Pourquoi la Tarte Tropézienne est le dessert star à chacun de nos étés ?

Souvent imitée, jamais égalée : la Tarte Tropézienne demeure mythique malgré le temps qui passe. Légère et aérienne, gourmande et délicate, charnue et sensuelle : voici les secrets qui l’ont érigée au statut d’icône de la pâtisserie.

Pour les plus novices, la Tarte Tropézienne est une brioche garnie très caractéristique. En effet, la pâtisserie est fendue en deux au niveau de sa taille, puis fourrée d’un mélange audacieux de deux crèmes — une pâtissière et une crème au beurre. Le délice sucré est subtilement coiffé de quelques perles de sucre, le tout pour exhauster les saveurs du gâteau. D’apparence simple, cette recette unique — imaginée en 1955 par Alexandre Micka et héritée de sa grand-mère polonaise — est pourtant en passe de devenir une star.

Quand on pense à Saint-Tropez, on a immédiatement en tête l’image d’une sulfureuse Brigitte Bardot dans « Et Dieu… créa la femme ». C’est sur le tournage de ce film que l’actrice, entre deux prises, avait pris l’habitude de s’offrir quelques escapades dans le village et venait savourer en toute discrétion un gâteau jamais vu auparavant — découvert tel un trésor dans la boulangerie-pâtisserie d’Alexandre Micka. Le dessert conquiert le cœur de BB, à tel point qu’elle le fera goûter à toute l’équipe qui, comme elle, en deviendra fan. Le gâteau qui jusqu’ici n’avait pas de nom sera humblement baptisé la Tarte Tropézienne, et Brigitte Bardot en deviendra la marraine. 1955 verra alors naître deux mythes : BB qui s’érigera au rang de vedette internationale après ce tournage, mais aussi la Tarte Tropézienne dont se délecteront toutes les célébrités — de Boris Vian à Juliette Gréco, qui fréquenteront ce petit village de pêcheurs, devenu par la magie du cinéma « the place to be ».

Outre le mystère planant autour de sa recette gardée jusqu’à l’heure encore confidentielle et la renommée conférée grâce à Brigitte Bardot, il a fallu que la Tarte Tropézienne use de plusieurs stratagèmes ingénieux afin de perdurer dans le temps.

Premièrement, le fondateur, Alexandre Micka, a d’abord eu la brillante idée d’étendre sa boutique dans plusieurs points stratégiques de la Côte d’Azur avec deux autres adresses à Cogolin et à Sainte Maxime.

30 ans plus tard, en 1985, le créateur du gâteau passe le flambeau et son savoir-faire à Albert Dufrêne, qui reprend officiellement la Maison. Jeune et vigoureux, le nouveau patron a une idée pour augmenter la notoriété de la Tarte Tropézienne : associer son produit à sa passion pour le milieu automobile. Seconde étape pour la Tarte Tropézienne qui, dès 1991, devient le traiteur officiel Renault F1 Team et poursuit son chemin avec d’autres collaborations de prestige à l’instar du Trophée Andros, du Rallye du Var ou du Grand Prix de France au Castellet. Parallèlement, il poursuit l’ouverture d’autres points de vente sur la Riviera, ainsi qu’un premier laboratoire afin d’augmenter la production du gâteau.

Pour rendre son produit désirable, Albert Dufrêne a également pris le pari de lancer son produit sur un marché mode. Tout commence en 2014, avec Inès de la Fressange qui renoue avec sa ville natale et ses souvenirs d’enfance en revisitant les boîtes emblématiques de la marque. S’ensuivent d’autres capsules de renom — parmi l’incontournable marque de maillots de bain Vilebrequin, le pop et gourmand Chocolat des Français, la jeune marque engagée et irrévérencieuse TitsUp, ou plus récemment la collaboration huppée signée Mytheresa et Valentino.

Ajoutez à cette récente crédibilité mode un twist contemporain : selon les saisons et occasions, la Tarte Tropézienne n’hésite pas à se réinventer et se décliner en de nouvelles saveurs. Chaque revisite permet aux becs sucrés de voir sous un prisme nouveau leur dessert favori. Avec toutes ces cartes en main, la popularité constante de la pâtisserie devient une évidence. Plus qu’une gourmandise, c’est une bien belle histoire que l’on porte à sa bouche.