Clare Waight Keller fait ses débuts chez Givenchy
Il n'était pas tâche aisée de reprendre, 12 ans après le tour de force de Riccardo Tisci, les rênes de la maison Givenchy. Et c'est ce matin même, à 10h passés de 34 minutes, que les premières silhouettes estampillées Givenchy par Clare Waight Keller ont réveillé les murs pluricentenaires du Palais de Justice de Paris. À l'opposé de l'histoire écrasante et du protocole quasi-militaire qui chargent les lieux depuis leur conception, la première collection de la créatrice anglaise prônait la fraîcheur et la légèreté. Nonchalante mais sophistiquée, naturelle mais résolument pimpée, la femme Givenchy 2.0 assume son insolence stylistique et sa liberté via les longues robes à volants, les blouses fluides et les pantalons en cuir qui composent sa garde-robe, calmés par une floppée de vestes et manteaux épaulés au tombé impeccable. Romantique et un brin rock'n'roll, son alter-ego masculin bat le pavé de son magnétisme provocateur, tantôt dandy tantôt crooner, et porte le blazer à même la peau aussi bien que le smoking rebrodé de perles et de sequins. Une ode à l'éclectisme parisien et à son unicité, dont la maison Givenchy est la parfaite ambassadrice. Et un retour aux sources des plus réussis.
Félix Besson