Pour le soixante-dixième anniversaire de la maison fondée par Christian Dior, la nouvelle directrice artistique, Maria Grazia Chiuri, commente huit silhouettes iconiques issues des archives de L’Officiel.

Dans "L'Officiel" N. 341-342 de septembre 1950.

Dix ans de travail, soixante ans de post&eacute;rit&eacute; : face &agrave; l&rsquo;empire Dior, on oublie souvent qu&rsquo;il repose sur une br&egrave;ve p&eacute;riode de cr&eacute;ation intense, entre la premi&egrave;re collection de 1947 et la mort du couturier, en 1957. &Agrave; l&rsquo;occasion du soixante-dixi&egrave;me anniversaire de sa fondation, la maison Dior s&rsquo;offre au mus&eacute;e des Arts d&eacute;coratifs une vaste r&eacute;trospective pr&eacute;sentant quatre-cents de ses plus belles robes, ses sources d&rsquo;inspiration et ses h&eacute;ritiers. La f&eacute;minit&eacute; comme un r&ecirc;ve, dans une mise en sc&egrave;ne de Nathalie Crini&egrave;re. Plus qu&rsquo;un hommage : une c&eacute;r&eacute;monie sacr&eacute;e.

 
 
 
Exposition &ldquo;Christian Dior, couturier du r&ecirc;ve&rdquo;, du 5&nbsp;juillet au 7&nbsp;janvier au mus&eacute;e des Arts d&eacute;coratifs &agrave; Paris. www.lesartsdecoratifs.fr

Octobre 2003 
 
&ldquo;La p&eacute;riode John Galliano fut marqu&eacute;e par la th&eacute;&acirc;tralit&eacute; et le spectaculaire : cette image m&rsquo;&eacute;voque l&rsquo;historicisme et la mondanit&eacute;, mais dans une dimension tout &agrave; fait diff&eacute;rente et d&eacute;cal&eacute;e. Un choc extraordinaire des imaginaires.&rdquo; Maria&nbsp;Grazia&nbsp;Chiuri

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Septembre 1958 
 
&ldquo;La silhouette nette de cette tenue sign&eacute;e Yves Saint Laurent est, &agrave; mes yeux, comparable &agrave; une sculpture de Marino Marini. Le tissu se plie aux d&eacute;sirs de celui qui a construit et trac&eacute; une forme absolue. La femme Dior est une rencontre entre la ligne et la mati&egrave;re.&rdquo;

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Mars 1980 
 
&ldquo;Le power suit version Dior : un classique des ann&eacute;es quatre-vingt qui ne renie pas la f&eacute;minit&eacute; mais la red&eacute;finit pour doter d&rsquo;un uniforme les femmes sorties victorieuses des combats f&eacute;ministes. Un m&eacute;lange de lignes simples et nettes, dans lesquelles r&eacute;side la perfection du mod&egrave;le.&rdquo;

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Mars 1947 
 
&ldquo;Selon moi, la gr&acirc;ce et l&rsquo;harmonie sont les &eacute;l&eacute;ments cl&eacute;s de cet ensemble, qui pr&eacute;sente, par essence, toutes les caract&eacute;ristiques de la silhouette &lsquo;Corolle&rsquo; iconique : une exaltation du corps f&eacute;minin que Monsieur Dior comparait &agrave; une fleur. Il s&rsquo;agit sans conteste d&rsquo;une ligne qui a marqu&eacute; son &eacute;poque et qui est entr&eacute;e dans l&rsquo;histoire de la mode.&rdquo;

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Avril 1967 
 
&ldquo;Un manteau psych&eacute;d&eacute;lique, presque impertinent par sa couleur et sa coupe, typique des ann&eacute;es soixante&nbsp;&ndash;&nbsp;mais avec une ceinture qui apporte de la vie : cette tenue illustre la capacit&eacute; de la maison &agrave; se renouveler, &agrave; travers ses diff&eacute;rents directeurs artistiques, dans ce cas Marc Bohan, tout en respectant son &eacute;poque et sans renier ses codes.&rdquo;

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Octobre 1972 
 
&ldquo;Les ann&eacute;es soixante-dix sont celles de l&rsquo;&eacute;mancipation de la femme : quelle meilleure fa&ccedil;on de crier au monde qui l&rsquo;on est que de s&rsquo;afficher en total red ? Une couleur qu&rsquo;affectionnait Dior, mais aussi celle de la passion, de l&rsquo;engagement, de la fiert&eacute;. Une couleur qui symbolise l&rsquo;audace de revendiquer sa libert&eacute; face aux st&eacute;r&eacute;otypes impos&eacute;s.&rdquo;

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&ldquo;La puissance narrative de cette cr&eacute;ation, &eacute;vocatrice de contr&eacute;es lointaines et de l&rsquo;allure glamour caract&eacute;ristique de la maison, t&eacute;moigne de la vision globale de Dior.&rdquo;

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Avril 2017 
 
&ldquo;Cette tenue (issue de la premi&egrave;re collection pr&ecirc;t-&agrave;porter de Maria Grazia Chiuri pour Dior, ndlr) r&eacute;sulte d&rsquo;un parcours cr&eacute;atif marqu&eacute; par la soustraction, la sublimation, la synth&egrave;se. Elle r&eacute;unit les codes Dior et les ram&egrave;ne &agrave; leur degr&eacute; z&eacute;ro, &agrave; leur essence originelle : c&rsquo;est l&rsquo;interpr&eacute;tation moderne de l&rsquo;ic&ocirc;ne.&rdquo;

Quand Maria Grazia Chiuri commente nos archives...

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