Les reines de l'éclat : Valérie Messika
Le succès foudroyant de la Maison Messika a pris tout le monde par surprise. Ces créations constellées de diamants étaient luxueuses bien entendu, mais non somptuaires. Rien de collet monté : une simplicité enthousiasmante abritant des prouesses d’ergonomie et des merveilles d’équilibre. On sentait bien que derrière ces créations se cachaient une grande maîtrise mais aussi une lumineuse sensibilité. À la fois douce et décidée, rêveuse et pragmatique, Valérie Messika incarne avec énergie les valeurs de la maison qui porte son nom. “Lorsque j’ai fondé Messika Paris il y a quinze ans, il y avait une réelle appréhension autour du diamant. La plupart des femmes ne portaient cette pierre que pour des occasions spéciales, ou pour leur mariage. J’ai eu envie de désacraliser tout cela.” Cette volonté s’appuie sur une longue expertise. André Messika, le père de Valérie, est un diamantaire de génie. Flamboyant, volubile, passionné, il était encore adolescent lorsqu’il décida, avec beaucoup d’aplomb, de se présenter aux plus grands chercheurs de pierres de la place Vendôme afin de leur soumettre des gemmes qu’il avait personnellement sélectionnées. À ses côtés, Valérie apprend tout et comprend vite. “Toute mon enfance est remplie de souvenirs joyeux avec mon père, et de sa passion pour les diamants. Il me laissait jouer avec des pierres incroyables. C’est le mouvement des diamants dans ses mains qui m’a inspiré la collection Move.” Présentée pour la première fois en 2007, cette collection, qui se caractérise par la présence de trois diamants mobiles enchâssés au centre de chaque bijou, se réinvente régulièrement, proclamant sa modernité au fil des saisons. Lancée en 2019, Lucky Move prodigue ainsi des médailles aux allures de talismans. “Le design et le message de cette collection m’ont donné envie de travailler cette année avec des pierres de couleur, des pierres fines ou des pierres dures. Chacune d’elles – onyx, lapis-lazuli, malachite, nacre, turquoise, cornaline – renvoie à un mantra, une humeur.” Une révolution pour la maison. “Nous avons également utilisé le bois ziricote pour une parure de haute joaillerie, Black Hawk, de la collection Born to Be Wild. Cette nouvelle matière nous permet de donner du volume à nos bijoux en diamants, en taillant, par exemple, le bois en pointe. Tout cet ensemble crée une autre rythmique, confère une dynamique supplémentaire.” Pas question cependant de travailler avec d’autres pierres précieuses, comme le rubis ou l’émeraude : “Je suis fidèle aux diamants. Ils ont bercé mes rêves depuis mon plus jeune âge. Cette passion est mon héritage.” Prochain défi : l’Asie. “Un challenge commercial important.” Et même, pourquoi pas, l’horlogerie ! “Mon rêve ultime serait de créer une montre en diamants !”