Le club embl&eacute;matique des nuits parisiennes a d&eacute;cern&eacute;, mercredi 13 novembre, le troisi&egrave;me prix <a href="https://www.instagram.com/castelparis/?locale=fr_CA&amp;hl=ar" target="_blank" rel="noopener">Castel</a> dont le but est d&rsquo;honorer un livre &laquo; qui aurait eu toute sa place &agrave; la table de Jean Castel &raquo;, l&rsquo;ancien ma&icirc;tre des lieux.

La table imaginaire de Jean Castel s&rsquo;enrichit donc, cette ann&eacute;e, du <a href="https://editions.flammarion.com/le-syndrome-de-lorangerie/9782080445742" target="_blank" rel="noopener">Syndrome de l&rsquo;orangerie</a> de Gr&eacute;goire Bouillier, paru aux &eacute;ditions Flammarion. L&rsquo;auteur, par l&rsquo;interm&eacute;diaire de son alter ego litt&eacute;raire, le d&eacute;tective Bmore, a pour ambition de restituer la pens&eacute;e de Claude Monet lorsqu&rsquo;il peint les nymph&eacute;as du mus&eacute;e de l&rsquo;Orangerie, pens&eacute;e notamment tourn&eacute;e vers des deuils.
Le club avait mis les tables dans la remise &agrave; l&rsquo;occasion de cette soir&eacute;e. Cela a donn&eacute; au visiteur l&rsquo;impression d&rsquo;&ecirc;tre dans un h&ocirc;tel particulier, lui permettant de voguer &agrave; sa guise entre les &eacute;tages, du sous-sol au fumoir du troisi&egrave;me &eacute;tage. C&rsquo;est ainsi au deuxi&egrave;me &eacute;tage de la demeure que nous avons &eacute;t&eacute; amen&eacute;s &agrave; rencontrer le r&eacute;cipiendaire du prix, Gr&eacute;goire Bouillier, apr&egrave;s qu&rsquo;il ait remerci&eacute; le jury dans un discours tenu au sous-sol.
On remarque Gr&eacute;goire Bouillier par sa discr&eacute;tion. Il est tel un cam&eacute;l&eacute;on parmi la foule. Une fois rep&eacute;r&eacute;, nous l&rsquo;interrogeons sur ses inspirations dans la r&eacute;daction de l&rsquo;ouvrage. Le titre, en premier lieu, est directement inspir&eacute; du syndrome de Stendhal, &eacute;tat psychosomatique caract&eacute;ris&eacute; par une situation de transe devant une &oelig;uvre d&rsquo;art &agrave; la beaut&eacute; subjuguante, d&eacute;velopp&eacute;e dans Rome, Naples et Florence (1817). La deuxi&egrave;me inspiration de l&rsquo;auteur est Claude Monet. La figure de l&rsquo;impressionnisme appartient, nous dit-il, &agrave; l&rsquo;&laquo; inconscient collectif des Fran&ccedil;ais &raquo; et il nous confie se souvenir de la premi&egrave;re &oelig;uvre de l&rsquo;artiste qui l&rsquo;a marqu&eacute; : c&rsquo;&eacute;tait des coquelicots.

La remise du prix à Grégoire Bouillier

C&rsquo;&eacute;tait, en outre, un plaisir d&rsquo;autant plus important pour lui que d&rsquo;&ecirc;tre r&eacute;compens&eacute; chez Castel car le lieu a eu beaucoup d&rsquo;importance dans ses jeunes ann&eacute;es. &laquo; Castel, ce sont les souvenirs d&rsquo;une p&eacute;riode o&ugrave; je fr&eacute;quentais beaucoup le quartier de la soif &raquo; nous explique-t-il. Pour lui, &laquo; revenir ici, c&rsquo;est comme si j&rsquo;avais de nouveau des cheveux &raquo;.
C&rsquo;est ainsi que lorsqu&rsquo;il a &eacute;t&eacute; compar&eacute;, lors de la remise du prix, &agrave; Marcel Proust, il a d&ucirc; &ecirc;tre au moins aussi touch&eacute; par les propos du banquier Gr&eacute;goire Chertok, expliquant que Bouillier &laquo; &eacute;crit comme on danse chez Castel &raquo;.
La nostalgie de Gr&eacute;goire Bouillier est partag&eacute;e par d&rsquo;autres figures du monde artistique, pr&eacute;sentes aussi au deuxi&egrave;me &eacute;tage de la demeure, comme Chantal Ladesou qui se rappelle des &laquo; ann&eacute;es Castel &raquo;. Elle d&eacute;crit le lieu comme le rep&egrave;re d&rsquo;un petit groupe d&rsquo;habitu&eacute;s, Jacques Martin, Pierre B&eacute;nichou ou encore Jean Yanne et &laquo; on savait que si on passait, on les rencontrait &raquo; tout comme &laquo; les interlopes, les gens marrants, les gens originaux &raquo; dit-elle.
Ces &laquo; ann&eacute;es Castel &raquo; ne sont pas absentes de l&rsquo;imaginaire de ceux qui n&rsquo;en ont pas &eacute;t&eacute; familiers. L&rsquo;acteur Vincent Elbaz parle ainsi d&rsquo;une &laquo; &eacute;poque qu&rsquo;il n&rsquo;a pas connu &raquo;.

Chantal Ladesou

Gregoire Bouillier, Carole Chretiennot

Carole Chretiennot, Patrick Mille, Justine Levy

Le mythe est bien pr&eacute;sent dans l&rsquo;amoncellement d&rsquo;&oelig;uvres d&rsquo;art qui font du club un petit mus&eacute;e &agrave; lui tout seul. On retrouve notamment une amusante photographie d&rsquo;un joueur d&rsquo;&eacute;checs sign&eacute;e Robert Doisneau reprise par l&rsquo;affichiste Raymond Savignac qui dessine son adversaire. On note aussi une grande fresque de Jean-Philippe Delhomme avec les grandes figures du XX &egrave; si&egrave;cle, la moquette aux symboles phalliques de <a href="https://www.pierrefrey.com/fr/" target="_blank" rel="noopener">Pierre Frey</a> et les conceptions de Roland Topor parsem&eacute;es dans la demeure.
&Eacute;videmment, Jacques Dutronc qui a immortalis&eacute; le lieu en affirmant &laquo; aimer les filles de chez Castel &raquo; dans sa chanson J&rsquo;aime les filles a aussi droit &agrave; son portrait au rez-de- chauss&eacute;e, non loin de l&rsquo;ouvrage de Gr&eacute;goire Bouillier dispos&eacute; pour un an dans une vitrine &agrave; l&rsquo;entr&eacute;e du vestiaire. L&rsquo;auteur lui-m&ecirc;me passera devant son livre lors de ses prochaines sorties &agrave; Castel, se voyant offrir une carte de membre pour un an.

Ce qu'il faut retenir du Prix Castel 2024

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