Fashion Week

Qui a inspiré la femme Givenchy de l'été 2019 ?

Clare Waight Keller convoque la figure d'Annemarie Schwarzenbach, écrivaine et aventurière androgyne née en 1908, pour élaborer sa collection printemps-été 2019. Au-delà du masculin-féminin littéral, il est question ici d'une véritable interaction entre les deux genres... sur fond de coupes années 1930.
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Fashion Week

Givenchy décroche la lune

Sous un clair de lune très cinématographique, Clare Waight Keller a présenté sa collection de Haute Couture. Un exercice auquel l’anglaise tout juste arrivée chez Givenchy (elle montrera en mars sa deuxième collection de prêt à porter pour la femme), se frottait pour la première fois. Un retour à la couture pour cette maison qui avait arrêté de défiler. Sous nos yeux, ce mardi soir dans les salons du musée des Archives Nationales de Paris, nous avons pu découvrir une collection d’une modernité intense au parfum de féminité et d’ultra désirabilité. Pas de froufrous, ni de show off, des volants, des plumes, de la dentelle, des fleurs brodées oui! Mais les lignes sont précises, impeccables, allongées, un souhait semble t-il de la créatrice qui déclarait être allée chercher dans les archives de la maison « la structure et le graphisme d’Hubert (de Givenchy) a ses débuts ». Les codes une fois absorbé, elle les a retravaillé selon son alphabet. CWK semble bel et bien s’être laissée aller -soutenue par ses équipes- là où la couture le permet : la liberté de rêver et l’envie -voire la nécessité- de partis pris forts. « Une conversation entre structure et mouvement » revendique -t-elle. Comme cette robe faussement légère, beaucoup plus structurée qu’elle n’en a l’air, toute en dentelle, noire et blanche, marquée à la taille par une ceinture graphique et dépouillée. Ou encore ce manteau noir profond dont la doublure en plumes tie and die, encadre le scintillement d’une robe argentée, brodée de perles. Le décolleté est profond, mais l’allure ne provoque que sentiments poétiques et émotion. Tous les codes du tailoring sont là, pantalon droit d’homme à taille haute, veste de smoking… mais ils sont associés à un top bustier de tulle ou a une jupe longue patchée de fleurs noires sur noir. Le noir semble la couleur favorite de la britannique, qui l’impose sur un tiers des ses modèles. On voit passer la couleur sur trois silhouettes masculines, clins d’oeil pour annoncer la création d’un service sur mesure dédié au vestiaire masculin. Avec ce défilé, Clare Waight Keller a réussit son baptême, et prouve que la couture, quand elle tient compte des battements de l’époque, n’est pas une vielle dame ronronnante.

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