Camille Razat : "Camille s’affirme, elle n’est plus là pour aider tout le monde"

L’Officiel : Pourquoi avez-vous souhaité devenir actrice ?

Camille Razat : C’est arrivé par hasard. Initialement, je souhaitais devenir reporter de guerre. J’ai passé un concours — que j’ai réussi — qui m’engageait sur 5 ans d’études. Mais avant, je me suis challengée pour faire quelque chose d’un peu plus fun et léger, sans que ce soit une année sabbatique. Je suis tombée sur une publicité Facebook concernant un stage de théâtre au Cours Florent. ça m’a semblé une expérience amusante et je m’y suis inscrite. Je fais le stage, je rentre dans l’école, et j’adore tout ce que j’y fais. Je ne suis jamais retournée vers mon projet précédent.

LO : Comment avez-vous vécu le succès suite à la saison 1 d’Emily In Paris ?

CR : C’était assez spécial puisqu'en plein contexte pandémique. On n’a pas eu de retour direct, on était tous chez nous. Il y avait cette double appréciation : d’un côté, vraiment heureuse et reconnaissante, puis de l’autre, ne pas réellement comprendre ce qui arrive. Il y avait un sentiment un peu irréel. D’autant que la série sort sur Netflix, qu'on est tous chez nous en jogging, et qu'on se voit à l’écran tout autrement — ultra beaux, lookés, maquillés, cheveux au top (rires).

LO : Quand vous avez lu le script de la saison 2, qu’avez-vous pensé de l’évolution du personnage de Camille ?

CR : J’étais étonnée par sa façon de réagir ! Je ne me doutais absolument pas que l'intrigue prendrait cette direction. J’ai été à la fois très surprise et heureuse de jouer des scènes auxquelles je ne m’attendais pas. Je remercie vraiment les auteurs et la production de m’avoir laissé l’opportunité de m’exprimer un peu plus à travers cette saison 2. D'avoir pu rentrer plus dans le détail de qui est Camille, comprendre sa complexité, ses multiples facettes plutôt que de l’enfermer dans une image un peu lisse.

LO : On découvre effectivement une Camille plus audacieuse et affirmée. Idem côté mode, ses choix vestimentaires sont toujours aussi pointus, mais encore plus osés que dans la saison 1. Était-ce une volonté de votre part ?

CR : Il y a eu une corrélation directe entre la façon dont Camille s’habille, s’affirme. Dans son attitude, elle est plus complexe. d’ailleurs on la comprend mieux. Elle n’est pas juste gentille ou là pour aider tout le monde. Sa mode traduit bien ce revirement avec des looks significatifs : de grosses épaules, des formes qui se font voir, des matières bien présentes… Cette évolution mode est totalement le reflet de l’évolution du personnage.

LO : Une tenue en particulier vous a marqué ? Une dans laquelle vous avez aimé vous glisser dedans ?

CR : Je les aime toutes pour être honnête… Mais je dois avouer que la robe Saint Laurent noire que l’on me voit porter est juste incroyable. Son armature, son décolleté suggestif… Le tout sans être vulgaire.

LO : Cette robe Saint Laurent, on ne pouvait que la remarquer ! Comme lorsque vous êtes en robe Marcia.

CR : Absolument ! Cette robe aussi est magnifique ! Sa matière est juste incroyable ! D’autant que n’importe qui peut la porter : qu’on soit grande, petite, fine ou ronde. Elle s’adapte à la personne qui la revêt. Sans oublier que le label est éco-responsable, français, que ça reste à des prix relativement abordables, que la coupe est impeccable. J’ai adoré ce look, peaufiné avec une paire de Nodaleto…

LO : Qu’avez-vous appris sur vous en incarnant le personnage de Camille ?

CR : Depuis que je joue dans Emily in Paris, je mets des robes ! Avant je n’en mettais jamais, je ne savais pas me tenir avec, je ne trouvais pas ça confortable. J’aimais jouer avec une facette plus masculine. Désormais, et grâce au personnage de Camille, je me féminise plus. Et aussi, je souris bien plus ! Avec la période difficile que l’on traverse tous, garder le sourire et pouvoir le transmettre aux autres me semble d'ailleurs très important.

LO : Si vous deviez rencontrer Camille dans la vraie vie, que lui diriez-vous ?

CR : (Rires) T’es cool meuf ! T’es rigolote !

LO : Si vous deviez avoir un tête-à-tête avec un personnage de la série, qui serait-ce ?

CR : Je ne vais pas dire Lucas [Bravo, aka Gabriel], on est déjà ami dans la vie et il le sait. Alors je dirais Alfie ! C’est un beau garçon, extrêmement sympathique, il a cet humour typiquement british un peu cynique — que j’adore. Il serait pour sûr une belle rencontre.

LO : Quels sont vos projets pour l’avenir ?

CR : Actuellement je suis dans le film d’Yvan Attal, Les Choses Humaines, aux côtés de deux sublimes jeunes acteurs — Suzanne Jouannet qui campe le rôle principal et qui est juste incroyable, puis Ben Attal — sans oublier le reste du casting : Charlotte Gainsbourg, Mathieu Kassovitz, Benjamin Lavernhe, Judith Chemla, Pierre Arditi… En juin, je serai dans Mastemah de Didier Daarwin. C’est le réalisateur de tous les clips du group marseillais IAM depuis 25 ans, et ce sera là son premier film. Ce sera un ovni dans le genre, on n’a jamais vu ça auparavant. Puis un téléfilm en deux parties, Diane de Poitiers de Josée Dayan, avec Isabelle Adjani, où je campe le rôle de Marie Stuart.