Hommes

Momma’s Blues, le secret de style le mieux gardé de Paris

Avec Momma’s Blues, la créatrice Hala Moawad dépoussière les vestiaires féminin et masculin à sa façon. Son credo : miser sur des pièces uniques éco-responsables, customisées à la main, aux délicieuses influences rétro. 

clothing apparel hat person human cowboy hat

Photographie BASILE MOOKHERJEE

Stylisme MYSSIA GHOSN 

D'aussi loin qu'elle se souvienne, Hala Moawad a toujours aimése démarquer. Enfant, sa mère lui a inculqué l’épargne et l’utilisation parcimonieuse des choses. Avec sa fougue et ses mille idées à l’heure, l’adolescente qu’elle est trouve alors le moyen d’allier sa passion pour la mode avec ces valeurs éthiques dans les boutiques de seconde main. “Soudain, je veux me saper en rose comme Bowie,nous confie-t-elle. J’espère tomber sur la perle rare vintage.En vérité, je n’ai aucune envie des dernières fringues tendance. Tout ce que je souhaite, c’est ressembler à une image que j’ai en tête. Et réussir à créer un style qui m’est propre.” Et cette démarche ne l’a jamais quittée. Si elle a commencé par animer des soirées en tant que DJ, s’est essayé au journalisme pour L’Officiel ou au stylisme pour Unemployed Magazine, ses premières amours n’ont pas manqué de la rattraper. Et avant le récent intérêt pour l’upcycling, Hala imagine un label autour de l’utilisation de chutes de tissus. “J’ai retrouvé mon cahier de projet, c’était en 2016. Tout y était déjà.” Elle se lance en 2018, et expose ses premières créations à Los Angeles. Le succès est immédiat. Vogue USet CNN s’emparent du sujet. Les vestes en cuir signées Hala sont “le secret de style le mieux gardé à Paris”. Une vérité puisque le label propose une sélection de pièces intemporelles encore trop peu connues dans la capitale. Mais l’aventure Momma’s Blues ne fait que commencer. Ses influences 70s incluent Iggy Pop, les Beatles, Keith Richards, Mick Jagger ou William Morris, tous habillés par la célèbre boutique Granny Takes a Trip à Chelsea. Quant au nom du label, il vient d’une chanson folk qu’Hala écoutait en boucle – Delta Momma Blues de Townes Van Zandt – alors qu’elle s’attelait à la réalisation de perfectos dans son grenier. Ces références sont à l’image de la créatrice : authentiques et anticonformistes.“ Je suis beaucoup plus anglaise dans mon style. J’adore m’habiller extravaganza.” 

Dustin Muchuwitz. Des vetements de la collaboration MOMMA'S BLUES X BOYS DON'T CRY

L'époque est à la surconsommation? Hala parie sur une marque éco-responsable, qui demande du temps de conception. Son but :donner vie à des chutes de tissus récupérées auprès de magasins vintage et dead stocks de luxe.“Il y a eu une vraie prise de conscience avec la pandémie. Les gens commencent à comprendre qu’il faut miser sur des essentiels, et se démarquer grâce à LA pièce”. Son concept fait aujourd’hui fureur.“Une source inépuisable d’idées et de créativité”, selon la styliste Helena Tejedor.“Une vraie punk”, d’après le photographePierre-Ange Carlotti.“Un élixir de jouvence”, pour la créatrice Nicola Lecourt Mansion.“Une personne qui inspire une liberté rare de nos jours”, aux yeux du duo Coperni. Hala sait s’entourer d’amis. Tous admirent son audace et son imagi-nation. Momma’s Blues s’adresse à tous, sans différenciation d’âge, de sexe ou de culture. Et c’est ce qui plaît. Le trendy espace mode Boys Don’t Cry s’est rapproché de la créatrice à l’occasion d’une collection capsule : Cow-boys Don’t Cry. En-semble, ils ont imaginé un vestiaire unisexe. Si l’esprit est ce lui d’un “gay cow-boy”, les pièces sont mixtes. Pour représenter cette diversité, la campagne met en scène le mannequin Paul Hameline, l’artiste Le Diouck et l’icône Dustin Muchuvitz. Sous l’objectif du photographe Basile Mookherjee, le message d’Hala est plus limpide que jamais  : avec Momma’s Blues,plus de frontières. Le vêtement transcende l’être et révèle la personnalité de chacun. Si la collaboration aux allures folk fait reférence aux inspirations originelles d’Hala, celle-ci pré voittout fois de faire évoluer sa marque. À venir, un partenariat avec Selfridges, une consécration. Sans oublier une collection inédite, cette fois axée 90s, où les influences acid house deManchester viendront convoler avec la techno. Cargo pant sur brodés, dos-nus en chutes de cuir, cirés jaunes de pêcheurs transformés et fausse fourrure fluo promettent de purs mo-ments d’extas (i)e. Pas pour rien qu’Hala rêve de voir se

Paul Hameline. Des vetements de la collaboation MOMMA'S BLUES X BOYS DON'T CRY

Tags

Recommandé pour vous