Demain, où se fabriqueront les Métiers d'Art de Chanel ?
Racontez-nous le processus de création de cette fresque ?
Je suis tout d'abord allé à la rencontre des différents artisans : pour observer comment ils travaillent, pour m'imprégner de leurs personnalités, de leurs pratiques... mais aussi de leur environnement. J'ai voulu capturer, jour après jour, ce qu'ils font. À travers cette peinture, j'essaie de raconter le travail et le talent de ces gens.
Oeuvrez-vous exclusivement sur des formats monumentaux ?
Absolument ! 130 mètres de long, 5 mètres de haut... Cette fresque est grande mais elle n'est pas démesurée (rires) ! À Francfort, j'ai peint dans une gare une fresque de plusieurs centaines de mètres de long en six semaines... Le travail diffère selon le format : moins la peinture est monumentale, plus je dois me concentrer sur les détails, plus la pièce doit être complexe.
Votre pratique doit nécessiter un "crew" conséquent...
Pas vraiment, on pourrait tous prendre place dans une seule et même voiture ! Je travaille seul au design et au dessin de mes fresques. Un artiste m'aide à peindre quand j'ai achevé le dessin. Pour le 19M, Chanel a fait en sorte que mon travail soit le plus facile possible : j'ai pu achever la palissade en 19 jours. Avec en prime un plein soleil, sans discontinuer, sur la Porte d'Aubervilliers.
Une seule fresque pour raconter plus de trente Métiers d'Art... Votre défi, c'était d'être le plus exhaustif possible ?
Tout à fait. Chaque corps de métier doit pouvoir se retrouver sur cette fresque. Ce qu'il fait, comment il le fait, comment il travaille chaque jour... J'ai été impressionné en observant les artisans car chaque étape de leur travail semble chorégraphiée - un détail très intéressant à transposer en peinture. Dans les ateliers, le calme règne au quotidien, pas le stress. Les Métiers d'Art, c'est une grande famille qui se rencontre autour de l'artisanat.
Crédit photos : Vianney Le Caer