Hannah Diamond : "Ça m’a pris beaucoup de temps d’apprendre à m’apprécier"
Si son nom vous dit quelque chose, c’est que vous l’avez déjà vu dans nos pages à de nombreuses reprises, en tant que photographe. Venue de Norwich et basée à Londres depuis quelques années, l’Anglaise Hannah Diamond nous a séduit par ses clichés époustouflants (voir ceux de Drain Gang p. 200) et par son esthétique mutante. Cette année, elle a été responsable de certaines de nos couvertures les plus marquantes avec son amie Charli XCX et Offset. “Quand j’étais petite, j’adorais découper des pages qui m’inspiraient dans les magazines de mode, explique-t-elle de sa voix haut perchée. J’ai gardé toute une collection d’images prises par Nick Knight.” On l’aura remarqué : cette jeune photographe apprécie particulièrement les sujets venus de la musique. Depuis toujours, son cœur balance entre ses deux passions, la musique et la photo, mais Hannah n’a pas voulu trancher. Signée chez le label défricheur PC Music, elle mène une double carrière de chanteuse-compositrice et de photographe.
Depuis 2013, elle a ainsi sorti une ribambelle de singles prometteurs (dont Pink and Blue, Attachment, Every Night, Hi, Fade Away, Make Believe…), au service d’une pop synthétique teintée d’électro. “Pour composer, je commence parfois par un instrumental, mais la plupart du temps j’ai pour point de départ un concept de paroles. Dans mes textes, je parle de mes relations avec les autres, mais aussi de mon rapport à moi-même. Je réfléchis ensuite aux connotations visuelles de ces mots et cela m’aide à trouver les sonorités et la production.” Fin 2017, elle livre un tiercé gagnant avec trois nouvelles chansons (Never Again, Concrete Angel et The Ending), réunies sous le titre de Soon I Won’t See You At All (en VF “bientôt je ne te verrai plus du tout”). Au contraire, ce mix nous donne envie de la voir et de l’entendre encore plus. Ce sera bientôt le cas avec la sortie de son premier album, Reflections, prévue pour fin novembre. On note le double sens du titre : une réflexion comme une pensée, mais aussi comme un reflet. “Quand je travaillais sur ces morceaux, je me disais qu’ils étaient comme des miroirs qui me renvoyaient mon énergie, mes actes et sentiments. Ils me permettaient de voir les choses d’un autre angle et je trouve ça important. Ça m’a pris beaucoup de temps d’apprendre à m’apprécier.” Ce n’est pas notre cas : difficile de résister à son style “scintillant”, qui se déverse autant dans sa musique que dans ses photos et même dans ses clips – elle aime participer au processus créatif de tous ses visuels. Citons, par exemple, la récente vidéo de Part of Me, en collaboration avec Danny L Harle, où elle apparaît comme une minuscule poupée dans une boîte à musique rétro-futuriste. Ses initiales, les mêmes que “haute définition”, la destinent aux sommets.
Album Reflections de Hannah Diamond (PC Music), sortie le 22 novembre.