Femmes

Et si Brigitte Macron avait tout compris à la mode ?

Si la presse politique se plaît à décortiquer Emmanuel Macron, la mode semble être tombée sous le charme de son épouse, Brigitte Trogneux. À 64 ans, ses cheveux blonds, ses jupes courtes et son bronzage ont fait d’elle le symbole du renouvellement français.  Mais qui est-elle ?
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En France, la mode et la politique se fréquentent peu, et quand elles le font, c’est toujours aux dépens de quelqu’un. On pense à Jack Lang hué à l’Assemblée nationale en 1985 pour avoir porté une veste à col Mao signée Thierry Mugler ou à Cécile Duflot sifflée en 2012 pour avoir porté une robe à fleurs bleues. Si beaucoup mentionnent les tenues Chanel de Claude Pompidou ou celle de YSL de Danielle Mittérand, il reste difficile de trouver des références qui émoustillent l’industrie d’autant que pour beaucoup, la mode n’est pas un sujet suffisamment sérieux pour entrer en compte dans la politique. Une attitude qui risque de changer avec Brigitte Trogneux, la femme pour qui la France est prête à créer un statut de Première Dame qui n’existe pourtant qu’aux Etats-Unis. Dans notre beau pays, la compagne des hommes d’état sert simplement à prouver qu’ils sont dans la norme – même si François Mitterand a prouvé qu’on n’était pas à une exception près. Mais elles sont sensées également refléter une image de leurs époux. À 64 ans, celle que l’on surnomme affectueusement Bribri depuis l’élection de son Président d’époux semble s’être créé une image bien à elle, que ni les critiques ni la vie politique ne semble pouvoir modifier.

 

On dit Brigitte Trogneux

Claude Pompidou, Danielle Mitterrand ou Bernadette, Chirac, ce que ces femmes ont en commun, c’est qu’on ne connaît pas leur nom de naissance. Or, depuis un an, le nom de Brigitte Trogneux résonne avec une certaine insolence dans la sphère médiatique. Tro-gneux. Deux syllabes qui affirment l’existence d’une femme et d’une vie bien avant la politique, bien avant son mari. Il suffit de voir les enquêtes menées sur sa jeunesse, son passé d’enseignante qui poussera une journaliste de Paris Match à partir à la rencontre de ces anciens élèves ou Le Point s’interroger sur sa phobie de l’avion. Un sens de l’individualité qui fait réfléchir Emmanuel Macron quant à une officialisation du statut de Première Dame et Premier homme en France.

 

L’iconoclaste

C’est un terme avec lequel elle ne serait peut-être pas très à l’aise. Pourtant, c’est dans cette catégorie que son histoire d’amour avec Emmanuel Macron la fait entrer. Elle avait 39 ans lorsqu’elle l’a rencontré, lui, il avait 16 ans. Une histoire qui semblait avoir tous les ingrédients nécessaires pour une tragédie grecque, mais qui se ponctue au contraire par un mariage en 2007. Si ce couple passionne, en France comme à l’étranger, c’est parce qu’il est hors norme au sens propre du terme, et que son arrivée à l’Élysée pousse certains à croire que c’est le signe d’une ouverture d’esprit de la société française. La pluie de commentaires misogynes et sexistes à son encontre, y compris dans les médias, pourrait les détromper. 

 

Le style Brigitte

« Une femme authentiquement de province qui se réjouit d’arriver à Paris et que tout émerveille » déclarait à son propos au Point son ami l’écrivain Philippe Besson. Une remarque qui se veut douce, mais que beaucoup utilisent à son encontre. Trop âgée, trop bronzée, trop provinciale, trop siglée… La liste des « trop » concernant Brigitte Trogneux semble ne pas finir. Photo après photo, minijupe après minijupe, elle rompt l’image bourgeoise et guindée de la femme de Présidents. 


Madame Vuitton

« Moi, la seule pour qui je vote, c’est Brigitte. Ses grandes vestes à épaulettes, sa passion pour Louis Vuitton, ses robes sexy, la mode va se l’arracher. Elle ne laisse à personne le droit de lui dire quoi faire ni comment s’habiller. Je suis Brig’Love », déclarait Mademoiselle Agnès au magazine Antidote avant le second tour. Il est vrai qu’avant de l’appeler Madame Macron, on serait bien tenté de l’appeler Madame Vuitton. Amie de Delphine Arnault, la directrice générale adjointe pour Louis Vuitton, Brigitte Trogneux se fait prêter tenues et accessoires par la marque. On point de voir l’industrie mode française espérer avoir trouvé sa Michelle Obama. Une Première Dame qui mettrait en avant le patrimoine mode français et ferait entrer, ce joli tailleur lavande Vuitton porté durant la cérémonie de Passation, dans l’histoire de la politique française.  

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