Que retenir du défilé Saint Laurent par Anthony Vaccarello ?
Parisienne - on l'a dit et redit -, la femme Saint Laurent par Anthony Vaccarello est aussi intimement cinématique. Première silhouette, premier souvenir d'une Catherine Deneuve (d'ailleurs présente en front row) dans Le Dernier Métro de François Truffaut. "Tout commence par la construction de l’épaule. Le tailoring graphique et sculptural apporte une sophistication affirmée à une pulsion, un désir libéré.", commente le designer, dont les parfaits manteaux d'homme se portent sur des pantalons à la taille ceinturée. La suite, impétueuse, bourgeoise, décadente dans l'esprit "Studio 54", joue autant sur les volumes que sur les contrastes de structure et de fluidité. Sur Kaia Gerber, une robe très courte s'extravertit à l'épaule. Sur d'autres tops, les vestes col mao, en brocart ou en velours, se superposent à des jupes et des shorts "boule". Toutes douées de grandes poches, ces pièces rappellent que la femme Saint Laurent n'a jamais marché que sans sac, les mains dans les poches. Ça continuera d'ailleurs dans un futur proche et lointain, symbolisé par ce couloir de LED où toutes, en robes à plumes, lunettes et escarpins fluorescents, se substituent à des oiseaux de nuit un poil sci-fi. Après le vortex laser de Marine Serre, plus tôt dans la journée, Paris persistait et signait donc dans l'imagerie futuriste, à quelques utopies...ou dystopies près.