La nouvelle Polaris de Jaeger-LeCoultre, une vision de l'avenir
Lorqu’au début de l’année 2018, Jaeger-LeCoultre lance la nouvelle collection Polaris, celle-ci s’inscrit dans la récente tradition de la Maison qui consiste à rendre hommage à ses plus célèbres montres historiques. Après la réédition de la Reverso et de la Géophysic, c’est au tour de la Mémovox et plus particulièrement de la montre Mémovox Polaris de 1968, qui a fêté récemment ses 50 ans, d’être à l’honneur. (La Mémovox remonte à 1950. La première Mémovox Polaris apparue en 1965 a été fabriquée à plus de 1700 pièces entre 1965 et 1971.)
Dotée d’un formidable héritage horloger, Jaeger-LeCoultre incarne sans doute plus que toute autre Maison de Haute Horlogerie, l’histoire de la Vallée de Joux et de la Haute Horlogerie Suisse. Au 16ème siècle, fuyant les persécutions religieuses, les protestants trouvèrent refuge au cœur de la vallée de Joux. Arrivé dès 1559 dans ce lieu protégé, Pierre LeCoultre, dont le fils fut l’un des fondateurs du Sentier, participa à la construction de la première église du site. Presque trois siècles plus tard, en 1833, Antoine LeCoultre, représentant de la 10ème génération de la famille, inventeur de génie, pionnier de la technique et horloger autodidacte, ouvrit son premier atelier au Sentier.
Reconnue pour son obsession de la précision, la réputation de sa société grimpa en flèche. Ce n’est ni un mathématicien, ni un physicien, mais Antoine LeCoultre, un horloger autodidacte qui mesura pour la première fois le micron. En 1844, il inventa également le millionomètre. Sa notoriété se développa au fil de ses inventions. Il imagina notamment une machine capable de découper les pignons avec une justesse et une régularité sans précédent, puis en 1847, il mit au point le remontoir à bascule, un système d’entrainement sans clé.
Excellence de la technique
En 1866, alors que l’horlogerie était encore structurée en un réseau de petits ateliers à domicile, Antoine LeCoultre et son fils Elie créèrent la première manufacture intégrée dans la vallée de Joux, rassemblant sous un même toit les multiples outils et savoir-faire liés à la fabrication de la montre. En 1888, la manufacture appelée également « La grande Maison », employait quelques 500 personnes, et avait déjà développé plus de 350 calibres. Toutefois, Antoine et Elie n’auraient jamais pu imaginer combien leur société allait se développer. En 1903, LeCoultre entama une collaboration avec Edmond Jaeger, designer et horloger parisien, après avoir relevé le défi de fabriquer des calibres Jaeger ultraplats. Fort de ce succès, il devint l’un des meilleurs fabricants dans ce domaine. En 1937, Jaeger et LeCoultre formalisèrent leur association en réunissant leurs noms dans une même marque. Aujourd’hui avec plus de 1 200 employés, la société détient 419 brevets et a développé plus de 1 200 calibres. Parmi eux, 75 ont été développés au 21ème siècle. L'accent mis par Jaeger LeCoultre sur la qualité esthétique et technique explique sa croissance spectaculaire. Son excellence technique découle non seulement d’innovations répétées, mais également du perfectionnement de ses compétences dans des domaines de production spécialisés. C'est par exemple l'une des rares marques à fabriquer et assembler ses propres leviers de palettes en interne. En effet, il faut un minimum de 31 opérations distinctes pour assembler ces composants miniatures, qui ne mesurent que quelques millimètres de long. De nombreuses et multiples innovations ont ponctué le 20ème siècle. En voici quelques-unes : - En 1928 Jaeger-LeCoultre inventa la pendule Atmos, alimentée par les changements de température et de pression atmosphérique, éliminant ainsi le besoin de remontage. - En 1929, l'architecture du mouvement Duoplan, déjà révolutionnaire à l’époque, fut miniaturisée pour créer le plus petit calibre du monde à remontage manuel, le calibre 101. Conçu aujourd'hui pour les montres Haute Joaillerie de la Maison, il est également utilisé par d’autres joailliers, tels Cartier et Van Cleef & Arpels.
Les extraordinaires séries des Gyrotourbillons
Tout au long de son histoire, Jaeger-Lecoultre s’est distingué dans la fabrication des tourbillons. En 1946, Jacques-David LeCoultre développa le Calibre 170, équipé d'un tourbillon et certifié par l'observatoire de Neuchâtel. En 1993, le tourbillon réapparait dans une Reverso édition limitée en or rose, puis dix ans plus tard il équipe la Reverso Platinum No.2. Reconnu pour son expertise, Jaeger-LeCoultre a également produit des tourbillons pour d'autres marques horlogères de renom. Dans la famille des Gyrotourbillon, le calibre 177 Gyrotourbillon 1 composé de deux cages tournant à des vitesses différentes sur plusieurs axes, a été lancé en 2004. La deuxième version du Gyrotourbillon est arrivée en 2009 avec la Reverso Gyrotourbillon 2, dotée d’un spiral cylindrique. Basé sur une invention de l'horloger britannique John Arnold en 1728, son système crée un balancement parfaitement concentrique qui offre une précision supérieure à celle d'un spiral plat. Toujours plus loin dans la performance, le Gyrotourbillon 3 a été conçu avec un spiral sphérique pour atteindre un isochronisme encore plus grand. De plus, en l'absence de pont supérieur, le chariot interne supporte le balancier et le ressort, ainsi que l'échappement, ce qui en fait un gyrotourbillon volant! La Reverso avec sa boîte basculante est née en 1931, pour répondre au besoin des officiers britanniques qui voulaient une montre capable de résister aux chocs d’un match de polo. Au cours de la dernière décennie, de nombreuses autres innovations techniques ont vu le jour en plus de l’extraordinaire série de Gyrotourbillons.
En 2009, le calibre 986 à remontage manuel de 4,15 mm d’épaisseur de la Grande Reverso Duodate fonctionne sur deux faces avec deux fuseaux horaires différents. Il intègre des mécanismes pour les affichages de date, de petite seconde et de jour-nuit. Doté du limiteur de couple de Jaeger-LeCoultre, il offre un moyen plus sophistiqué que le dispositif d'arrêt de la plupart des montres à remontage manuel pour éviter le sur-enroulement. Avec ce système semblable à celui d'une montre à remontage automatique, vous pourriez sans dommage remonter la couronne plusieurs jours de suite si vous le souhaitez et si vous avez du temps à perdre. Laissant de côté les innovations techniques, la Reverso sert de support pour mettre en valeur le formidable savoir-faire développé par l'atelier « Métiers d'art » de Jaeger-LeCoultre. Au fil de ses créations, Jaeger-LeCoultre a toujours associé l'attractivité esthétique aux prouesses techniques.
L’atelier des Métiers rares
Les ateliers des « Métiers d’art » sont dédiés aux arts et aux savoir-faire tels que l’émaillage, la gravure, la joaillerie, le sertissage et le squelettage qui nécessite une précision au centième de millimètre. La combinaison entre virtuosité artistique et maîtrise de l’horlogerie atteint son apogée avec la collection Hybris Mechanica, une série de pièces uniques lancée en 2014 et complétée chaque année. Ainsi, la nouvelle collection Polaris est composée non pas d'un modèle unique, mais de cinq modèles : une montre automatique indiquant uniquement l’heure, une montre date et heure, un chronographe, un chronographe World timer et en hommage à l’édition de 1968, la Polaris Memovox. Loin d’être une fidèle copie de l’original, la collection associe subtilement look vintage et esprit intemporel dans un hommage sans réserve. Les codes de la collection originale ont été reproduits puis transcrits dans un style contemporain pour en extraire toute la puissance. La force des détails ajoutent une véritable élégance au look robuste et sportif à la montre, dépassant et supplantant le rôle d’objet utilitaire qui donne l’heure dont elle était pourvue à l’origine. Les chiffres et les index de la version de 1968 ont été transposés en chiffres arabes classiques et en index de forme trapézoïdale, tandis que le logo est appliqué sous le 12. Les nouveaux cadrans sont composés de trois cercles concentriques aux finitions différentes : le centre est constitué d’un brossage soleillé, les cercles extérieurs des heures et des minutes présentent un grainage mat tandis qu’une finition opaline réhausse la lunette intérieure tournante. Les éléments sur le cadran sont de grande taille, recouverts de superluminova pour une excellente visibilité par faible luminosité. Sur certains modèles, le superluminova couleur vanille fait référence à la couleur du tritium utilisé sur le Memovox Polaris de 1968. La nouvelle Jaeger-LeCoultre Polaris est déclinée dans la version noire classique de la montre historique, ainsi que dans une version bleue. Le fond gravé donne à la montre une touche encore plus luxueuse.
Les nouveaux piliers de Jaeger-LeCoultre
Pour cette collection, Jaeger-Lecoultre a créé un tout nouveau boîtier aux proportions à la fois sportives et élégantes, aux cornes effilées, à la fine lunette arrondie et aux effets de matières entre surfaces brossées et polies. Le fond est fermé et gravé sur deux modèles, tandis que les trois autres sont pourvus de glaces saphir au dos pour découvrir le mouvement par transparence. Les ponts et les platines joliment décorés sont traversés par un rotor découpé portant le logo JLC. Les bracelets en cuir sont interchangeables, ce qui permet de passer du cuir de veau foncé ou brun clair à la finition vieillie, à un bracelet en alligator d’une grande élégance. Plus sportif, le bracelet en métal à trois maillons offre une autre alternative. Conçu spécifiquement pour la Polaris, ses surfaces polies et brossées font écho à la finition du boîtier. Les grandes couronnes, véritables signatures de la montre de 1968, sont toujours présentes, mais ont été redessinées pour une meilleure ergonomie. La boîte automatique a adopté les couronnes des premiers modèles de Polaris : une pour régler l’heure et une autre pour faire pivoter la lunette intérieure. Les poussoirs du chronographe ont également été repensés pour une meilleure adhérence tandis que la lunette intérieure sert de tachymètre pour mesurer la vitesse sur une distance fixe. Destinée à devenir le nouveau pilier de Jaeger-LeCoultre, la collection Polaris a su trouver le juste milieu entre sport et élégance, modernité et allure intemporelle. Non seulement elle rend hommage à un modèle iconique du passé et à l’Histoire de la maison, mais elle regarde également l’avenir. Stéphane Belmont, directeur du patrimoine de Jaeger-LeCoultre, a parfaitement résumé l'essence de la maison: «Personne ne peut copier l'horlogerie suisse au plus haut niveau, car elle indique davantage où vous allez que ce que vous faites ».