Sunnei, printemps-été 2018
Sunnei, trois saisons au compteur, un sens du style milanais revu et corrigé version 2017, une liberté d'expression qui fait office de cas d'école dans une ville où les illustres maisons se disputent les 3 premières marches du podium. Créée en 2015 par Loris Messina et Simone Rizzo, la marque ameute les cool kids et autres esthètes décomplexés du monde entier, appatés par les coupes franches mais impeccables, les prints guillerets et l'esprit college mais sophistiqué qui se dégage de l'ensemble. Après leur show d'hier, cis dans un lycée d'art appliqué, l'Officiel Hommes a rencontré le duo histoire de savoir ce que ça fait d'être un petit à gros potentiel dans la ville des géants.
Qu’est-ce qu’être un jeune créateur à Milan aujourd’hui ?
C’est dur. C’est surtout dur de se frayer un passage entre les grosses maisons qu’il y a autour de nous. Milan, c’est une ville avec une réalité commerciale évidente, il est difficile de rentrer dans leur milieu et de s’y faire un nom. Il faut du temps. Nous avons le soutien de la Camera della Moda, mais il n’empêche qu’en Italie, le système est plus compliqué que dans certains autres pays.
Vos inspirations pour la SS18 ?
A dire vrai, l’inspiration est plus ou moins la même que pour la dernière collection, c’est une évolution de la saison précédente. Nous nous inspirons surtout de l’environnement dans lequel nous gravitons, nos amis, ce que l’on fait, ce que l’on ne fait pas. C’est un espèce de cercle continu, il n’y a pas de thématique précise à chaque collection.
Où sont vos amis ?
Il y en a beaucoup, à Milan, à Paris. Nous ne sommes pas relevés à une ville en particulier, c’est pour cela que nous travaillons ensemble. On vient de deux villes, deux pays différents, nos visions sont différentes aussi, mais à chaque fois on arrive à trouver un point de rencontre lors du processus créatif, et c’est parfait.
Que veux l’homme en 2017 ?
Il s’habille comme il veut. C’est le mantra de Sunnei : la liberté.
C’est votre 3e show aujourd’hui. Les choses ont-elles beaucoup évolué depuis le premier ?
Oui, on a vu les choses évoluer car c’est vrai que pour le premier défilé, c’était quasiment improvisé, on ne savait pas trop comment ça allait se passer, et la pression n’arrangeait rien. Petit à petit, on apprend, la collection évolue aussi car nous avons changé de partenaire de production. Il fallait prendre le temps de faire évoluer la collection cette saison.
Les milanais sont-ils cool ?
Il faut les éduquer, mais ce sont de bons éléments (rires).
Par Félix Besson