Les choix de Mathieu Cénac, développement de l’art contemporain, Manufacture de Sèvres
Labor Gallery – FIAC Grand Palais
Labor Gallery (Mexico) présente à l’occasion de la FIAC un solo show de l’artiste américaine Jill Magid. Fruit de plusieurs années de recherche, d’écriture, de production et d’exposition, Magid clôture ici son projet Archive Barragàn dans lequel elle engage un dialogue entre les archives personnelles et professionnelles du célèbre architecte Mexicain. Alors que sa maison à Mexico conserve et diffuse les archives familiale, l’intégralité de son travail est depuis vingt ans détenu et rendu inaccessible par le géant de l’ameublement suisse Vitra. Magid explore les relations interdépendantes et les frictions qui naissent à l’intersection du psychologique et du judiciaire, de l’identité nationale avec les questions de rapatriement, du droit international de la propriété avec les différentes lois de copyright et, plus largement, de l’auteur d’une œuvre avec son propriétaire.
Katinka Bock – Lafayette Anticipations – Paris 4
Katinka Bock s’empare avec justesse du bâtiment de la Fondation d’entreprise Lafayette Anticipations et propose un ensemble de pièces comme autant de résultats de gestes, souvent simples, toujours justes. La pièce centrale de l’exposition, de par sa position dans le bâtiment et de par son volume, Rauschen, 2019 (Ressac), est constituée de plaques de cuivre qui proviennent du dôme de l’Anzeiger-Hochhaus à Hanovre, un lieu historique qui a vu naître des titres de presse aussi importants que Stern ou Der Spiegel. Le titre de l’œuvre (Ressac) répond en écho à cette peau protectrice de la presse d’investigation en suspension. Laissant le dialogue s’installer avec le bâtiment de Rem Koolhaas et ses grandes vitres ouvertes sur Paris.
Hanne Lippard – Parades for FIAC
Hanne Lippard est une artiste norvégienne représentée par la galerie LambdaLambdaLambda. Pour Parades for FIAC, elle présente sa performance What Works Works (vendredi 18 octobre à 19h au Palais de la découverte). Considérant le langage comme sa matière première, à l’instar des artistes conceptuels historiques des années 1960, Lippard ne souhaite pas frôler la poésie mais affirme une volonté de sculpter la communication orale et les enjeux de pouvoir qui en découlent. Sans fétichisme de l’écriture ou de sa présence, Lippard performe et contrôle sa voix avec force, elle nous place par des choix de rythme, d’intonation et de volume sonore face à une nouvelle forme de texte quasi-automatique. Loin des bot polis et aseptisés qui sont formatés, et auxquels Siri, Alexa et les GPS nous ont habitués.
Prix de la Fondation d’entreprise Ricard – Paris 8e
Eva Barto est sélectionnée cette année par Claire Le Restif pour le Prix de la Fondation d’entreprise Ricard 2019. Sa pièce est discrète, presque impossible à trouver, et pour cause, c’est un lanceur d’alerte. En réponse au titre de l’exposition “Le fil d’alerte”, Barto reste sur le seuil de l’espace, comme pour se protéger, même si par conséquence elle est soumise aux intempéries. Comme tous les lanceurs d’alerte, l’œuvre s’imprègne des rumeurs, surveille les fuites, elle est attentive aux signaux avant-coureurs. Une prise de position qui assure à Barto d’avoir une longueur d’avance sur les autres puisque sa pièce sensible à la corruption et jamais à la culpabilité connaît certainement déjà le nom du gagnant de l'édition 2019.
Vanessa Place – Le Silencio, Paris 2
Vanessa Place est une avocate et poète américaine. Tous les ans, au moment de la FIAC, elle est invitée à se produire le temps d’un soir dans l’intimité du Silencio. Acclamée par la critique et unanimement reconnue pour son travail d’écriture sans écriture, Place puise son matériel brut en marge des dossiers qu’elle traite en tant qu’avocate pour la défense à la cour pénale. Dans sa poésie conceptuelle, Place explore l’impact des textes judiciaires lorsqu’ils sont décontextualisés. Après avoir mis en scène les années précédentes des Rape Jokes ou la lecture de sa propre autopsie, Place présentera samedi 19 octobre à 20h en collaboration avec Marievic : “The Impossibility of Love as Opera Period.”
“Peter Hujar. Speed of Life” – Jeu de Paume, Paris 8
C’est la première exposition au Jeu de Paume sous le commissariat (et la direction) de Quentin Bajac. La carrière de Hujar est indissociable de la ville de New York où, de 1968 à sa mort en 1987, il s’attachera à photographier le milieu artistique d’avant-garde, militant et LGBTQI+, d’une ville qui change radicalement durant cette période. Des émeutes de Stonewall jusqu’à la crise d’épidémie du sida qui le fauche, Hujar va fixer avec une immense liberté et en noir et blanc, tous ceux qui se sont battus pour l’égalité des droits des exclus, et pour une prise de conscience des injustices toujours présente dans la société occidentale.
“Self-Portrait in 23 rounds, a chapter in David Wojnarowicz’s life 1989-1992” – Petit Palais
La FIAC projettera en avant première à Paris, Self-Portrait in 23 rounds, a chapter in David Wojnarowicz’s life 1989-1991 (Auditorium du Petit Palais, dimanche 20 octobre à 16h30). Résultat d’un entretien de plus de 4 heures entre l’artiste et Sylvère Lotringer, Wojnarowicz parle de sa mort, du sida, du désir, de la sexualité, de son travail, de la manière dont il utilise la colère dans son engagement, et de toutes les contradictions qui le traversaient à cette époque de sa vie.
La Manufacture Nationale de Sèvres présente à la FIAC (stand A25) un solo show de l’artiste Zoë Paul. Il s'agit d’un ensemble de nouvelles pièces peintes sur porcelaine et un rideau de perles de grès, de porcelaine et d’or de plus de 3 mètres de long dans lequel un couple engage un dialogue amoureux emprunt de références méditerranéennes et Art Nouveau.
FIAC, Grand Palais, du 17 au 20 octobre.