Le spécialiste allemand des bonbons, bientôt centenaire, s’apprête à ouvrir deux gigantesques sites de production en Allemagne et aux États-Unis. Et à sacrifier une centaine de postes dans ses deux manufactures hexagonales. 

Les Dragibus, fraises Tagada, Chamallows et autres bonbons g&eacute;lifi&eacute;s en forme de crocodiles ou d&rsquo;ours de la firme Haribo sont devenus des embl&egrave;mes de la culture pop, des incontournables des go&ucirc;ters d&rsquo;anniversaires et des best-sellers dans les distributeurs de sucreries. Avec seize usines dans le monde (en Europe, en Turquie et au Br&eacute;sil) et un total de 7 000&nbsp;salari&eacute;s, le groupe allemand r&eacute;aliserait un chiffre d&rsquo;affaires mondial annuel de 2&nbsp;milliards d&rsquo;euros. Depuis les d&eacute;buts d&rsquo;un jeune confiseur de Bonn, Hans Riegel, en 1920 (qui inventa le nom de sa manufacture en accolant les deux premi&egrave;res lettres de son pr&eacute;nom, de son nom et de sa ville), la soci&eacute;t&eacute; a fait du chemin&nbsp;! Elle est cependant toujours aux mains de la m&ecirc;me famille,&nbsp;et dirig&eacute;e actuellement par le petit-fils du fondateur. 
 
Depuis 1967, la firme est implant&eacute;e dans l&rsquo;Hexagone, o&ugrave; elle a cr&eacute;&eacute; sa premi&egrave;re filiale. Haribo France g&egrave;re deux sites de production, un &agrave; Marseille et l&rsquo;autre &agrave; Uz&egrave;s, ainsi que le &laquo;&nbsp;Mus&eacute;e du Bonbon&nbsp;&raquo; install&eacute; dans le second. Ces derni&egrave;res ann&eacute;es, la compagnie a connu un v&eacute;ritable boom dans le pays. Douze boutiques en propre y on fleuri en dix ans. Les fans y font le plein de sucreries et de produits d&eacute;riv&eacute;s (mugs, coques pour smartphones, Tee-shirts, etc.). 
 
Sur la m&ecirc;me p&eacute;riode, le chiffre d&rsquo;affaires de la filiale fran&ccedil;aise a doubl&eacute; (250&nbsp;millions en 2016) et son r&eacute;sultat d&rsquo;exploitation a tripl&eacute;&nbsp;! Tous les ingr&eacute;dients &eacute;taient r&eacute;unis pour c&eacute;l&eacute;brer le cinquanti&egrave;me anniversaire d&rsquo;Haribo en France en grande pompe. Mais il n&rsquo;en sera rien. En avril dernier, le fabricant a annonc&eacute; la suppression de 100 postes sur les 750 de sa filiale hexagonale avant la fin 2018 (en privil&eacute;giant les d&eacute;parts volontaires et en pr&eacute;retraite, dans un premier temps). Une d&eacute;cision incompr&eacute;hensible pour les salari&eacute;s, &eacute;tant donn&eacute; la bonne sant&eacute; du groupe. D&rsquo;autant plus que ce dernier inaugurera cette ann&eacute;e la plus grosse usine de bonbons du monde (50 000 m2) en Allemagne. Elle aura co&ucirc;t&eacute; 500&nbsp;millions d&rsquo;euros et emploiera 800&nbsp;personnes. En 2020, pour le centenaire de la marque, une premi&egrave;re usine ouvrira ses portes aux &Eacute;tats-Unis, dans le Wisconsin. Co&ucirc;t de l&rsquo;op&eacute;ration&nbsp;? 240&nbsp;millions de dollars, pour 400&nbsp;emplois cr&eacute;&eacute;s. Une injustice qui a de quoi couper l&rsquo;app&eacute;tit.&nbsp;

En chiffres :&nbsp;

51&nbsp;600&nbsp;tonnes 
de bonbons fabriqu&eacute;s chaque ann&eacute;e sur les deux sites de production fran&ccedil;ais

36&nbsp;% 
du march&eacute; des bonbons en France (part de march&eacute; du groupe Haribo)

75&nbsp;000&nbsp;tonnes 
de friandises vendues par Haribo en France par an

Faut-il arrêter de manger des Haribo ?

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