Rainbow Joy
Elles sont arrivées comme une vague de couleurs vives. Au milieu de l’espace vide de l’Armory Show résonnant de la voix nostalgique de Mama Cass chantant « Dream a Little Dream of Me ». Les mannequins du dernier show de Marc Jacobs étaient censées incarner le retour de la « joie de vivre », celle qui avait quitté NY le lendemain du 11 septembre 2001, celle qui manque cruellement à notre époque angoissée par la colapsologie, le réchauffement climatique et la présidence de Trump entre autres calamités. Avec cet optimisme affiché et un maximalisme revendiqué - maxi-fleurs, maxi-imprimés, maxi-volants, maxi-volumes - cette collection était paradoxalement peuplée de références nostalgiques aux seventies, de fantômes glamour pour nourrir un présent en mal d’icônes : Anita Pallenberg, Sissy Spacek, Brooke Shields, Shelley Duvall, Bianca Jagger ou Pat Cleveland, portant la mode fantasmée d’Yves Saint Laurent et Karl Lagerfeld. Mais au-delà de ces immortelles références, domine l’éblouissement des couleurs et des matières imaginé par Marc Jacobs toujours le roi incontesté de New York, qui a réussi à faire de cette collection une ode à la vie contagieuse et séductrice.