A contre-courant de son minimalisme habituel, Ben Gorham, fondateur du label Byredo, livre une capsule d'accessoires pop inspirée des voitures de courses vintage 100% made in Texas. L'occasion de parler vieilles bagnoles, car racing et sac à main avec le nouveau gourou du cool. 

Pour un passionn&eacute;, conna&icirc;tre l&#39;immense lexique olfactif de Byredo sur le bout des doigts, son catalogue dithyrambique de noms, odeurs, parfums, bougies, fait partie du p&egrave;lerinage oblig&eacute;. Mais au del&agrave; des accessoires lifestyle d&#39;ambiance et des fragrances, le label su&eacute;dois fait aussi dans l&#39;accessoire. Apr&egrave;s une premi&egrave;re collection de maroquinerie plac&eacute;e sous le signe de l&#39;&eacute;l&eacute;gance minimaliste et de la qu&ecirc;te de l&#39;essentiel, Ben Gorham op&egrave;re un virage &agrave; 180&deg; direction les courses automobiles du Texas et de Floride, leurs voitures d&#39;&eacute;poque agr&eacute;ment&eacute;es de flammes et de couleurs criardes, symboles m&ecirc;me de l&#39;Am&eacute;rique consum&eacute;riste et de la pop-culture. En s&#39;inspirant des clich&eacute;s de Craig McDean, fan de car racing depuis son plus jeune &acirc;ge, le fondateur de Byredo r&eacute;ussit &agrave; transposer la car-culture &agrave; l&#39;univers de l&#39;accessoire f&eacute;minin, livrant une vision novatrice et inspir&eacute;e d&#39;un accessoire au penchant des &nbsp;plus arty. Rencontre.&nbsp;

Le brief de cette collection ?

La ligne d&rsquo;accessoires &eacute;tait &agrave; la base un projet que j&rsquo;avais gard&eacute; de c&ocirc;t&eacute;. J&rsquo;essayais, &agrave; coups de cuir, de volumes, de proportion, de cr&eacute;er le sac parfait. Pour cette collection, je me suis concentr&eacute;e notamment sur la palette de couleurs des peaux, afin de cr&eacute;er quelque chose de compl&egrave;tement diff&eacute;rent de la derni&egrave;re, inspir&eacute; de la photographie. Celle de Craig McDean. Mais une s&eacute;lection de clich&eacute;s inconnus du grand public, que j&rsquo;ai trouv&eacute;s dans ses archives personnelles. J&rsquo;ai donc imagin&eacute; la collection &agrave; partir du &laquo;&nbsp;pinstriping&nbsp;&raquo;, une technique de peinture qui &eacute;tait tr&egrave;s courante dans les ann&eacute;es 70 pour les voitures de sport aux US, notamment lors des courses automobiles dans le Sud du pays. Et un gros focus sur les couleurs, vives, fluorescentes presque, tr&egrave;s sp&eacute;cifiques aux cylindr&eacute;es de l&rsquo;&eacute;poque.&nbsp;

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Etiez-vous un fan de courses automobiles avant de rencontrer Craig McDean?

D&eacute;finitivement ! Lorsque j&rsquo;avais 11 ans, nous avons d&eacute;m&eacute;nag&eacute; de Su&egrave;de au Canada, et j&rsquo;ai ensuite grandi aux Etats-Unis. Je me rappelle que lorsque j&rsquo;&eacute;tais adolescent, j&rsquo;ai &eacute;t&eacute; confront&eacute; &agrave; l&rsquo;importance des voitures dans la soci&eacute;t&eacute; am&eacute;ricaine. Elle &eacute;tait une forme de reconnaissance sociale, une mani&egrave;re d&rsquo;asseoir son statut, d&rsquo;afficher sa success-story. Parfois plus qu&rsquo;&agrave; travers sa maison ou son quartier. Et ce dicton yankee, &laquo;&nbsp;Vous &ecirc;tes ce que vous conduisez&nbsp;&raquo;, m&rsquo;a beaucoup frapp&eacute; &agrave; l&rsquo;&eacute;poque. Et c&rsquo;est vraiment tr&egrave;s vrai, encore aujourd&rsquo;hui. Mon int&eacute;r&ecirc;t pour les voitures s&rsquo;est transform&eacute; en fascination, et ces mod&egrave;les de la fin des ann&eacute;es 60, d&eacute;but 70, sont un int&eacute;r&ecirc;t que je partage avec Craig. Nous avons donc imagin&eacute; ce projet &agrave; partir de ses clich&eacute;s de car-racing et ce film, que personne n&rsquo;avait encore jamais vu.&nbsp;

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Aujourd&rsquo;hui, peut-on dire que le sac que nous portons d&eacute;finit qui nous sommes ?

Oui, c&rsquo;est le parall&egrave;le que voulions faire entre le monde de l&rsquo;automobile et celui de la mode. Ce que les voitures repr&eacute;sentaient &agrave; l&rsquo;&eacute;poque, ce qu&rsquo;elles repr&eacute;sentent toujours aujourd&rsquo;hui, ressemble beaucoup &agrave; ce qu&rsquo;un sac &agrave; main repr&eacute;sente pour une femme aujourd&rsquo;hui. C&rsquo;est une question de statut, d&rsquo;individualit&eacute;, d&rsquo;expression.&nbsp;

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Les femmes pr&eacute;f&egrave;rent-elles une &oelig;uvre d&rsquo;art ou un sac fonctionnel &agrave; leur bras ?&nbsp;

Je pense que les deux th&eacute;ories sont vraies, et c&rsquo;est pour cela que je cr&eacute;e ces deux genres de sac. D&rsquo;apr&egrave;s moi, un sac peut seulement &ecirc;tre un sac, sans aucune ambition artistique derri&egrave;re. D&rsquo;un autre c&ocirc;t&eacute;, ce m&ecirc;me objet refl&egrave;te &eacute;galement l&rsquo;intimit&eacute; de la personne, c&rsquo;est le point de convergence de l&rsquo;expression personnelle d&rsquo;une femme.&nbsp;

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L&rsquo;odeur qui, d&rsquo;apr&egrave;s vous, repr&eacute;sente le plus cette collection ?&nbsp;

Le caoutchouc br&ucirc;l&eacute;, la peinture. Initialement, lorsque l&rsquo;on regarde le film, on ressent les choses comme si on y &eacute;tait physiquement, et les deux &eacute;l&eacute;ments qui me sont venus directement sont ceux-ci. Lors du cocktail de lancement de la collection, nous avons dispos&eacute; dans l&rsquo;espace d&rsquo;exposition des boites de peinture ouvertes, afin de diffuser l&rsquo;odeur de la peinture fra&icirc;che dans l&rsquo;atmosph&egrave;re.&nbsp;

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Vous avez utilis&eacute; des couleurs tr&egrave;s vives cette saison, contrairement &agrave; l&rsquo;univers Byredo qui est majoritairement noir et blanc. Pourquoi ?&nbsp;

Je pense que c&rsquo;est d&ucirc;&nbsp;au fait que cette collection soit ax&eacute;e sur l&rsquo;objet en lui-m&ecirc;me plus qu&rsquo;&agrave; son design ou &agrave; un lifestyle, j&rsquo;ai pu mettre de c&ocirc;te l&rsquo;aspect humain, me concentrer uniquement sur les pi&egrave;ces. Ce qui m&rsquo;a permis plus facilement d&rsquo;utiliser des couleurs que je n&rsquo;avais pas l&rsquo;habitude d&rsquo;employer.&nbsp;

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<a href="http://www.byredo.com">www.byredo.com</a>

Ben Gorham : "Je suis fasciné par les vieilles voitures de course"

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