Voyage

Chiapas, le nouveau rêve Mexicain

Situé à l’extrémité méridionale du pays, l’état du Chiapas est le berceau de la civilisation maya. Entre villages coloniaux colorés, jungle tropicale et réminiscences romantiques de l’armée Zapatiste du sous commandant Marcos, de fabuleux vestiges précolombiens que les “circuits découverte” du club med nous permettent de découvrir, et surtout de comprendre. voyage dans une réalité magique.
bead accessories accessory worship prayer beads rosary bead necklace ornament jewelry

Photos par Henry Roy

L’état du Chiapas est un territoire complexe et contrasté, où l’expression d’un rêve ancien se confond à la réalité du monde contemporain. un monde paradoxal, au sol regorgeant de multiples richesses mais qui reste aujourd’hui l’un des états les plus pauvres du pays. un déséquilibre que le combat mené par l’armé zapatiste a toutefois permis de réduire : cédant à la pression internationale, le gouvernement y a depuis construit des routes, ouvert des hôpitaux, inauguré des écoles, et transféré aux indiens l’exploitation du patrimoine culturel et écologique local. organisés en coopératives, ils perpétuent ainsi le lien que leurs ancêtres entretenaient avec la mère nature ; une proximité commune à l’ensemble des civilisations précolombiennes, omniprésente dans les croyances et dans les arts, dans la philosophie et dans les rites. en territoire maya, le sacré ne se contente pas du beau, il aspire au sublime, dédaigne les distractions pour s’adonner à la passion. on le comprend peu de temps après avoir atterri à l’aéroport Chiapa de Corso, quand, avant même d’avoir eu le temps de souffler, on se retrouve à sillonner le canyon du Sumidero à bord d’un bateau conduit par un garçon de 18 ans. d’emblée, la nature semble vouloir nous rappeler à notre devoir d’humilité. entourés d’immenses parois dont les cimes découpent le bleu du ciel cinq cents mètres au-dessus de nous, on mesure peu à peu ce que sera notre voyage. Sur les rives, des crocodiles se prélassent dans un bain de boue. plus loin, des charognards alignés sur une plage asséchée nous observent passer. Çà et là, des cascades de verdure tropicale jaillissent autour de zones humides. dans cette gigantesque faille géologique où serpente le río grijalva, l’ombre se joue de la lumière, les formations calcaires sculptent des formes étranges, les rayons du soleil creusent dans la roche des reliefs révélant furtivement des figures qui semblent nous épier. “Il n’y pas meilleure artiste que la nature”, nous souffle anilú, notre guide, érudite intarissable et amoureuse inconditionnelle de la civilisation maya. Certes, la nature est belle et débordante de créativité, mais face à ce spectacle, on devine qu’elle doit être également exigeante, parfois même intraitable. C’est peut-être pour se remettre au jugement de sa toute puissance qu’en 1534, acculés par l’armée espagnole, les mayas Chiapas choisirent de se jeter du haut de l’une de ces murailles plutôt que de se rendre. un sacrifice que le pays a voulu honorer en gratifiant la région de leur nom.

Capture d’écran 2017-06-07 à 14.10.00.png
Capture d’écran 2017-06-07 à 14.20.58.png

À ce stade du voyage, on a déjà compris que le Chiapas n’est pas une destination tout à fait comme les autres. S’y rendre, c’est effectuer un retour pour tenter de percevoir les fondements d’une autre réalité ; une réalité où la magie inspire chaque décision et où tout être humain est un élément important dans l’harmonie de l’univers.
Comprendre la situation de sa population nous permet d’aborder en toute conscience ce que nous réserve la suite : la découverte des vestiges de l’une des plus importantes civilisations précolombiennes.
Il faut cinq heures de route pour parcourir les 225 kilomètres qui séparent San Cristóbal de palenque. un parcours freiné par les innombrables ralentisseurs qui traversent la route et dont la présence a pour unique objectif d’inciter les voyageurs à s’arrêter dans l’une des échoppes qui bordent le chemin. pour atteindre notre destination, nous quittons les hautes plaines pour gagner les basses terres, passant d’une végétation de montagne à une forêt tropicale humide. partis avant l’aube, on observe le bleu sombre du ciel prendre rapidement des nuances orangées. la brume s’accroche au sol, les derniers nuages résistent. Soudain, un éclat rouge embrase l’horizon. puis le soleil apparaît, puissant, majestueux. Sur la route, on s’arrête prendre un petit déjeuner dans la jungle, on s’émerveille devant les 40 mètres de chute d’eau de misol-ha, et on se laisse tenter par un plongeon dans l’un des bassins aux eaux turquoise que remplissent les cascades d’agua azul. lorsqu’on arrive à l’hôtel villa mercedes de palenque, le jour tire à sa fin. le personnel nous accueille chaleureusement et on déguste un verre de margherita sans alcool en appréciant la hauteur sous plafond du hall recouvert d’un toit en chaume. puis, sagement, on laisse ofelia nous guider jusqu’à nos bungalows en tâchant d’écouter ses explications sans se laisser distraire par son magnifique profil maya. le premier site que nous visitons le lendemain est celui de bonampak, fameux pour ses trois chambres aux murs recouverts de fresques. afin d’y accéder, on abandonne la voiture pour parcourir les neuf derniers kilomètres à bord d’un van affrété par la communauté des indiens lacandons. les lacandons (“veilleurs de la jungle”) vénéraient le site bien avant qu’il ne soit découvert, en 1946. ils en ont aujourd’hui la gestion. C’est une ethnie pacifique qui n’a jamais souffert de l’évangélisation, fuyant l’avancée des conquistadors en s’enfonçant chaque fois plus profondément dans la jungle.

1 / 14
Cimetière de San Juan Chamula.
Statuette représentative du syncrétisme religieux mexicain, au marché de Sonora, Mexico.
Fresque murale de David Alfaro Siqueiros, au ministère de l'Éducation nationale de Mexico.
Chutes de Misol-Ha
Dans une rue de San Cristóbal de Las Casas.
Une vue caractéristique de San Cristóbal de Las Casas.
Passantes dans une rue de San Cristóbal de Las Casas.
Bas-relief du musée de Palenque.
Église de San Juan Chamula.
Dans une rue de San Juan Chamula.
Résidence réservée aux prisonniers de marque de la cité de Palenque.
Entrée du site maya de Palenque.
Ruine de la cité de Palenque.

Carnet de route

Le Club Med ne se limite pas à ses villages. Très attaché à la culture des pays où il est implanté, il offre à ses GM la possibilité de partir à la découverte des richesses architecturales, artistiques et humaines des destinations en question. Des offres réunies dans la brochure “Circuits Découverte by Club Med”. Excursions de quelques jours permettant de combiner séjour en village et approche du pays, à l’image de cette “Escapade dans le Yucatan” de 4 jours/3 nuits (à partir de 1 490 €) et de ce “Grand Tour du Yucatan” de 9 jours/7 nuits (à partir de 2 490 €). Le Club Med propose aussi des formules Privilège comme ce nouvel itinéraire “Mexique précolombien” organisé sur mesure et pour lequel les clients sont reçus personnellement par un conseiller à l’Appartement privé que le Club Med possède sur les Champs-Élysées. Avec le spécialiste de la destination, le candidat au voyage évoque ses envies, ses préférences. Et l’itinéraire sera construit en fonction de ses attentes. Le circuit effectué par nos journalistes Mathieu Trautmann et Henry Roy est prévu en 12 jours/9 nuits au départ de Paris et affiché à partir de 3 590 €. Il comprend la visite de Mexico et de lieux confidentiels comme la maison de Frida Kahlo, le musée de la peinture murale à Teotihuacàn, l’approche (en individuel) de deux sites rarement visités en pleine jungle : Bonampak et Yaxchilàn, que l’on rejoint en pirogue, comme les explorateurs d’autrefois… Rens.

 

 

clubmed.fr

Tags

Recommandé pour vous