Rencontre avec Guillaume Gomez

Après avoir cuisiné pour Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy, François Hollande et Emmanuel Macron, Guillaume Gomez commence un nouveau chapitre de sa vie en tant qu’ambassadeur de la gastronomie française dans le monde, le “ministre” de l’alimentation made in France. Un rôle important qui l’amène à être non moins que le représentant du Président de la République auprès des acteurs de la gastronomie, de l’alimentation et des arts culinaires. “Mon rôle est d’être au plus près des acteurs de la gastronomie comme nos producteurs, nos éleveurs, nos pêcheurs, nos vignerons, nos artisans, mais aussi d’aller dans des domaines plus larges, allant du terroir à la durabilité, incluant la culture de la terre et l’élimination des déchets produits par les cultures. Mon rayon d’action est à 360 degrés sur tout ce qui touche, de près ou de loin, à notre gastronomie, notre alimentation, à tout ce qui peut avoir un impact sur nous-mêmes, notre santé et notre environnement, explique Guillaume Gomez. Mon deuxième objectif vise à maintenir le rang élevé de la gastronomie française à l’étranger, en racontant, en expliquant et en défendant nos territoires, nos producteurs et notre conception de cette gastronomie.”

Véritable Parisien, Guillaume Gomez est le symbole d’une histoire de vie étroitement liée au monde de l’alimentation. “À l’âge de 14 ans, j’ai décidé de me consacrer à la cuisine. Mais avant cela, je me souviens d’une photo prise à la maternelle sur laquelle la maîtresse nous avait demandé de porter un costume inspiré de ce que nous aimerions faire plus grands : il y avait ceux qui étaient habillés en astronautes, en cow-boys ou en princesses, et moi j’étais en cuisinier. Eh bien, je pense que travailler dans le secteur alimentaire est vraiment ce que j’ai toujours voulu faire, raconte-t-il. Quand j’ai commencé ma carrière, c’était dans les années 90, une décennie où le rôle des chefs était très différent de celui d ’aujourd ’hui, beaucoup moins glamour. Mes premières études se sont déroulées à l’École de Paris des métiers de la table (EPMT) où j’ai rencontré d’excellents professeurs qui m’ont aidé à comprendre mon cheminement et qui m’ont encouragé à poursuivre une carrière de chef de cuisine. J’ai complété mon apprentissage en explorant le monde de la cuisine à 360 degrés, puis je me suis orienté vers la gastronomie. J’ai eu beaucoup de chance. Tout d’abord, de savoir ce que je voulais faire depuis mon plus jeune âge. Et puis d’avoir rencontré Johny Benariac, un maître incroyable, qui en plus de m’apprendre ses recettes, m’a enseigné une philosophie de la cuisine, il m’a appris son métier. Je lui dois beaucoup. C’est lui qui m’a présenté Jacques Le Divellec, avec qui j’ai travaillé plusieurs années dans son restaurant, haut lieu de la culture parisienne de ces années-là.” Aux tables du restaurant de Jacques Le Divellec se trouvait l’élite de la culture et de la politique française, la crème parisienne. En 1997, Guillaume Gomez entre au service des cuisines de l’Élysée. “J’ai franchi ce seuil et il est devenu celui de ma maison pendant les vingt-cinq années suivantes, dit-il avec une certaine émotion. Le chef de l’époque, Joël Normand, m’a demandé de rester et m’a embauché. Je suis devenu chef de groupe, puis chef d’équipe. Jusqu’à devenir numéro un en 2013.”