Beauté

Petite histoire du rouge à lèvres

Retour sur les points clés de l’histoire du produit de beauté le plus emblématique de tous les temps : le rouge à lèvres.

L'histoire du rouge à lèvres est autant une histoire de beauté que de rébellion. Si certains l'ont stigmatisé, d'autres en ont tiré profit et l'ont utilisé comme outil de valorisation. Les femmes s'en sont servi pour affirmer leur liberté et leur pouvoir. 

“Si vous êtes triste, mettez du rouge à lèvres et attaquez.”

Coco Chanel

 

Seulement pour les nobles

L'idée de se peindre les lèvres existe depuis l'Antiquité. Les Sumériens ont été les premiers à confectionner une sorte de pâte à base de plomb, de pierres précieuses et d'insectes écrasés. Chez les Égyptiens, il était coutume pour la royauté et la classe supérieure d'arborer du rouge aux lèvres. En Grèce, en revanche, les femmes qui en portaient étaient assimilées à des prostituées. Au Moyen-Âge, l'Église déclare que peindre son visage revient à défier Dieu et en interdit l'utilisation.

Reine Elisabeth Ire

La reine Élisabeth Ire, sans doute l’une des plus célèbres adeptes du rouge à lèvres rouge, a popularisé au XVIe siècle l’utilisation de poudres faciales blanches et de peintures à lèvres. Des traces de plomb retrouvées dans les pigments qu'elle utilisait ont très certainement joué un rôle décisif sur son état de santé, et ont incité les préparateurs à trouver de nouveaux moyens de fabriquer du rouge à lèvres, non toxique, avec des ingrédients naturels tels que la cire et les fruits rouges.

Sarah Bernhardt

À la fin de l'ère victorienne, le rouge à lèvres était tabou. En France, grâce à Sarah Bernhardt qui se peignait les lèvres en permanence, porter du rouge devint une déclaration d'indépendance et d'audace. Elle fut le symbole de sa génération.

En 1915, l’Américain Maurice Levy crée un cylindre en métal muni d’un petit levier qui permet de sortir une barre de rouge à lèvres, puis de la remettre dans son logement protecteur. Il met ainsi un terme à l'application au doigt ou au pinceau du pigment enveloppé dans du papier. Depuis Maurice Levy, le rouge à lèvres est devenu un outil féminin iconique et ses placements publicitaires ne se comptent plus. 

Symbole de résistance

Selon Sarah Schaffer, auteure de Lecture de nos lèvres : L'histoire de la réglementation du rouge à lèvres sous le règne occidental du pouvoir, Hitler détestait le rouge à lèvres et interdisait à toutes les femmes de son entourage d'en porter. Se peindre les lèvres est alors devenu un symbole de résistance face à la dictature nazie. 

Au naturel

Dans les années 70, la révolution sexuelle, le mouvement hippie et le féminisme se conjuguent mal avec le rouge à lèvres, considéré comme obsolète, archaïque. On met en valeur des lèvres naturelles, sobres, moins stigmatisantes.

Quelques années plus tard, les reines du disco, comme Donna Summer, réhabilitent le rouge à lèvres mais dans des tons plus neutres et plus rosés, moins tape-à-l'œil. 

Depuis, les teintes se sont succédé sur nos lèvres, et aujourd'hui elles sont infinies… Vous pouvez choisir un ton cerise le mardi, un nude le mercredi pour finir sur un  bordeaux ou un orangé le jeudi. Vous n'avez guère plus à vous soucier de la composition puisqu'on trouve aujourd'hui des gammes naturelles dans toutes les enseignes. Demeure une seule question : quelle couleur choisir ?

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