(re)Découvrez Lolo Zouaï
Quand Lolo Zouaï décroche son téléphone, elle vient d’arriver à Seattle et descend de son bus pour nous parler au calme. La chanteuse est sur la route depuis presque un mois, c’est la première fois qu’elle fait une tournée de cette ampleur aux États-Unis, en tête d’affiche.
“Pour garder le rythme, je dois rester concentrée, explique-t-elle. Je me réveille, je fais quelques trucs, on va dans la salle pour faire les balances, puis je rencontre des fans, ensuite c’est l’heure du concert et enfin je vais me coucher. On imagine souvent une tournée comme un moment dingue, mais il faut aussi savoir tenir le coup. Je viens de perdre ma voix pendant deux jours, ça ne m’était jamais arrivé avant et j’ai vraiment eu peur... Ça va mieux heureusement.”
Son tempérament de guerrière a repris le des- sus et elle continue sa tournée. Quelques jours auparavant, Lolo (Laureen, sur son passeport) a joué à San Francisco, la ville où elle a grandi. “Le concert était complet, c’était incroyable. La der- nière fois que j’étais entrée dans cette salle, j’avais 17 ans et j’assistais à un concert de Sky Ferreira, en rêvant d’être à sa place un jour. C’est comme ça qu’on se rend compte que la vie passe vite!” Un peu plus tard, tout en riant, elle confie : “Parfois, je dois sortir de scène quelques secondes parce que l’émotion peut me submerger jusqu’aux larmes. J’adore vivre l’instant présent pendant un concert, et regarder droit dans les yeux ces gens qui par- tagent ce moment avec moi, mais je suis tellement sensible que ça peut devenir trop intense.”
À la fois posée et à fleur de peau, naturelle et soignée, Lolo Zouaï signe des chansons à son image. “J’ai écrit ma première chanson à l’âge de 6 ans. Après l’école, je me dépêchais de rentrer chez moi pour me remettre à jouer de la musique.” Ses compositions reflètent aussi son identité cos- mopolite : née à Paris, elle a été élevée par une mère française et un père algérien et, quand elle avait 3 mois, toute la famille s’est expatriée en Californie. Chanter en anglais n’est pas une pose chez cette artiste bilingue : c’est simplement la langue qui l’a entourée toute sa vie. Elle aime incorporer quelques phrases en français ou en arabe sur certains morceaux pour montrer qui elle est et d’où elle vient, comme en témoigne son premier album de pop et RnB, High Highs to Low Lows, sorti en avril. Le titre suggère son goût pour les contrastes. “Dans les paroles et les mélodies, j’aime alterner entre sombre et lumineux, triste et joyeux, confirme-t-elle. J’avais juste envie de ra- conter mon histoire de façon fun et créative, déter- minée mais aussi vulnérable. Je me suis préparée toute ma vie pour ça, en traversant beaucoup de hauts et de bas pour y parvenir.” Vu son fan-club actuel (Gigi Hadid en tête) et ses collaborations de luxe (avec Dev Hynes, H.E.R., Myth Syzer...), on parie qu’elle restera désormais en haute altitude.