L’ appel des sirènes : la tendance Mermaidcore décryptée
La tendance mermaidcore, c’est-à-dire l’esthétique aquatique, est la perle de cette saison estivale. Sirènes et nymphes quittent les abysses pour s’en faire muses, le temps d’une baignade en bord de mer ou d’un défilé aux allures ondulées. Le secret ? Un esprit de fantaisie et un désir d’évasion…
Alors que La Petite Sirène prend vie en live action sous nos yeux de grands enfants ébahis, un univers imaginaire de mode sous-marine se déploie. Chargé de nostalgie, ce sont les plus grands créateurs et modeurs qui y plongent tête la première. Si la silhouette ajustée qui vient s’évaser aux pieds n’a rien de nouveau, les stars s’en sont éprises et les créateurs l’ont reprise pour donner envie de rêver.
Transparence, fluidité et teintes bleutées
Fées et nymphes se hissent hors des abysses et se glissent sur un runway signé Versace où se tissent détails et motifs océaniques. Étoiles, fleurs et étoiles de mer se plissent sur des tissus hauts en couleur, de quoi faire rougir les coraux. Les chevelures sont plaquées, pressées contre les corps encore humides et chauds des sirènes tout juste sorties de l’eau. Le wet hair look, la peau halée, encore caressée par la houle, les créatures défilent, serties au sens littéral de bijoux venus des plus beaux littoraux, de coquillages issus des plus belles plages. Du côté d’Iris Van Herpen, les robes semblent presque se liquéfier en un alliage de transparence, de fluidité et de teintes bleutées à se laisser emporter. Telles des méduses qui refusent de se laisser dompter, qui abusent de leurs airs irisés, préférant se laisser flotter gracieusement parmi les reflets miroitants. Blumarine plonge également dans l’océan pour sa dernière collection printemps-été 2023, elle aussi inspirée du succès tout juste sorti sur nos écrans. Connue pour son habituel accent Y2K, la marque semble pourtant s’éloigner des rives cristallines couleur aquamarine pour introduire une touche néo-goth aux tons gold qui épouse des silhouettes tout près du corps. La toute dernière à s’y mettre, c’est DSquared2 dont la collection de prêt-à-porter fait de ses muses de véritables divinités dont les cous ornés de coquillages et les bustes dissimulés sous les moulages feraient chavirer les cœurs des marins les plus endurcis.
Icônes incontestées
En bref, même si certains y trempent à peine les pieds, impossible de ne pas se faire éclabousser. Côté célébrités, elles ont vite échangé leurs robes du soir pour une paire de nageoires. Cardi B se fait Vénus des Grammy’s dans sa robe coquillage signée Mugler inspiration Botticelli, où elle donne vie au célèbre tableau dépeignant la naissance de la divinité de l’amour. Naomi Campbell, icône incontestée, se fait elle aussi sirène vêtue par Schiaparelli de coquilles venues habiller un buste orné des plus beaux bijoux de mer. L’apogée de la tendance se fait suite au lancement du tant attendu remake de La Petite Sirène, dont le casting s’est donné pour mission (accomplie !) de conquérir les red carpets. Halle Bailey, chanteuse à la voix envoûtante devenue actrice principale du blockbuster, se décore d’un bustier superposé d’une cascade irisée signé Schiaparelli pour la couverture du renommé V Magazine.
Comme un effet ricochet, l’esthétique semble être en pleine marée haute, et le courant prêt à tout submerger. Désir de céder aux fantasmes d’une tendance à la frontière du réel ou simplement petite envie de se faire belle à l’image de celles qui font vaciller les navires les mieux armés, la tendance Mermaidcore a tout pour plaire.