Fendi se lance dans le parfum

Ce récit olfactif débute en 1925, dans l’atelier de fourrure et de cuir qu’Adele Casagrande Fendi ouvre à Rome avec son époux Edoardo Fendi. Elle n’a alors que 21 ans. Ce lieu, où tout commence, se transmet de génération en génération. Fendi a toujours bousculé les codes, s’est toujours remis en question pour devenir exclusive et incarnée. Ces sept fragrances reflètent cet état d’esprit. Elles sont unies, comme l’est une famille. Cet arbre généalogique s’ouvre donc avec Adele, la matriarche. Son parfum Casa Grande évoque son histoire et son talent. Une fragrance intense comme le cuir et chaleureuse comme la fourrure, avec une myrrhe épicée de Somalie, la sensualité de l’ambre, l’onctuosité d’une cerise liquoreuse et la générosité de la vanille et de la fève tonka. Puis vient sa fille, Anna Fendi, l’une des cinq sœurs Fendi. Le parfum Dolce Bacio évoque le baiser, celui d’une mère à sa fille. Ce jus est vert et floral comme un jardin sur les hauteurs de Rome, avec de l’abricot ensoleillé, du patchouli d’Indonésie légèrement fumé et de la rose damascène de Turquie. Arrive Silvia Venturini Fendi avec Perché No. Elle est la créatrice des sacs iconiques Baguette et Peekaboo. Son parfum est à l’image de son inventivité avec la simplicité pour manifeste. Il est inspiré du jardin de leur maison de campagne, avec du poivre rose du Brésil fumé par l’encens et du bois de santal, balsamique, qui vient charpenter la fragrance. C’est au tour de ses deux filles, la quatrième génération. Delfina Delettrez Fendi avec Sempre Mio évoque sa famille. Il est frais avec de la bergamote de Calabre, mystique avec du bois de cèdre et intense avec la fleur d’oranger du Maroc. Leonetta Luciano Fendi avec Ciao Amore imagine un parfum spontané et vivant, comme elle. Il s’inspire de Ponza où la famille passe ses étés. Il mélange la figue et la fleur d’oranger de Tunisie et l’absolu de fève tonka. Puis on retrouve les jumeaux de Delfina, Tazio et Dardo Vascellari Delettrez Fendi, avec La Baguette. Un parfum blond comme les blés, doux comme leur goûter : une tartine de pain beurrée et sucrée. Une fragrance avec un iris poudré, de la vanille de Madagascar et un cuir sensuel. Ce voyage olfactif se termine avec Kim Jones, directeur artistique des collections femme de Fendi depuis 2020. Prima Terra évoque l’Afrique où il a passé son enfance avec de la mandarine de Calabre et de Sicile, du romarin de Tunisie et du Maroc qui, tous, évoquent la fraîcheur d’une Cologne qui devient boisée et cuirée comme une terre après l’orage. Plus qu’une collection de parfums, un livre olfactif à cœur ouvert.