtuel (LAND) qui leur appartient. Notre métavers propose aux joueurs-ses et créateurs-trices une plateforme intuitive qui leur permet de créer des mondes immersifs en voxel 3D et des expériences de jeu, dont le contenu peut tout aussi bien être créé par les utilisateurs (User-Generated Content: UGC) qu’en partenariat de licence avec des IPs et des marques. Dans The Sandbox, tout-e créateur-trice est libre de partager, d’échanger, ou de vendre ses créations, tout en restant propriétaire de celles-ci et du revenu qui en découle. La plateforme permet de créer tout autant des expériences simples que très complexes. On y trouve des parcs d’attractions, des concerts virtuels, des défilés de mode et des installations d’art, mais aussi des univers de jeux de rôle. Nous le voyons comme un espace digital partagé, dans lequel les univers et leurs héros se rencontrent pour y créer un monde éclectique.
D’où vient votre nom ?
Nous l’avons trouvé en 2011. Les jeux dits « sandbox games », correspondent à des jeux où les utilisateurs-trices peuvent avoir une approche très bac à sable, où ils peuvent créer ce qu’ils/elles veulent avec un éditeur. En ajoutant l’article « The », cela nous permettait d’imposer la référence ultime en matière de sandbox games et de satisfaire toutes les attentes. Nous l’avons lancé en 2012 sur mobile, avec 40 millions de téléchargements avec 70 millions de créations, pour avancer ensuite sur la version blockchain, fin 2017. La force de l’UGC c’est de permettre des capacités créatives infinies, c’est elle qui a contribué à la monétisation.
A quel moment vous vous êtes intéressés au Métavers et comment avez-vous « bâti » The Sandbox ?
Nous avons eu beaucoup de succès avec notre expérience « The Sandbox » sur mobile, qui permet à nos utilisateurs de créer et partager leurs contenus. Cette application a été téléchargée plus de 40 millions de fois. Nos joueurs-ses ont créé des tonnes de contenu, de jeux et d’expériences à partager. Mais tout ça a eu lieu dans un système économique fermé où les créateurs-trices qui ont contribué au succès du jeu n’ont rien eu en retour, à cause des restrictions de la plateforme. Puis, en 2017, nous avons vu les premiers NFTs avec CryptoKitties et CryptoPunks. Nous nous sommes immédiatement rendu compte que la blockchain deviendrait une technologie clé pour permettre un véritable système de propriété de biens virtuels. C’était la clé pour réaliser notre vision. Cela nous a permis de combiner les NFTs avec le contenu généré par les utilisateurs, et ainsi permettre à tout créateur de faire leur propres NFTs, les utiliser dans des jeux, et les monétiser. Ce fut la première étincelle qui nous a donné l'idée d’adapter notre écosystème de contenu généré par utilisateur avec un concept de droits d’auteur et de propriété de biens liés à la blockchain.
Pouvez-vous nous expliquer sur quoi repose votre modèle économique ?
The Sandbox est un univers comprenant 166,464 LANDS, chacun appartenant à un utilisateur. Ces LANDs comprennent diverses expériences, et leur nombre limité fait de The Sandbox une sorte de Manhattan virtuel en termes de valeur immobilière. The Sandbox garde 100% des ventes primaires du LAND virtuel et touche 5% sur les ventes entre utilisateurs sur les marchés secondaires. Nous avons vendu environ US$80 millions de LAND à date. Cela représente 70% de notre carte totale, ce qui laisse encore 30% à vendre. Ce qui rend notre modèle unique est le fait que 50% du revenu de The Sandbox est immédiatement transféré à la Sandbox Foundation, une fondation qui soutient les créateurs-trices, joueurs-ses et stakers pour accélérer la croissance de notre écosystème. La fondation gère notre Game Maker Fund de USD$1 milliard, qui propose des bourses aux créateurs-trices pour encourager la production de jeux et autres contenus de haute qualité dans The Sandbox. À l’avenir, tout le SAND agrégé vers la fondation sera gouverné par les détenteurs du SAND (holders) par l’intermédiaire d’une organisation autonome décentralisée (Decentralized Autonomous Organization: DAO). Ces holders pourront alors allouer les réserves et ressources comme ils-elles l’entendent, ce qui mettra la communauté en charge du métavers.
Comment gagner sa légitimité dans un univers où il y a peu de repères ?
Nous avons toujours été transparents par rapport à ce que nous sommes et ce que nous créons. Dans cette nouvelle ère digitale, nous voulons être authentiques envers nos utilisateurs-trices, et cela se reflète dans notre communauté. Notre proposition n’est pas “hé, vous voulez vous faire de l’argent rapide avec les jeux NFT?”. Au contraire, c’est “créons de la valeur ajoutée dans un métavers que nous construisons ensemble”. Nous pensons que la cohérence nous a permis de créer une marque forte en tant que pionniers dans cet espace.
Qu’est-ce qui vous distingue des autres plateformes de Metavers ?
Nous avons construit The Sandbox avec l'idée de mettre la communauté au centre de la création de valeur et du système de récompense. Cela motive tout ce que nous faisons. The Sandbox est un métaverse riche et ouvert, animé par des expériences interactives amusantes, un écosystème UGC qui récompense les créateurs avec 100% de leurs revenus et une économie virtuelle décentralisée. Dans The Sandbox, les joueurs-ses et les créateurs-trices ont la pleine propriété de tout ce qu'ils créent ou achètent, et les droits de tout ce qu'ils créent. Il existe des mondes NFT décentralisés et des métavers axés sur le jeu, mais nous pensons que The Sandbox combine le plus efficacement ces deux éléments sur une seule plate-forme. C'est ce qui explique notre succès comptant deux millions d'utilisateurs avec des portefeuilles connectés, 19 000 propriétaires de LAND, plus de 200 marques et adresses IP qui se sont associées pour créer du contenu et des expériences dans The Sandbox, et avec des créateurs de haut niveau qui possèdent déjà des LANDS virtuels dans notre métavers.
Quelles fonctionnalités particulières avez-vous dû développer pour accueillir l’univers du luxe, de la mode, du divertissement « pop culture », etc?
Notre concept de métavers n'est pas seulement une galerie de jeux. C'est un espace où les joueurs-ses créent un avatar et une identité numérique qui les représente dans ce nouvel univers. Dans le métavers, tout le monde peut se connecter et profiter ensemble de jeux et d'expériences sociales. Là où les gens sont sociaux, même virtuellement, la mode est un élément important. En tant que tel, nous avons toujours envisagé la mode comme un élément clé de The Sandbox. En 2021, nous avons permis aux créateurs-trices de lancer leurs propres collections d'avatars UGC qu'ils-elles peuvent personnaliser à l'aide de notre outil gratuit d'édition de voxels VoxEdit. Ils-elles peuvent ensuite en créer une série de NFT uniques. Nous travaillons avec des designers et des maisons de mode pour continuer à faire évoluer la mode virtuelle. Personnaliser son avatar pour le rendre cool, pour qu'il représente ce qu’on ressent et comment on veut être vu est une expérience amusante à fort potentiel commercial.
Comment analysez-vous l’attrait du Metavers pour des marques à l’histoire et à la clientèle aussi variées qu’Adidas, Ubisoft, Warner Music ou Gucci?
Le monde change et les grandes marques en sont conscientes. Non seulement la génération Z passe plus de temps engagée dans le numérique, mais les jeunes apprécient également de plus en plus leur réputation et leur apparence numériques, plutôt que juste leurs biens physiques. Les réactions à notre vision sont passées de "Mais qu'est-ce que vous faites exactement?" à "Comment pouvons-nous impliquer notre marque ?" alors que nous sommes encore en phase de construction de notre écosystème en amont de notre lancement en 2022. Travailler avec des marques est aussi une proposition gagnant-gagnant. Pour nous, nous attirons les fans existants de la marque qui entendent peut-être parler de The Sandbox pour la première fois. Et pour les marques, elles peuvent accéder à une nouvelle plate-forme mondiale pour présenter leur monde à une communauté diversifiée et croissante dans un nouveau domaine numérique, avec la possibilité de vendre des articles virtuels.
Avez-vous des modèles ?
Bill Gates, qui a crée un système d’exploitation fabuleux, utilisé par toute la planète. Même s’il n’est plus chez Microsoft, il a continué à avoir de l’impact sur la recherche et les actions caritatives.