Le Levi's 501 est-il toujours aussi culte ?
Au milieu des années 80, une génération d’adolescents à laquelle on martelait que le modèle dominant serait désormais le golden boy cynique et friqué découvrait, éberluée et ravie, ce jean singulier, rude et doux à la fois, qui convenait à tous les sexes, toutes les morphologies. Il était, il faut bien l’avouer, puissamment sexy avec son solide tissu de coton, d’une épaisseur particulière, son entrejambe lascive, le tout élégamment renforcé par des rivets de cuivre et des surpiqures oranges. On sentait confusément que c’était à l’origine un vêtement de travail, avec sa cinquième poche (initialement conçu pour les montres à gousset), un pantalon pour les durs à cuire. Wikipédia n’existait pas, alors peu d’entre eux savaient qu’il était né, quasiment tel quel, d’une association entre un vendeur de toiles, Monsieur Levi Strauss, et un tailleur du Nevada, et qu’il était originellement vendus aux Forty-Niners, robustes aventuriers débarqués en Californie durant la deuxième moitié du XIXème siècle, souvent après un long et pénible voyage, pour vivre la ruée vers l’or.