24 heures à Molitor
La piscine Molitor… Moi qui l’avais laissée taguée, blanche et murée, je la retrouve ocre jaune, sa couleur d’origine me dit la jeune fille du desk. Avait-elle décoloré à ce point depuis 1929 ? Le charme est encore là. Molitor est bien plus qu’une bâtisse Art déco rénovée. À Paris, les zones frontières du bois de Boulogne, du côté d’Auteuil, sont nimbées d’une magie particulière. Le périmètre qui va du champ de courses à l’ancienne piscine publique à travers les merveilleuses serres du xixe siècle vit dans un espace-temps différent. Soudain, en attendant notre chambre, je me souviens d’une séance photo de mode boulevard Exelmans, non loin de chez Claude François, où je jouais le rôle du psychiatre de Paz de la Huerta. En 2011, un lundi après-midi flottant dans une demi-brume d’hiver. Personne n’était bien réveillé… Les photos avaient lieu dans un cabinet de chirurgie esthétique, le téléphone n’arrêtait pas de sonner. Ils m’avaient forcé à mettre une veste en tweed et des lunettes de myope, Woody Allen qui aurait grossi, Paz était presque nue. Je ne savais pas quoi dire alors je lui ai demandé si elle souffrait d’insomnies, Paz a fondu en larmes, s’est retournée contre le mur et a chanté une chanson très douce de MC5.
Johnny Weissmuller, le parrain
Comme un palimpseste
Inscrite aux monuments historiques