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Birkenstock x Central Saint Martins, une collaboration hors du commun

Après plusieurs mois de travail, la collaboration tant attendue entre la célèbre marque éco-responsable allemande Birkenstock et quatre élèves de l'école Central Saint Martins est née. Rencontre avec Fabio Piras, directeur du Master Fashion, et Alistair O'Neill, professeur du Bachelor Fashion History & Theory.
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L’OFFICIEL : Pourquoi cette collaboration est-elle hors du commun ?
FABIO PIRAS : Birkenstock a approché l’école avec cette proposition de collaboration qui correspondait tout à fait à la formation de nos élèves. En tant que professeur, je veux que mes étudiants apprennent que leur créativité ne doit pas se détacher d’un potentiel commercial, bien au contraire. Travailler avec Birkenstock a été une expérience incroyablement formatrice et gratifiante pour tous les étudiants impliqués. Quatre d’entre eux ont été sélectionnés pour voir leurs créations produites à grande échelle et vendues dans le monde entier grâce au réseau de distribution de la marque et à sa force de communication. Il s’agit là d’une exposition significative pour les diplômés qui sont au début de leur carrière.

L’O : Qu’est-ce qui vous a surpris dans la façon dont les étudiants ont abordé les archives de Birkenstock et le projet dans sa globalité ?
F.P.: J’ai été surpris de leur engagement immédiat, la plupart d’entre eux trouvant dans la sandale Birkenstock un objet familier, qui renvoit à des souvenirs personnels. Les étudiants en History & Theory ont, eux, voyagé à travers plusieurs pays pour découvrir la marque sous plusieurs angles. Leurs conclusions ont révélé la multitude d’interprétations de la Birkenstock, démontrant comment la fonctionnalité et les détails techniques peuvent coexister avec une imagination sans limite. Cette dualité a trouvé un écho auprès des étudiants en design et a défini le terrain sur lequel ils pouvaient ensuite remettre en question l’esthétique et l’identité de la marque, et mettre en avant leurs approches créatives.

L’O : Selon vous, quel était l’élément central recherché par les juges avant de sélectionner les quatre gagnants – Dingyun Zhang, Alex Wolfe, Alecsander Rothschild et Saskia Lenaerts – de cette collaboration ?
F.P. : Ils recherchaient des interprétations créatives et réalistes qui expriment autant la nouveauté que la viabilité commerciale.

L’O : Les quatre modèles gagnants sont très différents. Comment avez- vous encouragé les étudiants à apporter leur propre sensibilité au projet ?
FP : Les étudiants pensent souvent, à tort, que produit commercial est synonyme de design non créatif. Nous les encourageons à croire que sans leurs idées créatives, il n’y aurait pas de business.

L’O : Vous avez écrit sur le travail du photographe Walter Pfeiffer, notamment sur la façon pionnière avec laquelle il a abordé le thème de la fluidité de genre. Pourquoi l’avoir choisi pour cette campagne ?
ALISTAIR O’NEILL : Walter est un photographe de mode assez unique, car en plus de son travail commercial, il continue à enseigner la photographie dans les écoles de design de Zurich. Nous pensions qu’il serait capable de capter cette collaboration dans toute son originalité.

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DINGYUN ZHANG (1 ET 3)

Solidité et durabilité sont au cœur de sa proposition créative à base de nylon et de néoprène. Côté inspiration, le confort était moteur. Résultat : des sandales façon doudoune moelleuse (1) ou tressé arty (3, modèle Tallahassee Birkenstock MA Fashion Archive Project).

ALEX WOLFE (2)

Inspiré par l’idée de l’homme en mouvement, ce créateur aime s’éloigner des règles et remettre en question les idées de genre. À l’occasion de cette collaboration, il a mixé l’humour et la masculinité juvénile avec une pointe de Britishness.

ALECSANDER ROTHSCHILD (4)

Cet artiste danois doté d’une formation de tailleur a imaginé cette paire de sandales qui s’éloigne du minimalisme, esthétique qui, selon lui, colle trop souvent à la peau des créateurs de son pays.

SASKIA LENAERTS (5)

Son travail est un manifeste, le reflet de son héritage et de son style de vie. Elle milite pour un monde non-violent et sans frontières. Elle a gardé ici l’idée de fonctionnalité de la fameuse semelle en liège, qu’elle a réinterprétée avec ses propres codes.

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