La Plagne, rock'n roll altitude
Parmi les plus grandes stations des Alpes, avec 2,5 millions de journées skiées, La Plagne, au cours de la dernière saison sous embargo sanitaire, a su se refaire une virginité, se réinventer. Le résultat est spectaculaire, l’ambiance survoltée.
Tout juste débarqué du train, et histoire de remettre en route, un instant de détente semble salutaire, et c’est forcément au Spa Deep Nature que l’on se rend. Au centre de Belle Plagne, cet espace de bien-être se décline en un parc aquatique où l’on se pose en maillot de bain dans un jacuzzi, plein soleil, face aux montagnes enneigées. Puis passage par le sauna, suivi d’un massage délicat. Et il faut bien cela, avant d’aborder une toute autre expérience, plus sportive, voire aventureuse.
De Mâcot-la-Plagne, part la piste olympique de bobsleigh construite lors des JO d’Alberville. Unique piste olympique en France elle comporte 19 virages sur l’un des circuits de glace les plus techniques au monde. Pour la tester, trois options sont envisageables. Le Bob Racing, assis derrière un pilote professionnel, pour une descente à 120 km/h, la Speed Luge, en position semi-couché à 90 km/h, ou, plus accessible, le Bob-Raft, un engin auto-guidé qui ne défile qu’à 80 km/h…Des trois, le non initié choisira le dernier. Et bien lui en prend. « Secouez-moi ! Secouez-moi ! » Sensation d’être dans la pub Orangina de Chabat sur un Grand Huit infernal. Une course folle de 1500 mètres en un peu plus d’une minute. Le son des patins sur la glace est si puissant qu’on n’entend même pas les hurlements. Et puis cela s’arrête et l’on descend de l’appareil le cœur battant, les jambes tremblantes.
Une fondue à la truffe n’est pas de trop pour se remettre l’estomac en place. L’Apremont l’aide à passer et nous voici repartis pour une autre aventure, nocturne. A Bellecôte, la fête bat son plein : 1400 étudiants des Arts et Métiers se retrouvent ici ce soir pour une nuit endiablée. Maquillés, déguisés, un petit d’air du Rocky Horror Picture Show à 1930 mètres d’altitude. Je les laisse à leurs agapes pour une expérience tout autre.
DORMIR DANS UNE DAMEUSE A 2600 METRES D’ALTITUDE
Aller dormir seul dans une dameuse, face au Mont Blanc. La dameuse en question s’appelle Over The Moon et est d’un kitschissime assumé. En route pour le sommet de l’Arpette à 2600 mètres d’altitude. La dameuse qui doit m’emmène remonte la piste. Plus un skieur, juste la neige. Les chalets d’altitude défilent, puis plus rien. Quelques flocons de neige volètent dans la nuit, au travers des essuie-glaces, la pleine lune. Le dameur manie l’engin professionnellement, et le voyage dure une petite demi-heure.
Arrivé au sommet de l’Arpette, je suis un peu étonné, sûrement rassuré. Voici « ma » dameuse-chambre d’hôtel. Un lit double avec sa fourrure, éclairage de boîte de nuit, home cinéma, musique, cafetière, petit déjeuner… et bouteille de Champagne. Quelques remonte-pentes, à l’arrêt, strient le ciel. Une baraque accueille un spa/salle de bains auquel j’ai accès. Tout aussi surréaliste qu’« Over The Moon » ! On s’y verrait bien avec une comédienne de Russ Meyer.
Décidément, cette expédition-là est prévue pour les amoureux. On me montre où sont le défibrillateur, le téléphone et la radio d’urgence, puis mon accompagnateur s’en va, me laissant seul face à la montagne.
La lune est pleine et le paysage immaculé. Une flute de Champagne à la main, je déambule dans la nuit, apercevant en contrebas les lumières des villages. La température baisse jusqu’à moins six degrés. Mais la nuit est belle, si belle. Je ne me souviens plus à quelle heure je me suis endormi, mais dès 7 heures du matin, avant que les pistes n’ouvrent, l’on vient me chercher.
Une rapide douche à l’hôtel Carlina, joli chalet de bois, un copieux petit déjeuner, et commence une journée de ski…Pas comme les autres.
SKI ET GASTRONOMIE
Ici, tout le monde le connait sous le nom de « Bibi ». Il s’appelle en réalité Alain Juglair, mais nous l’appellerons Bibi, pour rester dans l’ambiance locale. A sa suite, six heures durant, nous découvrons l’immense domaine skiable de La Plagne. Mais pas n’importe comment. Bibi, ici, est connu comme le loup blanc. Moniteur de ski, restaurateur, il nous mène de restaurants en bars d’altitude. Restaus branchés ou estaminets d’origine. Partout, il est accueilli en ami, et ses compagnons tout autant. Et là commence un rituel exceptionnel. Il commande une bouteille de vin, et ouvre son sac à dos magique. En sort huîtres et gambas, foie gras qu’il fait poêler sous vos yeux, pâtés de copains du coin, tout en expliquant la montagne, sa géographie, son histoire, la vie des gens d’ici. Ce sont six heures de ski et d’étapes gourmandes, de rigolade, de rencontres.
Rompu par l’exercice, retour au Carlina où je passe entre les mains d’une masseuse péruvienne. Une première. Elle se saisit de votre corps comme si vous étiez un enfant. Vous malaxe, vous tord et vous détord comme un morceau de caoutchouc, et c’est divin.
Un massage énergique qui sera suivi d’un dîner gastronomique au Carlina et d’une nuit bien méritée.
Au matin, alors que la fin du week-end approche, rencontre avec l’équipe de l’école Oxygène. Ou une autre façon d’apprendre à skier, de s’y remettre. Ici on vous propose une approche personnalisée de la glisse, un soin attentif aux besoins de chacun, avec accompagnement en navette privée,
Décidément, à la Plagne, on vit les sports d’hiver, de printemps, différemment.
Nos adresses
Hôtel Carlina à Belle Plagne
Un hôtel 4* sur le bord des pistes. Tel un grand chalet. Un restaurant gastronomique, une terrasse plein sud, un personnel charmant et une masseuse décoiffante…
Bobsleigh :
Réservations sur le site www.la-plagne.com
Nuit en dameuse :
Réservations sur le site www.skipass-laplagne.com
Ski et gastronomie :
Bibi (Alain Juglair) : 06 80 47 59 69
École de ski Oxygène La Plagne :
04 79 09 03 99
Spa Deep Nature Belle Plagne :
Office de tourisme de La Plagne :