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Pourquoi tout le monde parle (déjà) de Lucille Thièvre

Après Marine Serre en 2017, le Festival de Hyères a vu briller une autre pépite "made in Corrèze" : la créatrice de prêt-à-porter féminin Lucille Thièvre. Rencontre.
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Racontez-moi votre histoire...

J'ai passé mon enfance en Corrèze. Le nom de ma collection, "Les Esplaces 19120", renvoie d'ailleurs au lieu-dit où j'ai grandi, près de La Chapelle-aux-Saints... À 18 ans, je suis "montée à Paris" pour étudier à la Chambre Syndicale de la Couture, puis j'ai intégré le studio femme de Hermès Sellier, d'abord comme stagiaire puis comme assistante styliste. J'ai, aussi, travaillé à la pré-collection chez Givenchy époque Riccardo Tisci.

À quel moment avez-eu envie de faire 'cavalière seule' ?

Au départ de Riccardo Tisci. C'était comme un changement de cycle pour tout le monde. J'ai pris conscience que le moment était venu de me recentrer sur moi. J'ai commencé à faire une collection... Et recouvré cette démarche d'expérimentation que j'avais un peu mise de côté depuis mes études. 

Votre collection, "Les Esplaces 19120", bataille entre l'organicité et l'artifice... 

Tout à fait. Je l'ai conçue comme un choc entre l'intérieur d'une maison et son environnement. L'écrin de la collection, c'est la nature, un milieu sauvage et préservé. Les couleurs en découlent, comme ce vert de l'herbe au soleil couchant... À quoi j'ai opposé des éléments très kitschs, parfois sensuels, inspirés de pièces des années 1980 que ma mère collectaient. Par exemple, le mélange, si hétéroclite, de boutons en verre que j'utilise.

Quid des manches brodées que vous avez imaginées avec la maison Lesage, dans le cadre du Prix des Métiers d'art ?

J'ai voulu développer, en même temps qu'une technique, une esthétique de broderie très ancienne inspirée du travail de Jean Lurçat. Cet artiste français tenait son atelier dans un château médiéval près de chez moi, en Corrèze... J'ai imaginé des manches qui sont de véritables accessoires, à porter au niveau du coude. Avec les brodeurs de la maison Lesage, nous avons mis en pratique un type de broderie au fil renvoyant à cette ancestralité. La première façon de broder, dans l'histoire, c'est la broderie au fil. 

À Paris, vous travaillez dans un 'artist-run space'...

C'est une sorte de co-working, le "Wonder-Liebert", géré par et pour des artistes de manière très organique. Nous venons tout juste de déménager. Je travaille dans l'espace de sérigraphie et d'édition : à côté de moi oeuvrent des graphistes, des architectes et, à l'étage inférieur, des constructeurs. Quand je suis arrivée au Wonder-liebert, il n'y avait personne qui faisait du vêtement et du textile. Ce que j'ai développé, comme sur un terrain nu. Ça m'a beaucoup stimulée.

@lucillethievre

www.villanoailles-hyeres.com

 
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