Non, le caban ne s'avoue (toujours) pas vaincu
On remarque le potentiel style d’une pièce à sa présence sur certaines étapes clés d’une semaine de la mode. Premier arrêt, Milan. Troisième passage chez Gucci par Alessandro Michele dans sa version longue, le caban partage la vedette avec la parka en cuir chez Bottega Veneta et obtient presque le monopole chez Prada où il est retravaillé avec poésie. Encore mieux à Paris, où il s’octroie les bonnes grâce de la quasi-totalité des podiums qui définissent la tendance de la saison à venir : Ami, Berluti, Lanvin, Louis Vuitton ou Dior Homme, aucun ne manque à l’appel. Mais l’engouement de la planète mode n’est pas nouveau pour cet habitué de la silhouette masculine, qui trouve ses origines dans l’uniforme de l’armée britannique sous le roi Georges Ier.
Epais, structuré, aussi radical que singulier, le caban offre à l’homme qui le choisit une allure digne des James Dean et Robert Redford, qui en ont fait les grandes heures. Car oui, au delà du simple appareil, cette pièce iconique a toujours fricoté avec les hautes sphères et autres domaines artistiques placés sous le feu des projecteurs. Au cinéma, surtout, il confère assurance et virilité à l’acteur qui l’arbore. Steve McQueen et son caban Schott dans La Canonnière du Yang Tsé, Al Pacino dans Serpico... Une armure en drap de laine qui retrouve sa crédibilité en 2017, époque incertaine où l’homme s’habille pour se protéger des agressions extérieures et retrouve des réflexes de survie revus à la sauce prêt-à-porter. Bien plus efficace qu’un gilet pare-balles, le caban est sans conteste le nouveau Graal de la mode homme. Un allié tailormade avec lequel il fait bon arpenter le bitume, et sur lequel un gentleman pourra toujours compter.
