Tradition régressive par excellence, l’ovoïde en chocolat prend du galon et se fait chaque année de plus en plus couture...

Texte par Eug&eacute;nie Adda&nbsp;

Chez Jacques Genin, un oeuf peint à la main par Corinne Jam.

Le mythe

Si, chez les &Eacute;gyptiens, les Perses et les Romains, on s&rsquo;offrait d&eacute;j&agrave; des &oelig;ufs peints pour c&eacute;l&eacute;brer le renouveau du printemps, il faut attendre le Moyen &Acirc;ge pour voir r&eacute;appara&icirc;tre la tradition. Bannis par l&rsquo;&Eacute;glise pendant le car&ecirc;me &ndash; p&eacute;riode &agrave; laquelle il est aussi interdit de sonner les cloches &ndash;, les &oelig;ufs de poule sont pr&eacute;cieusement gard&eacute;s pour &ecirc;tre d&eacute;cor&eacute;s et offerts aux enfants le jour de P&acirc;ques. D&egrave;s le XVIIIeme si&egrave;cle, on les vide puis on y coule du chocolat. Progr&egrave;s technique et explosion commerciale obligent, l&rsquo;offre s&rsquo;est sacr&eacute;ment &eacute;toff&eacute;e depuis.

La lubie

Si les enfants n&rsquo;ont jamais vraiment arr&ecirc;t&eacute; de se jeter sur les &oelig;ufs, les poules et les lapins le jour de P&acirc;ques, les adultes peuvent d&eacute;sormais s&rsquo;y mettre gr&acirc;ce &agrave; une nouvelle vague de p&acirc;tissiers et de chocolatiers capables de livrer des cr&eacute;ations con&ccedil;ues comme des &oelig;uvres d&rsquo;art. Collaborations avec des designers, peinture &agrave; la main et &eacute;ditions limit&eacute;es, l&rsquo;&oelig;uf de P&acirc;ques devient un nouvel objet de convoitise.

Le sourcing

Exit le beurre de cacao industriel. On choisit des pi&egrave;ces au chocolat grand cru, au pralin&eacute; maison et aux couleurs d&eacute;centes pour &eacute;viter l&rsquo;overdose de colorants. L&rsquo;obsession du moment ? Les chocolats Jivara, Manjari et Cara&iuml;bes de chez Valrhona.

Couture chez Jacques Genin 
Le chocolatier s&rsquo;est associ&eacute; &agrave; l&rsquo;artiste Corinne Jam, qui peint &agrave; la main sur des &oelig;ufs, poules et lapins garnis en chocolat noir (133, rue de Turenne, Paris 3e).

Contemporain chez Pierre Herm&eacute; 
Comme chaque ann&eacute;e, la superstar cr&eacute;e l&rsquo;&eacute;v&eacute;nement. Cette fois-ci, il s&rsquo;est inspir&eacute; de l&rsquo;artiste Lucio Fontana pour livrer cinq &oelig;ufs monochromes au chocolat noir pure origine Belize. En &eacute;dition limit&eacute;e, &eacute;videmment (72, rue Bonaparte, Paris 6e).

R&eacute;gressif &agrave; la M&egrave;re de Famille 
La maison familiale livre une cr&eacute;ation double face entre la poule et l&rsquo;&oelig;uf. Au chocolat noir 68 % et petits &oelig;ufs pralin&eacute;s (23, rue Rambuteau, Paris 4e).

Brut &agrave; la Goutte d&rsquo;Or 
Le p&acirc;tissier du moment, Yann Menguy, imagine trois gros &oelig;ufs &agrave; la coque textur&eacute;e : gianduja et &eacute;clats de f&egrave;ve de cacao, lait intense aux &eacute;clats de feuillantine et blanc aux noix de p&eacute;can torr&eacute;fi&eacute;es (183, rue Marcadet, Paris 18e).

Carnet d'adresses

Où trouver un œuf de Pâques en édition limitée ?

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