Ariana Papademetropoulos, l'artiste muse
Comme Chloé Wise et Jemima Kirke, Ariana Papademetropoulos fait partie de ses peintres dont l'image est si travaillée qu'elles tiennent autant de la muse que de l'artiste. L'univers pictural de l'Américaine, hyperréaliste et onirique, s'avère aussi fascinant que son personnage de pythie vintage et sexy.
De Harry Styles à Jared Leto en passant par Lana Del Rey, la maison Gucci a le don de dénicher des égéries passionnantes. Parmi elles, Ariana Papademetropoulos, une peintre américaine au nom de déesse grecque née à Pasadena en Californie en 1990. Cette dernière apparaissait dans l'étrange et fascinante série Ouverture of Something that Never Ended réalisée par Gus Van Sant et Alessandro Michele pour la griffe italienne et diffusée l'an dernier. A cette occasion, Ariana était invitée à créer dans un atelier romain et à y cuisiner des œufs d’autruche pour le réalisateur et le directeur artistique, comme elle le confiait à l'Officiel. Cela pourrait n'être qu'un détail et pourtant il en dit long sur le charme surréaliste de cette artiste qui court les brocantes, adule la renaissance et ne porte pas de déodorant. Pour en rajouter au mythe de la pythie californienne, Ariana, qui a un temps joué les fées pour des fêtes à thème, a pour habitude de travailler dans une sorte de manoir hanté. Et quand elle en sort, c'est pour éblouir son monde dans des tenues vintage ultra sensuelles à mi-chemin entre une pin-up du vieil Hollywood et une héroïne de Tim Burton.
Beauté hantée
Ses toiles, oniriques et dérangeantes, lui ressemblent. Des fantômes de licornes viennent perturber le décor d'une maison cossue. Un arc-en-ciel perce à travers un fond de chambre aux draps fleuris. Une forme non identifiée trouble une nature morte constituée autour d'un bouquet. Les hibiscus ont des yeux. Comme l'artiste le confiait à Jalouse en 2018 : « Mes toiles représentent une certaine utopie : de parfaites maisons avec des intérieurs très travaillés, où l’on trouve toujours un détail étrange ou quelque chose de mystique. Je suis attirée par ce qui dérange, et le design intérieur me fascine dans ce qu’il a d’à la fois banal et significatif. »
Exposée dans le monde entier, Ariana Papademetropoulos interroge sur la beauté artificielle des espaces domestiques. Elle donne à voir des scènes hyperréalistes de décors aux couleurs iridescentes qu'on pourrait confondre avec des photos. Mais vient toujours poindre un élément fantastique évoquant l'existence d'un autre monde. Ses toiles ouvrent un portail vers une expérience spirituelle, voire psychédélique qui nous questionne sur le monde moderne. L.A est-elle autre chose qu'une foire aux vanités et aux illusions ? La réalité n'est-elle pas ailleurs ? Le bonheur consiste-t-il vraiment dans un lifestyle parfait ? En cela, Ariana s'avère être l'antidote séduisant à Marie Kondo et aux influenceuses qui imaginent des lieux de vie à la perfection aussi irréaliste qu'inatteignable.
