Graff ouvre une nouvelle boutique à Paris
Photographie : Julien Roux
La vie de Laurence Graff est un roman épique où les diamants les plus extraordinaires du monde tiennent le rôle principal. Il n’est pas une année sans qu’on apprenne que le joaillier anglais, qui débuta sa vie professionnelle comme apprenti à l’âge de 15 ans, n’ait fait l’acquisition d’un brut hors norme. Quelques exemples : le Venus qui est le plus large diamant D Flawless taille cœur au monde (118,78 carats), le Constellation qui est le plus large diamant D Flawless taille rond au monde (102,79 carats), le Delaire Sunrise qui est le plus large diamant Fancy Vivid Yellow taille émeraude au monde (118,08 carats). Et l’on pourrait continuer la liste...
Pour résumer en une image le parcours fascinant de ce gemmologue autodidacte qui lança sa propre maison lorsqu’il avait 22 ans, il faut se remémorer une campagne publicitaire de 1970 : elle dévoilait un mannequin arborant une surprenante coiffure constellée de bijoux dont la valeur, vertigineuse pour l’époque, atteignait le million de dollars. Cette campagne a été revisitée en 2013 pour les 60 ans de la maison. Même pose, même cadrage, seul le prix des joyaux avait changé : cette fois, leur valeur atteignait la somme hallucinante de 500 millions.
Des nerfs d’acier et de stupéfiantes visions stratégiques ont joué un grand rôle dans la réussite de l’“Empereur du diamant”, comme le surnomment ses pairs. Dernière décision en date, l’ouverture à Paris d’une boutique. Pas n’importe laquelle: il s’agit de la plus grande boutique Graff au monde, sise au 237, rue Saint-Honoré. (Ceci en plus de l’autre écrin parisien situé au 17, place Vendôme, ouvert en 2016, et dédié aux merveilleuses créations du joaillier londonien.)
Pour ne pas diminuer le plaisir de la découverte, disons simplement que cette boutique d’une superficie de 370 m2 abrite notamment un cabinet de curiosités – une première chez Graff – entièrement tapissé de plumes de paon apposées une à une. D’une hauteur sous plafond de 7 mètres, un salon, où s’alignent les vitrines en or signées André Dubreuil, est illuminé par des chandeliers créés sur mesure par Thaddeus Wolfe. On admirera au passage les murs en velours gaufré à la main avec des feuilles d’or blanc ainsi que le dôme géodésique et le chandelier de 2,40 mètres d’envergure signé de l’artiste Nathalie Ziegler Pasqua surplombant le salon dédié aux collections “Bridal”. Inutile de préciser que les pièces uniques disposent également d’un salon dédié. À celles et ceux qui en doutaient, Laurence Graff vient tout simplement de confirmer que Paris demeure à ce jour l’épicentre mondial de la haute joaillerie.