Qui parfume Madonna et Demi Moore ?
Vous avez eu une vie, et quelle vie, avant les fleurs. Racontez-nous…
Eric Buterbaugh : J’ai grandi dans l’Oklahoma, au milieu de la nature, des chevaux et des vaches. Je suis tombé dans la marmite de la mode en ouvrant un magazine, par hasard. Alors, un jour, j’ai quitté ma ville pour Dallas, puis pour Los Angeles, où j’ai rencontré Gianni Versace. Il cherchait quelqu’un pour l’aider au département célébrités. Depuis la Californie, je réceptionnais des tenues pour Elizabeth Taylor, Jane Fonda… Je devais prendre soin de toutes ces stars ! Quand j’ai eu 20 ans, je suis parti pour Londres, afin de travailler au pôle Grande-Bretagne de Versace. C’était la grande époque, celle des supermodels Christy, Naomi… J’ai aimé cette période de ma vie mais, au bout d’un moment, je suis arrivé à saturation.
Comment passe-t-on de la mode au design floral ?
À Londres, j’avais développé une véritable fascination pour les fleurs. Peu de temps après mon retour à Los Angeles, j’ai proposé à une amie de fleurir l’une de ses soirées. Cette nuit-là, une bonne dizaine d’invités lui ont demandé l’adresse de son fleuriste, et elle leur a donné mon numéro. Au téléphone, j’expliquais que ce n’était qu’un hobby, mais je finissais toujours par dire : “Pour vous, je ferai une exception !” (Rires, ndlr.)
Et vous avez été aidé…
Beaucoup de célébrités m’ont soutenu. Madonna, par exemple, me sollicite chaque année pour les soirées qu’elle organise. Demi Moore est bien plus qu’une cliente, c’est une amie. Tout comme Gwyneth Paltrow ou Nicole Richie.
En quoi les fleurs ont-elles changé votre vie ?
Quand j’ai décidé de créer mon entreprise, j’ai complètement modifié mon mode de vie. Auparavant, je ne me levais jamais avant 7 heures et je dormais peu. Quand on est fleuriste, le réveil sonne à 4 heures du matin, il faut aller au marché, choisir ses fleurs, les laver, les préparer, les assembler puis les livrer. Bien entendu, le réseau que j’avais développé m’a beaucoup aidé à me faire connaître. Après six mois de travail acharné, j’ai reçu un coup de fil du Four Seasons, qui me proposait d’entamer une résidence.
Il y a deux ans, vous avez créé EB Florals, votre gamme de parfums. Quel a été le déclic ?
Petit garçon, j’étais déjà fondu de parfums. L’idée me trottait dans la tête depuis longtemps, mais je ne trouvais personne avec qui la concrétiser. Et puis j’ai rencontré Fabrice Croisé. Nous avons formé une magnifique équipe de nez : je lui ai fait livrer toutes les fleurs dont je voulais explorer les effluves, puis nous avons réfléchi ensemble à un concept de fragrances inédit qui repose sur la limpidité des mélanges. Le défi, c’était que nos parfums fassent voyager. Vos parfums parlent lavande, rose, violette, muguet…
Mais quelle est votre fleur fétiche ?
La pivoine.