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Richard Mille : "Rien n'est trop beau pour mes montres"

Horloger révolutionnaire, Richard Mille poursuit sa démonstration d’élégance et de modernité en transposant l’univers graphique du street artist Kongo au coeur d’un mouvement d’exception. Une collaboration historique.
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Richard Mille fait tout à contre-courant. À ses débuts, de nombreux professionnels lui reprochèrent le poids de ses montres : “Elles sont trop légères, on ne sent pas la valeur perçue…” Lorsqu’on lui rappelle cette anecdote, il marque une pause puis s’écrit : “Valeur perçue, mais qu’est ce que ça veut dire ? Soit ça a de la valeur, soit ça n’en a pas. J’en ai assez de ses formules creuses apprises dans les écoles de commerce.” L’avenir lui a donné raison. En seize années d’existence, la marque est passée du statut de “nouvelle venue” à celui de star de l’horlogerie suisse.

Boulimique, il crée jusqu’à cinq modèles par an alors que la tendance de la haute horlogerie est de sortir un modèle tous les cinq ans. “Rien n’est trop beau pour mes montres”, dit-il. “Peu importe le coût de la conception qui explose ou les mois de retard dans le développement qui s’étirent. Tout doit être parfait.” En clair, le prix des montres n’est pas le fruit d’une étude de marché mais la conséquence d’une volonté : créer des concepts véritablement nouveaux et des garde-temps d’une technicité exceptionnelle. Entendons-nous bien : Richard Mille est intrépide mais il n’est pas fanfaron. Ce natif du Sud-Est de la France vit avec sa femme et ses enfants`dans le domaine de Monbouan, en plein coeur du pays de Vitré cher aux Bretons. L’esbroufe ne l’intéresse pas. Ce qui l’anime c’est la difficulté à vaincre. “Les clients exigeants, cultivés, avertis, savent distinguer le vrai du faux. Le marketing creux, les concepts artificiels ne suffisent plus désormais à attirer les amoureux de la qualité et de l’exceptionnel.” Il faut que chaque nouveau défi soit marqué par le sceau du plaisir, que ce soit la production d’un nouveau modèle ou la volonté de soutenir un évènement, comme Les Voiles de St Barth : Richard Mille est le principal partenaire de cette course : “Déjà tout petit, j’étais fasciné par la voile et cette passion ne m’a jamais quitté.”

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Dernière démonstration de sa capacité à repousser les limites : la “RM 68-01”, fruit d’une collaboration avec le street artiste Cyril Kongo. Kongo vient du graffiti, un monde qui a sa langue, ses codes. Cette écriture s’apprend dans la rue mais elle s’exprime sur tous les lieux possibles et  imaginables. Au coeur d’une montre ? Oui. C’est en tout cas le pari auquel le magicien de la haute horlogerie et l’artiste contemporain se sont attelés. Cela n’a pas été sans mal. Un an de développement aura été nécessaire pour créer les outils permettant de déposer – au goutte-à-goutte – la palette de Kongo sur les composants en titane de ce modèle inouï. Un challenge insensé : l’ensemble, c’est-à-dire le mouvement, le tourbillon, la boîte, le cadran a été passé au prisme de la vision de l’artiste. Ce rapprochement inattendu confirme que l’art et la haute horlogerie sont de la même essence : celle qui procède du rêve et de la liberté.

www.richardmille.com / Les Voiles de Saint-Barth du 10 au 15 avril 2017. www.lesvoilesdesaintbarth.com

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