Hôtel Majestic : Barcelone en majesté
Voilà 105 années que l’hôtel fait brillerl’excellence catalane. Hébergement cossu, table étoilée, bar de légende, œuvres d’art(plus de 1 000), Spa, roof top… La liste de ses agréments comble les envies.
On est d’accord, l’hôtel idéal n’existe pas. Chacun y allant de son exigence, aucun établissement ne peut toutes les réunir. Ceci posé, rien n’empêche d’invoquer les caractéristiques de ce trésor à inventer. Première (bonne) réponse : il offrirait le plaisir de s’y sentir « comme à la maison ». En outre, son aménagement multiplierait les références, mobilier d’ébéniste, tapisseries et tissus raffinés, literie d’excellence (un hôtel, c’est quand même fait pour dormir), luminaires de créateurs, fleurs fraîches et toiles de maître. Il ajouterait la patine qui sied aux maisons de belle tradition ainsi qu’un personnel attentif(ne frapper à la porte de la chambre qu’en l’absence des hôtes, plier et ranger les vêtements éparpillés, savoir dès le second petit-déjeuner s’il faut servir thé ou café…). Convenons que sur ce registre, le Majestic Hotel & Spa de Barcelone coche la plupart des cases.
54 boutiques de haute griffe
Son toit-terrasse du 10ème étage ne désemplit pas. Il est vrai que la vue en jette. De la Sagrada Familia, la cathédrale de Gaudi éternellement inachevée, jusqu’aux scintillements de la Méditerranée, le regard balaye Barcelone sur écran géant. Ce frisson attire tout ce que la capitale catalane compte de beautés, brunes et blondes savamment décoiffées. Déshabillés millimétrés, selfie aussitôt diffusé. Ajouter une petite piscine, le ciel grand offert, une table de plein air (Dolce Vitae) pour marier tapas, ceviches avec ce petit blanc sec vous m’en direz des nouvelles, et cette terrasse devient le plus réjouissant des secrets de Barcelone.
Tout en bas file le Passeig de Gràcia, l’avenue so chic qui trace le centre de la ville. La voicibordée par 54 boutiques de haute griffe, Dior, Chanel, Gucci, Hermès et les autres. Les vitrines scintillent, comme le regard des touristes asiatiques qui patientent devant lesportes, carte de crédit prête à chauffer. Mais curieusement, sur cette artère géante, pas la moindre terrasse pour trinquer ni la plus petite pâtisserie où promettre que demain, c’est régime. Le Passeig n’est que fringues friendly. Alors, lever le nez et admirer l’architecture grandiose des bâtisses qui se succèdent : fantasque Gaudi et délicatesses florentines, odes au verre autant que blocs d’inspiration soviétique, merveilles Art nouveau comme horreurs des seventies, l’avenue fait danser les styles dans un tourbillon à défier le temps. Référence Belle Epoque de cette assemblée, l’hôtel Majestic s’en fait le solide gardien.
18 500 euros la nuit
Justement. Son ambiance apaisée rassure. Beige clair, jaune pâle, gris, chocolat, or mat, rose fanée… offrent douceur et sérénité. Le code s’applique dans les espaces communs comme dans les chambres, 271 dont 45 suites et 5 penthouse (les anciens appartements privés de la famille Casals, propriétaire depuis 1918). En vedette, le Majestic Royal Penthouse, 467 m² avec terrasse, piscine, champagne, voiture et chauffeur. Pour autant d’insouciance, compter 18 500 euros la nuit.
Un match du Barça au Camp Nou, l’enchantement du MoCo (art contemporain), une soirée canaille sur les ramblas, une loge à l’Opéra, l’inévitable visite de la Sagrada Familia ou de moins avouables intentions inciteront-elles à faire tourner la porte tambour de cet hôtel-cocon ? Majestic oblige, tout se trouve à l’intérieur : un petit déjeuner d’exception doté d’une centaine de propositions à se resservir encore et encore ; le restaurant SOLC, estampillé locavore (le Majestic a son propre potager), inspiré par un chef étoilé ; le bar qui déplie une impressionnante carte des possibles, du verre de vin rare aux cocktails sophistiqués, du cannelloni d’avocat à la becquée de caviar. Dans un cadre tout marbre, cuir lustré, éclairages tamisés, on espère Gainsbourg, Churchill, Dietrich ou Hemingway. L’hôtel offre aussi un Spa où débloquer un dos fourbu et amadouer un stress intense. Et que dire desmurs qui portent plus de mille toilesmodernistes ? C’est la collection des propriétaires, elle évolue au gré de leurs coups de cœur.
Melon, redingote et cravate
Manque-t-il un brevet d’excellence à cette bulle ouatée ? Certes, les dames regretteront qu’un miroir plain-pied ne soit pas posé à la sortie des chambres (il se trouve derrière la porte de la salle de bains) et que le savon comme le shampoing soient servis en gros flacons à poussoir plutôt qu’en dose individuelle. « Nous faisons au mieux avec les contraintes et ne pouvons plus céder au gaspillage », justifie Pascal Billard, directeur français du Majestic. Aux commandes depuis une dizaine d’années, il peaufine la perfection de « sa » maison, la qualité du WiFi autant que l’élégance des portiers (melon, redingote etcravate), la saisonnalité des menus comme la trouvaille d’appellations inédites servies au verre ou la bande-son du bar. Résultat, le Livre d’Or aligne les références et leur ravissement, Dylan, le Dalaï Lama, de Niro, Ducasse, Dire Straits, Deneuve, Sarkozy… « Un 5-étoiles de tradition comme le Majestic exige une vigilance de tous les instants, une attention aux mille détails qui font la différence, ceux dont on se souvient en décidant d’un prochain séjour à Barcelone ». Bien vu.
Avec Messi
Manière d’exporter sa réussite, Pascal Billard est assez fier d’avoir conclu un accord de gestion hôtelière avec… Lionel Messi. Le footballeur investit en effet une (petite) partie de ses (coquets) revenus dans des établissements 4-étoiles. Actuellement, il en possède six, à Sitges, Ibiza, Andorre, Majorque, Sotogrande et Baqueira. Il confie au Majestic le soin de recruter, agencer, commercialiser, organiser…, sous le label MiM. Lire « Majestic et Messi ». Ce dernier préfère dire « Messi et Majestic ». Qu’importe, le mariage entre le palace et la star du PSG fait merveille. Il vaut pour le palace barcelonaislabel de reconnaissance et d’excellence. Ce n’est sans doute pas un hasard si un grand fan du club parisien, par ailleurs homme politiquefrançais de renom, venu à Barcelone en compagnie de son épouse Carla, aurait déclaré s’être senti ici « comme à la maison ». Pour leMajestic, ce verdict vaut mission accomplie.