Depuis 2010, la Fondation d’entreprise Hermès (créée en 2008) a mis en place au sein de ses différentes manufactures des cycles de résidences de plasticiens parrainés par des artistes confirmés. Les pièces produites dans le cadre de ces cartes blanches sont exposées au Palais de Tokyo dans “Les mains sans sommeil”, sous le commissariat de Gael Charbau. Parmi les artistes exposés, Clarissa Baumann et Io Burgard. Rencontres.

Propos recueillis par Yamina Bena&iuml;

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L&rsquo;OFFICIEL ART&nbsp;: Votre lien avec la Fondation d&rsquo;entreprise Herm&egrave;s d&eacute;bute en 2012, lorsque vous avez &eacute;t&eacute; sollicit&eacute; pour pr&eacute;parer la premi&egrave;re &eacute;dition (&ldquo;Condensation&rdquo;, 2013). Comment avez-vous proc&eacute;d&eacute; pour la construction de cette exposition qui r&eacute;unit neuf plasticiens&nbsp;?

GAEL CHARBAU&nbsp;: Comparativement &agrave; &ldquo;Condensation&rdquo;, la difficult&eacute; ici a r&eacute;sid&eacute; dans le fait d&rsquo;apporter une coh&eacute;rence dans le cheminement au sein des &oelig;uvres, chacune &eacute;tant plac&eacute;e dans une d&eacute;marche d&rsquo;artiste sp&eacute;cifique, constitu&eacute;e de mat&eacute;riaux particuliers (verre, argent, cristal, tissu, cuir..). Mon souhait &eacute;tait donc de mettre au point un r&eacute;cit qui ne soit pas uniquement nourri des &oelig;uvres issues des r&eacute;sidences. Mon r&ocirc;le a &eacute;t&eacute; de donner une unit&eacute;, imaginer une sc&eacute;nographie, une &eacute;criture de l&rsquo;espace qui permette aussi de comprendre la relation entre l&rsquo;artiste et l&rsquo;artisan et, bien entendu, les manufactures Herm&egrave;s qui ont permis la production de ces pi&egrave;ces. En ce sens, la Fondation m&rsquo;a donn&eacute; toute latitude pour imaginer un ensemble qui soit une exposition d&rsquo;art contemporain &ldquo;classique&rdquo;, qu&rsquo;il serait possible de voir dans n&rsquo;importe quel mus&eacute;e.

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Comment f&eacute;d&eacute;rer des techniques, des approches, des esth&eacute;tiques aussi diverses que celles d&eacute;velopp&eacute;es par chacun des artistes&nbsp;? 

Le choix ici, et cela est un geste nouveau, est de pr&eacute;senter des &oelig;uvres de chaque artiste en compl&eacute;ment de celles r&eacute;alis&eacute;es en r&eacute;sidence. Cela permet de poser un contexte et de mieux appr&eacute;hender la proposition artistique dans ce cadre particulier d&rsquo;un travail avec des artisans. Cet &eacute;largissement du champ offre des pistes de compr&eacute;hension pour replacer dans le corpus de l&rsquo;artiste l&rsquo;&oelig;uvre souvent exp&eacute;rimentale produite dans le cadre de la r&eacute;sidence.

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A cet &eacute;gard, le titre de l&rsquo;exposition est significatif, &ldquo;Les mains sans sommeil&rdquo;, qui &eacute;voque le recueil de Ren&eacute; Char, Le Marteau sans ma&icirc;tre...

Cela rejoint l&rsquo;id&eacute;e d&rsquo;une autonomie de la main&nbsp;: la r&eacute;alit&eacute;, &eacute;videmment, est que les artisans et les artistes ont un point commun absolu, c&rsquo;est la main. Cette main qui, parfois, r&eacute;alise les choses presque sans l&rsquo;esprit. La main a une sorte d&rsquo;autonomie par rapport &agrave; l&rsquo;esprit, qui se saisit de gestes-r&eacute;flexes, pourrait-on dire, de r&eacute;flexes artistiques, d&rsquo;intuitions. Les mains s&rsquo;activent, s&rsquo;agitent, accomplissent des mouvements, saisissent un morceau d&rsquo;&eacute;toffe, dessinent... Dans une libert&eacute; presque chor&eacute;graphique, une physicalit&eacute; imprim&eacute;e dans le corps. Dont l&rsquo;esprit, parfois, se saisit &agrave; contrecoup. Pour restituer cette dynamique, nous avons mis au point une exposition mobile, c&rsquo;est-&agrave;-dire que de nombreux &eacute;l&eacute;ments sont sur roulettes, ce nous permet de reconfigurer l&rsquo;exposition et surtout d&rsquo;accueillir des performances. L&rsquo;exposition &eacute;voluera ainsi au fil du temps dans son accrochage, avec cette migration des &oelig;uvres.

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Il ressort des longues immersions dans les manufactures une tr&egrave;s &eacute;troite collaboration entre les artistes et les &eacute;quipes in situ, ainsi les pi&egrave;ces r&eacute;alis&eacute;es portent-elles &eacute;galement leur &ldquo;empreinte&rdquo;.

Cela met en relief les relations naturelles entre artistes et artisans, et souligne l&rsquo;int&eacute;r&ecirc;t plus marqu&eacute; depuis quelques ann&eacute;es, &agrave; la faveur des actions men&eacute;es par des m&eacute;c&egrave;nes, pour ce lien. Cela permet de prendre conscience que l&rsquo;art contemporain n&rsquo;est pas seulement cette esp&egrave;ce de fine pellicule destin&eacute;e &agrave; un petit nombre, mais il concerne &eacute;galement des personnes qui travaillent avec des savoir-faire, des artisans ultra-qualifi&eacute;s. Et des &oelig;uvres qui, parfois, peuvent para&icirc;tre un peu complexes, demandent en r&eacute;alit&eacute;, dans leur rendu plastique des comp&eacute;tences techniques, des savoir-faire qui font aussi la beaut&eacute; de ce monde l&rsquo;art. Cette r&eacute;flexion sur ce qu&rsquo;est une &oelig;uvre dans sa mat&eacute;rialit&eacute;, dans sa sensualit&eacute; est passionnante. Elle s&rsquo;inscrit dans des pr&eacute;occupations de plus en plus soutenues&nbsp;: comment les pi&egrave;ces sont-elles pens&eacute;es par des artistes et des mains.

Clarissa Baumann (résidence chez l’orfèvre Puiforcat, à Pantin, parrainée par Ann Veronica Janssens).

CLARISSA BAUMANN

Artiste en r&eacute;sidence chez l&rsquo;orf&egrave;vre Puiforcat (Pantin), parrain&eacute;e par Ann Veronica Janssens.

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L&rsquo;OFFICIEL ART&nbsp;: Lors de cette r&eacute;sidence de six mois, vous avez travaill&eacute; autour d&rsquo;un &eacute;l&eacute;ment symbolique &agrave; diff&eacute;rents &eacute;gards, une cuill&egrave;re, que vous avez &eacute;tir&eacute;e au point de la restituer au stade originel de fil d&rsquo;argent. Pourquoi ce choix&nbsp;?

CLARISSA BAUMANN&nbsp;:&nbsp;Tout d&rsquo;abord, il y a un rapport avec l&rsquo;objet fonctionnel invent&eacute; par l&rsquo;homme, ensuite cela m&rsquo;int&eacute;ressait de partir d&rsquo;un objet du quotidien de travail et, apr&egrave;s avoir observ&eacute; la succession des gestes des arisans, j&rsquo;ai souhait&eacute; emprunter le chemin &agrave; rebours. Il y a l&agrave; une dimension presque arch&eacute;ologique de l&rsquo;objet, le fil symbolise le d&eacute;roulement temporel et spatial du processus v&eacute;cu &agrave; l&rsquo;atelier. En outre, la cuill&egrave;re contient plusieurs formes&nbsp;: le concave, le convexe, l&rsquo;oblong, c&rsquo;est, &agrave; mon sens, une sculpture en soi. Ce processus est presque une anamorphose abritant toutes les images de la cuill&egrave;re qui s&rsquo;&eacute;tire.

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Vous allez de l&rsquo;objet &agrave; une nouvelle entit&eacute;, lin&eacute;aire et souple, &agrave; la mani&egrave;re d&rsquo;un mouvement chor&eacute;graphique. Qu&rsquo;est ce que votre &eacute;tude de la danse contemporaine apporte &agrave; votre pratique, votre sensibilit&eacute;, votre regard ?

D&egrave;s ma formation en arts d&eacute;coratifs je me suis int&eacute;ress&eacute;e &agrave; la gestuelle de construction dans l&rsquo;objet, la conception d&rsquo;un produit industriel. Autour de la construction de ces objets industriels, je souhaitais examiner comment, au quotidien, le corps se met en rapport avec les objets qui nous entourent, leur usage, leur fonctionnalit&eacute;. Comment &agrave; partir de cette exp&eacute;rience marqu&eacute;e par nos d&eacute;placements, par une architecture des gestes, d&rsquo;une ceratine fa&ccedil;on nous parvenons &agrave; cr&eacute;er de nouveaux rapports avec le monde, une perception corporelle de la gestuelle.

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Vous avez soumis cette cuill&egrave;re &agrave; la flamme de fa&ccedil;on &agrave; attendrir l&rsquo;argent, l&rsquo;avez aplanie au marteau et &eacute;tir&eacute;e. A quel moment les artisans Puiforcat sont-ils intervenus, quand avez-vous pris votre autonomie par rapport &agrave; ce travail ?

Apr&egrave;s un mois d&rsquo;observation dans l&rsquo;atelier pour comprendre les techniques et les processus, j&rsquo;ai eu un temps de recul et de r&eacute;flexion qui m&rsquo;a permis de revenir avec un projet con&ccedil;u &agrave; la lumi&egrave;re de cette immersion. Avec les artisans, nous sommes rest&eacute;s longtemps dans l&rsquo;exp&eacute;rimentation, les tentatives, les essais&hellip; il a fallu un laps de temps pour trouver comment &eacute;tirer la cuill&egrave;re sans rompre la mati&egrave;re, un long mais passionnant travail collectif. Chaque geste m&rsquo;a &eacute;t&eacute; montr&eacute;, jusqu&rsquo;&agrave; ce que je sache parfaitement le reproduire. Lorsque le moment de l&rsquo;autonomie est arriv&eacute;, je me suis aper&ccedil;ue que l&rsquo;int&eacute;r&ecirc;t du fil, est qu&rsquo;il devient tellement long qu&rsquo;on ne peut plus &ecirc;tre seul face au projet, il devient coll&eacute;gial. Et ce moment d&rsquo;&eacute;tirer, d&rsquo;enrouler et de transporter le fil marque aussi un r&eacute;pertoire d&rsquo;actions qui s&rsquo;inscrivent dans ce quotidien de travail. Je souhaitais que le fil perde son statut utilitaire, c&rsquo;est la raison pour laquelle il entoure une bobine de bois. Mais il peut tout aussi bien &ecirc;tre repr&eacute;sent&eacute; pos&eacute; le long d&rsquo;un mur. La bobine me permettait &eacute;galement de travailler sur une performance autour de &ldquo;tenir&rdquo; et &ldquo;d&eacute;rouler&rdquo;, mais aussi du son. Je cherche dans cette performance &agrave; aborder non seulement l&rsquo;histoire du geste mais aussi l&rsquo;histoire du son, partie int&eacute;grante du travail. Il y a, en effet, un accord entre le son et les gestes des artisans, ce qui est un &eacute;l&eacute;ment nouveau dans ma pratique.

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Qu&rsquo;avez-vous appris dans le cadre de cette r&eacute;sidence, que vous a apport&eacute; la Fondation d&rsquo;entreprise Herm&egrave;s ?

Mon travail porte beaucoup sur l&rsquo;immat&eacute;rialit&eacute;, je n&rsquo;avais jamais travaill&eacute; de fa&ccedil;on aussi intensive sur la mati&egrave;re, il s&rsquo;agit donc d&rsquo;un d&eacute;fi. C&rsquo;est &eacute;galement ma premi&egrave;re exp&eacute;rience de collaboration avec une &eacute;quipe de professionnels qui dispense &agrave; la fois un avis technique, des conseils mais aussi un &eacute;change tr&egrave;s franc et chaleureux. Alors qu&rsquo;&agrave; l&rsquo;origine ce travail, employer du temps &agrave; d&eacute;construire un objet, pouvait para&icirc;tre un peu absurde aux artisans, qui &eacute;laborent des objets, j&rsquo;ai constat&eacute; que finalement, ils expliquaient le projet bien mieux que moi aux visiteurs de l&rsquo;atelier. De mon c&ocirc;t&eacute;, je pense avoir communiqu&eacute; l&rsquo;id&eacute;e de ma pratique en tant qu&rsquo;artiste. Cette exp&eacute;rience m&rsquo;a aussi insuffl&eacute; beaucoup de courage pour explorer des univers complexes, bien diff&eacute;rents des miens. J&rsquo;ai b&eacute;n&eacute;fici&eacute; d&rsquo;une grande libert&eacute; dans mon travail, d&rsquo;un r&eacute;el int&eacute;r&ecirc;t et accompagnement de projet, sans jamais qu&rsquo;il soit intrusif.&nbsp;

Io Burgard (résidence à la Maroquinerie de Seloncourt, parrainée par Jean-Michel Alberola).

IO BURGARD

Artiste en r&eacute;sidence &agrave; la Maroquinerie de Seloncourt, parrain&eacute;e par Jean-Michel Alberola

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L&rsquo;OFFICIEL ART&nbsp;: Quel cheminement de r&eacute;flexion vous a men&eacute;e &agrave; votre r&eacute;alisation au sein de la Maroquinerie de Seloncourt qui accueillait un artiste pour la premi&egrave;re fois ?

IO BURGARD&nbsp;: Je ne connaissais pas le travail du cuir, c&rsquo;est ce qui m&rsquo;a incit&eacute; &agrave; choisir ce domaine. De prime abord, j&rsquo;ai &eacute;t&eacute; s&eacute;duite par la vari&eacute;t&eacute; des outils que j&rsquo;utilisais, dont chacun recelait une &eacute;tendue de possibles en termes de r&eacute;alisation. J&rsquo;ai &eacute;t&eacute; attentive &agrave; r&eacute;pondre au lieu dans lequel je me trouvais par rapport &agrave; ces outils, en prenant en compte l&rsquo;environnement des artisans avec lesquels j&rsquo;ai travaill&eacute;. Cela nous permettait de partager un vocabulaire commun&nbsp;: ensemble, nous pouvions alors construire un principe.

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Cette malle renfermant des outils de cuir symbolise la zone de rencontre entre deux pratiques.

La fronti&egrave;re est finalement tr&egrave;s t&eacute;nue entre l&rsquo;&oelig;uvre d&rsquo;art et l&rsquo;objet d&rsquo;art. Et elle s&rsquo;amenuisait encore au fur et &agrave; mesure de la progression du travail avec les artisans. Je me suis pr&eacute;sent&eacute;e &agrave; eux avec des croquis, des souhaits tr&egrave;s sp&eacute;cifiques et la conversation s&rsquo;est engag&eacute;e sur la faisabilit&eacute; du projet. M&rsquo;adressant &agrave; de grands professionnels, il s&rsquo;agissait toujours de revenir au d&eacute;tail infime, &agrave; la mani&egrave;re dont on allait mener le travail. Il fallait r&eacute;fl&eacute;chir &agrave; comment &ldquo;clore&rdquo; une forme r&eacute;ellement, chose &agrave; laquelle je ne m&rsquo;&eacute;tais jamais confront&eacute;e finalement, n&rsquo;ayant pas la m&ecirc;me exigence de &lsquo;l&rsquo;objet&rdquo;. Il m&rsquo;a semble que ce qui faisait la diff&eacute;rence entre nos deux pratiques est que je cherche le moment o&ugrave; je dois m&rsquo;arr&ecirc;ter alors que l&rsquo;artisan cherche &agrave; finir r&eacute;ellement l&rsquo;objet. Toutes ces interrogations ont ensuite persist&eacute; dans mon propre travail. Cette exp&eacute;rience a &eacute;t&eacute; d&rsquo;une grande richesse.

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Cet objet n&rsquo;est pas sans &eacute;voquer la Bo&icirc;te-en-valise de Duchamp, quels ont &eacute;t&eacute; vos faisceaux d&rsquo;inspiration&nbsp;?

Duchamp arrive en premier, avec l&rsquo;id&eacute;e de transporter son travail. La malle ne constitue pas un corpus de pi&egrave;ces reproduites mais un objet en soi qui abrite d&rsquo;autres pens&eacute;s pour dialoguer ensemble. J&rsquo;aimais &eacute;galement le principe d&rsquo;une exposition qui s&rsquo;enferme, de m&ecirc;me qu&rsquo;une r&eacute;f&eacute;rence litt&eacute;raire&nbsp;: Le Mont Analogue&nbsp;de Ren&eacute; Daumal. Aller &agrave; la d&eacute;couverte d&rsquo;un nouvel endroit avec des outils particuliers. Des outils dont on ne comprend pas forc&eacute;ment le sens jusqu&rsquo;&agrave; ce qu&rsquo;au moment o&ugrave; l&rsquo;on parvient &agrave; un point pr&eacute;cis du voyage. Comme des outils qui ne se r&eacute;v&egrave;leraient que dans certaines situations. Avec en filigrane l&rsquo;id&eacute;e de mouvement, de dynamique. Au tout d&eacute;part, je souhaitais faire activer cette malle par des performeurs, des danseurs&hellip; Je voulais que l&rsquo;on ressente la sensualit&eacute; du cuir.

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&ldquo;LES MAINS SANS SOMMEIL&rdquo; 
du 24 novembre 2017 au 7 janvier 2018&nbsp; 
Palais de Tokyo, Paris 16 
<a href="http://palaisdetokyo.com">palaisdetokyo.com</a>

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Neuf artistes r&eacute;unis&nbsp;: Clarissa Baumann (r&eacute;sidence chez l&rsquo;orf&egrave;vre Puiforcat, &agrave; Pantin, parrain&eacute;e par Ann Veronica Janssens). Celia Gondol (r&eacute;sidence au sein de la Holding Textile Herm&egrave;s, &agrave; Bourgoin-Jallieu et Pierre-B&eacute;nite, parrain&eacute;e par Ann Veronica Janssen). Io Burgard (r&eacute;sidence &agrave; la Maroquinerie de Seloncourt, parrain&eacute;e par Jean-Michel Alberola). Bianca Argimon (r&eacute;sidence au sein de la Holding Textile Herm&egrave;s, en r&eacute;gion lyonnaise, parrain&eacute;e par Jean-Michel Alberola. Lucia Bru (r&eacute;sidence au sein de la cristallerie Saint-Louis, &agrave; Saint-Louis-l&egrave;s-Bitche, (parrain&eacute;e par Ann Veronica Janssens). Anastasia Douka (r&eacute;sidence chez John Lobb (JL &amp; Co), &agrave; Northampton, parrain&eacute;e par&nbsp;Richard Fishman). DH McNabb (r&eacute;sidence au sein de la cristallerie Saint-Louis, &agrave; Saint-Louis-l&egrave;s-Bitche, parrain&eacute;e par&nbsp;Richard Fishman). Jennifer Avery (r&eacute;sidence au sein de la Holding Textile Herm&egrave;s, &agrave; Bourgoin-Jallieu, parrain&eacute;e par Richard Fishman). Lucie Picandet (r&eacute;sidence &agrave; la Maroquinerie de Pantin, parrain&eacute;e par&nbsp;Jean-Michel Alberola).

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Celia Gondol (résidence au sein de la Holding Textile Hermès, à Bourgoin-Jallieu et Pierre-Bénite, parrainée par Ann Veronica Janssen).

Dans les mains d’Hermès

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