Joaillerie

À Paris, l'exposition “Pierres précieuses” en collaboration avec Van Cleef & Arpels

Événement majeur de l’année, l’exposition “Pierres précieuses”, conçue en partenariat avec la maison Van Cleef & Arpels initie au Muséum national d’Histoire naturelle une conversation passionnante entre le minéral, la gemme et la création joaillière.
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Nicolas Bos partage avec les frères Arpels cette aptitude à jeter un regard croisé sur les cultures. Le président et directeur artistique de la grande maison de joaillerie française manifeste également une grande prédilection pour les conversations imprévues. Cette volonté de lancer des passerelles entre les spécialités, les philosophies et les expertises, a présidé la conception et la réalisation de l’exposition “Pierres Précieuses”. Non pas dans un musée d’art mais au sein de la salle d’exposition temporaire de la Grande Galerie de l’Évolution du Muséum national d’Histoire naturelle du Jardin des Plantes à Paris. Scénographiée par l’agence Jouin Manku, cette exposition ambitieuse, conçue et produite avec Van Cleef & Arpels, s’inspire du projet “The Art and Science of Gems” qui a vu le jour à Singapour, à l’ArtScience Museum, en 2016. Nicolas Bos et Bruno David, président du Muséum national d’Histoire naturelle, ont décidé d’offrir à ce projet dont ils étaient les initiateurs, une prolongation ambitieuse au Jardin des Plantes. “Notre collaboration avec le Muséum se poursuit aujourd’hui avec l’exposition ‘Pierres Précieuses’ mais aussi des projets de recherche, conférences, expositions de l’École des Arts joailliers, indique Nicolas Bos. Elle s’inscrit dans une longue tradition de dialogue entre l’esthétique et la science, entre l’art et la technique; un dialogue inhérent à nos métiers, que Van Cleef & Arpels souhaite valoriser et transmettre.” François Farges, professeur au Muséum, a travaillé main dans la main avec Lise MacDonald, directrice du patrimoine et des expositions de Van Cleef & Arpels, en tant que commissaires scientifiques de l’exposition. La grande force de celle-ci, c’est de nous faire saisir la poésie et la beauté du minéral et de la gemme mais aussi l’étourdissante variété de phénomènes qui a présidé leur apparition. Bruno David précise : “Cette exposition est emblématique de la transversalité entre plusieurs mondes. Mais plus encore, elle témoigne d’une forme de continuum entre les productions de la nature que sont les minéraux, l’attirance qu’ils exercent sur les hommes par leur beauté et leur rareté et la célébration qu’en font les lapidaires et les créateurs de bijoux.” C’est une exposition d’objets qui fait la part belle aux pièces provenant de la prestigieuse collection du Muséum et aux créations joaillières puisées dans la collection patrimoniale de Van Cleef & Arpels. Elle met également en lumière de nombreux prêts provenant de particuliers ou d’institutions parisiennes. L’exposition s’articule en trois chapitres: le premier présente une grande fresque géologique mise en regard avec des objets remarquables, dont un coquillage percé datant de 90000 ans, trouvé en Algérie et considéré comme l’un des plus anciens bijoux au monde. Remarquable également et symbole absolu de l’intelligence de la maison conjuguée au génie de la Terre: la Grande Table des Orsini, chef d’œuvre de marqueterie de pierres, ayant appartenu au cardinal Mazarin. Le deuxième chapitre de l’exposition égrène en les détaillant les sept principes géologiques à la base de la formation des pierres. L’occasion, dans chacune des vitrines illustrant ces mécanismes (la pression, l’air, l’eau, la température, etc.) d’admirer des gemmes extraordinaires (dont une magnifique tourmaline du Mozambique, d’un bleu néon, de 65 carats), de gemmes d’une rareté absolue (l’opale ananas) et de créations exposées pour la première fois en France, telles que la collerette en diamants et platine de 1939 provenant de la collection de la reine Nazli d’Égypte, la parure Trèfles de 1966 en or jaune, turquoises et diamants, le clip Bouquet de bleuets de 1966 en or jaune, rubis et calcédoine, la collerette Cravate de 1954 en platine, saphirs et diamants, la broche Gladiateur de 1956 imaginée à partir d’une perle baroque. Ou encore, provenant des archives du Muséum, des gemmes issues des Joyaux de la Couronne de France ou des saphirs français, extraits dans un lieu secret au cœur du Puy-de-Dôme, et enfin, la célébrissime pierre à image Le Château si éloquemment poétisée par Roger Caillois. Le troisième chapitre proclame que Paris a été un lieu de découverte, d’innovation, de recherche, que ce soit en minéralogie scientifique, en gemmologie, en joaillerie. Ce chapitre nous entraîne dans l’histoire du Jardin des Plantes, dans les mystères des cabinets de curiosités et des cabinets du Roi. Enfin, célébration ultime de la beauté des gemmes et des minéraux, l’exposition présente une œuvre dont la présence réjouit Nicolas Bos: “Il y a une pièce qui a été remise en état à la faveur de l’exposition et que je suis très heureux de voir présentée: l’Arbre aux tourmalines créé par Jean Vendôme. C’est pour moi une œuvre d’art au carrefour de la joaillerie, du design et de la sculpture.” Une exposition phare, qui émerveille pour instruire, qui instruit pour émerveiller.

Exposition “Pierres précieuses”, jusqu’au 14 juin 2021 à la Grande Galerie de l’Évolution, Jardin des Plantes, 36, rue Geoffroy-Saint-Hilaire, Paris 5e.

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