Daniel Arsham :"Je ne suis pas vraiment un designer de baskets"
Seul composante de l'existence que l'on ne peut maîtriser, le temps est une source d'inspiration éternelle pour la scène artistique, hier comme aujourd'hui. C'est dans cette veine que s'inscrit Daniel Arsham, cador de la scène arty new-yorkaise, dans le deuxième opus de "Hourlgass", le projet vidéo imaginé à quatre mains avec Adidas Originals. Fiction à suspens, l'ambiance est lourde, pesante, l'intrigue est subtile à l'image d'un film d'Almodovar, et le graphisme ultra-réaliste. On s'y croirait presque. Normal, puisque l'artiste puise dans sa propre histoire pour mettre des mots sur les effets temporels de la mémoire, des sens, des émotions. Ainsi, on y retrouve sa hantise de l'Ouragan Andrew qui détruisit partiellement Miami en 1992, mais également certains de ses tics professionnels comme le travail de l'impersonnel, de l'immaculé. S'en suit une paire de sneakers imaginées exclusivement pour l'occasion : hybrides, smart, radicales, elles imposent la vision ultra-réaliste de Daniel Arsham au mercato de la basket. Et fait mouche, cela va sans dire.
Quel est votre rapport au temps dans votre processus créatif ?
J’ai toujours joué avec la notion de temps dans mon travail, je le travaille comme n’importe quel art. La peinture ou la sculpture, pour surprendre les gens.
Partez-vous du passé pour imaginer le futur ?
J’essaie de trouver un espace ou le temps est flexible, dans lequel mon travail devient intemporel. Mes travaux peuvent donner l’air d’avoir été réalisés aussi bien dans le passé, que dans le présent ou le futur.
Qu’est-ce qu’une basket réussie aujourd’hui ? Et hier ? Et demain ?
Je ne suis pas vraiment un designer de baskets, j’utilise donc simplement les archives d’Adidas jusqu’à trouver des design et des modèles qui me plaisent.
Votre paire préférée ?
Je dirai une paire de Y-3. Une parmi celle que je possède depuis longtemps.
Votre premier rapport avec Adidas ?
J’étais ami avec plusieurs personnes travaillant pour Adidas. J’ai donc commencé à discuter de ce projet avec John Weller il y a quelques années et j’ai été invité à découvrir les archives pour trouver des choses à utiliser dans mes travaux. Cette collaboration ne s’articule pas réellement autour d’une sneaker, il s’agit plus de créer un univers approprié et dédié à cette sneaker.