Femmes

Rencontre avec Chloé Lecareux, influenceuse et recruteur de talents

Avec sa moue à la Bardot et ses looks sexy, elle est passée du statut de mannequin à celui d’influenceuse que l’on s’arrache, suivie par 285 000 abonnées sur Instagram. Mais la jeune femme de 27 ans est aussi une business woman qui officie en tant que recruteur de talents et directrice de l’image à l’agence V Management, et a lancé sa marque de maillots de bain, Bleu de Vous.

Cape en laine, K-WAY. Veste zippée en jersey, COURRÈGES. Pull en cachemire extra-fin et soie, HERMÈS. Jupe droite zippée en cuir, ALAÏA.
Cape en laine, K-WAY. Veste zippée en jersey, COURRÈGES. Pull en cachemire extra-fin et soie, HERMÈS. Jupe droite zippée en cuir, ALAÏA.

Stylisme JENNIFER EYMÈRE

Photographie LEON PROST

L’OFFICIEL : Pouvez-vous nous raconter le début de votre aventure à l’agence de talents V Management?
CHLOÉ LECAREUX : C’est arrivé un peu par accident. J’ai rencontré un ami qui était dans la finance à Londres quand j’étais mannequin, et celui-ci m’a conseillé de poster des propositions sur Instagram, des choses moins figées que celles que j’avais réalisées en tant que mannequin, et ça a bien marché. Un an plus tard, j’ai quitté mes agences de mannequin et j’ai rejoint V Management. Je me suis installée à Paris et Samy, le PDG de la boîte, est resté à Londres. Mon rôle est de recruter des talents et de leur donner des conseils.

L’O : Comment choisissez-vous les talents ?
CL : On ne choisit pas selon des mensurations, on cherche quelqu’un qui a de la personnalité et une communauté. Ce que l’on communique est plus important que le physique. Les influenceurs qu’on représente ont tous une identité assez forte et un message à faire passer. Si on prend Clara Berry, par exemple, elle possède un univers puissant et soutient le mouvement No-plastic. Elle sensibilise les gens à l’énorme problème des déchets plastique dans les océans. À l’avenir, j’aimerais moi aussi défendre davantage de causes qui me tiennent à cœur, même si je me sens, hélas, souvent submergée par tout ce qui se passe dans l’actualité.

L’O : Être influenceuse vous aide-t-il à mieux conseiller les autres ?
CL : Oui car n’ayant pas apprécié mes sept années de mannequinat que j’ai trouvées extrêmement frustrantes, je ne veux pas reproduire ce qu’on a fait avec moi. Je suis contre le fait de prendre les mensurations des femmes et de leur demander de perdre du poids. Je considère les membres de l’agence comme des membres de ma famille. Et je veux qu’ils se sentent respectés. Quand j’étais mannequin, on m’a conseillé tant de fois de manger de la salade pour maigrir. Je me sentais parfois comme un morceau de viande. Je suis plus libre aujourd’hui dans les contenus que je crée. C’est moi qui organise mes rendez-vous, qui construit l’image que je souhaite montrer, qui réalise mes propres shoots avec des vêtements que je choisis.

L’O : À partir de combien de followers devient-on influenceur ?
CL : Ce n’est pas seulement une question de chiffre. Cela dépend aussi du taux d’engagement ainsi que du sujet qu’on aborde. Personne n’a le même prix et, au départ, on travaille souvent gratuitement ou en échange de vêtements qu’on aime. Il y a des gens qui ont 5000 ou 10000 followers et sont des influenceurs car leur communauté est très fidèle. Il n’y a pas de règle, on peut influencer les autres en postant aussi bien des photos de déco ou de voitures, de plats ou d’animaux mignons. Il y a même des comptes entièrement dédiés à des photos de pieds (rires). La seule règle c’est de rester soi-même. Il faut juste trouver sa voie. À part la haine et la critique gratuite, il n’y a rien d’interdit sur les réseaux.

L’O : Quelles sont les tendances digitales qui vous touchent ?
CL : Je trouve super qu’il y ait enfin plus de diversité, de vrais visages, de la cellulite, des bourrelets. On en a marre de voir des visages retouchés et des filtres à gogo. Ce qui m’attriste, c’est la manière dont on continue à se comparer les uns aux autres. Je suis d’ailleurs la première à le faire! Il n’y a pas longtemps, j’étais au restaurant en Croatie avec mon copain, et j’ai vu une jeune fille de 12 ou 13 ans qui était en train de retoucher son ventre sur son téléphone. J’ai trouvé ça tellement triste...

L’O : Quels comptes Instagram nous conseillez-vous de suivre ?
CL : J’adore les comptes de Vivian Hoorn, Matilda Djerf et Carlota Guerrero, une photographe basée à Barcelone qui montre des corps très différents et de toutes les nationalités. Elle représente vraiment la femme sous tous les angles.

L’O : Quel conseil donneriez-vous à quelqu’un qui voudrait percer sur Internet ?
CL : Persévérer et ne pas compter ses heures de travail, parce que sur Instagram, on ne voit que la partie visible, mais faire des photos ou gérer une marque, ça prend beaucoup de temps. Il faut croire en son projet, même si on a peur.

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T-shirt en nylon recyclé, MARCIA. Jupe en cachemire rebrodée de macramé, CHANEL. Sac Bamboo en cuir, GUCCI. Sandales en toile gros grain, FREE LANCE.
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Top en cuir stretch, MOMMA’S BLUES. Short taille haute en jersey, FENDI. Cuissardes à plates-formes en maille jacquard, PRADA.

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