Déjà à Lascaux, les artistes avaient sans doute recours à des collaborateurs. En 2017,
ces intendants du quotidien, "facilitateurs de créativité" et assistants personnels,
sont plus nombreux que jamais... Ils témoignent pour la plupart sous couvert d’anonymat. Enquête dans un univers opaque où les portes ne s’ouvrent que pour les vernissages.

Texte par Audrey Levy

La semaine est &agrave; peine&nbsp;commenc&eacute;e que, depuis le studio bruxellois de l&rsquo;artiste, elle a d&eacute;j&agrave; r&eacute;pondu &agrave; de nombreuses demandes d&rsquo;interviews&nbsp;et &agrave; des candidatures de stagiaires, s&rsquo;est entretenue avec le&nbsp;directeur d&rsquo;un mus&eacute;e qui souhaiterait consacrer une exposition &agrave; l&rsquo;artiste et avec un &quot;curateur&quot;&nbsp;pour une vente aux&nbsp;ench&egrave;res caritative&hellip; 
 
Sans compter les dossiers qu&rsquo;elle pr&eacute;pare activement, parce que, cette ann&eacute;e, l&rsquo;artiste se pr&eacute;sentera &agrave; une multitude de foires d&rsquo;art contemporain internationales, d&rsquo;ARCO&nbsp;madrid &agrave; Art Basel. Pendant ce temps, l&rsquo;artiste en question, sous les palmiers de Los Angeles o&ugrave; il poursuit une r&eacute;sidence, s&rsquo;adonne, tout p&eacute;n&eacute;tr&eacute; par son souffle cr&eacute;atif, &agrave; l&rsquo;&eacute;laboration d&rsquo;une &oelig;uvre. &Agrave; 28&nbsp;ans, Nadia sait ce que c&rsquo;est. Dans la vie, elle est artiste comme lui, mais depuis plusieurs mois, elle est surtout la &quot;studio manager&quot;&nbsp;de cet artiste belge en pleine ascension. Sa mission&nbsp;? Suivre l&rsquo;artiste au quotidien, g&eacute;rer son planning, et surtout le soulager des t&acirc;ches qui &quot;parasitent&quot;&nbsp;sa pratique, de l&rsquo;administratif &agrave; la comptabilit&eacute;, en passant par la communication et les &eacute;changes avec les institutions. &quot;Il faut &ecirc;tre un &ldquo;couteau suisse&rdquo;: avoir des comp&eacute;tences dans des domaines divers, tout en &eacute;tant &agrave; l&rsquo;&eacute;coute de l&rsquo;artiste et capable de donner un point de vue artistique et cr&eacute;atif.&quot;&nbsp;Des jobs comme celui-ci, elle en a exerc&eacute; dans d&rsquo;autres ateliers, aux c&ocirc;t&eacute;s notamment d&rsquo;un artiste berlinois, mondialement connu&nbsp;: elle &eacute;tait alors entour&eacute;e d&rsquo;une quarantaine d&rsquo;assistants. &quot;Ici,&nbsp;la structure est petite, un autre assistant est charg&eacute; de la production, mais les t&acirc;ches sont plus vari&eacute;es et mon r&ocirc;le plus important, souligne-t-elle.&nbsp;Et comme&nbsp;l&rsquo;artiste a une pratique prot&eacute;iforme, je dois faire face &agrave; de nouvelles techniques et &agrave; de nouveaux challenges.&quot;

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L&rsquo;&oelig;il de l&rsquo;artiste

Certains connaissent si bien l&rsquo;artiste et son &oelig;uvre que les curateurs font parfois appel &agrave; eux pour le montage d&rsquo;une exposition&nbsp;: &quot;Ils sont l&rsquo;&oelig;il de l&rsquo;artiste&quot;, appuie le directeur artistique J&eacute;r&ocirc;me Sans. mieux, &quot;sa m&eacute;moire&quot;, confie-t-on. Que faire alors du clich&eacute; h&eacute;rit&eacute; du romantisme, celui o&ugrave; l&rsquo;artiste s&rsquo;adonne &agrave; la cr&eacute;ation, isol&eacute; dans son atelier, tel un d&eacute;miurge inspir&eacute;&nbsp;? Il a v&eacute;cu&hellip; aujourd&rsquo;hui, l&rsquo;artiste est &eacute;paul&eacute; d&rsquo;un studio manager qui g&egrave;re un ou deux assistants, parfois une cinquantaine, voire une centaine, comme dans les &quot;factory&quot;&nbsp;des plasticiens japonais Takashi Murakami et am&eacute;ricain Jeff Koons. la fonction n&rsquo;est pourtant pas nouvelle&nbsp;: elle remonte &agrave; la Renaissance, du temps des ateliers de Rubens et de Rembrandt.&nbsp;&quot;Elle est r&eacute;apparue, il y a environ une d&eacute;cennie avec le d&eacute;veloppement de la&nbsp;sc&egrave;ne de l&rsquo;art contemporain o&ugrave; tout s&rsquo;est acc&eacute;l&eacute;r&eacute;, sous le coup de la globalisation&thinsp;: les lieux, les acteurs et les surfaces d&rsquo;expositions se sont multipli&eacute;s&quot;, explique J&eacute;rome Sans. Reste que si le choix d&rsquo;un assistant est g&eacute;n&eacute;ralement dict&eacute; par la production et par l&rsquo;activit&eacute; de l&rsquo;artiste, il n&rsquo;y a pas de r&egrave;gles. &quot;Il y a autant de studios et d&rsquo;assistants qu&rsquo;il y a d&rsquo;artistes&quot;, se pla&icirc;t-on &agrave; r&eacute;p&eacute;ter. l&rsquo;exemple le plus &eacute;tonnant&nbsp;? Celui de Daniel Buren qui, malgr&eacute; l&rsquo;ampleur de sa production, aurait conserv&eacute; l&rsquo;atelier le plus r&eacute;duit, &eacute;paul&eacute; d&rsquo;un ou deux assistants seulement. Pour les autres&nbsp;? Interrog&eacute;s, les sp&eacute;cialistes refusent d&rsquo;en dire davantage, quand ils ne d&eacute;clinent pas nos demandes d&rsquo;interview. Serait-ce un sujet sensible&nbsp;? &quot;Il s&rsquo;agit l&agrave; d&rsquo;une dimension de la production d&rsquo;une &oelig;uvre qui fait partie de l&rsquo;intimit&eacute; de l&rsquo;artiste&quot;, justifie Serena Cattaneo, &agrave; la t&ecirc;te de la galerie parisienne Gagosian. Et dans le milieu, on ne d&eacute;voile pas comme &ccedil;a les coulisses de la cr&eacute;ation. Du c&ocirc;t&eacute; des directeurs d&rsquo;ateliers, on se montre plus loquace.&nbsp;leur profil&nbsp;? Ils sont souvent dipl&ocirc;m&eacute;s d&rsquo;&eacute;coles d&rsquo;art ou pass&eacute;s par des fonctions de &quot;curators &quot;, de conservateurs, voire de critiques d&rsquo;art, et cultivent la m&ecirc;me passion pour l&rsquo;art contemporain. Rejoindre un atelier reste chez certains le cursus honorum pour devenir artiste. &quot;Aupr&egrave;s d&rsquo;un artiste, on apprend ce qui n&rsquo;est pas enseign&eacute; &agrave; l&rsquo;&eacute;cole&nbsp;: le c&ocirc;t&eacute; administratif ou relationnel, mais aussi la gestion d&rsquo;un budget et son &eacute;nergie cr&eacute;ative&quot;, confie Nadia. Quand d&rsquo;autres trouvent &agrave; travers cette fonction une source de revenus qui leur permet de vivre de leur pratique. &quot;Et d&rsquo;&eacute;voluer dans le monde de l&rsquo;art&quot;, ajoute J&eacute;rome Sans.&nbsp;

2 M&euro; l&#39;oeuvre d&#39;art 
l&#39;estimation des oeuvres de&nbsp;Jeff Koons&nbsp;il y a dix ans. 20 ans apr&egrave;s, une de ses oeuvres fr&ocirc;le les 40 M&euro;

&nbsp;

2 Md$ &agrave; 1,5 Md$ 
la baisse du chiffre d&#39;affaires mondial de l&#39;art contemporain, observ&eacute;e entre&nbsp;juillet 2015&nbsp;et&nbsp;juin 2016&nbsp;(Artprice)

&nbsp;

70 assistants chez Murakami 
sa compagnie de production d&#39;oeuvres d&#39;art emploie une&nbsp;cinquantaine de personnes&nbsp;&agrave; Tokyo et une&nbsp;vingtaine&nbsp;dans ses studios de New York

&nbsp;

70 millions de collectionneurs 
leur nombre d&#39;a cess&eacute; d&#39;augmenter, passant de&nbsp;500 000 personnes&nbsp;apr&egrave;s-guerre &agrave; plus de&nbsp;70 millions&nbsp;aujourd&#39;hui

&nbsp;

+1 370 % 
la progression de l&#39;indice des prix du secteur depuis le d&eacute;but des&nbsp;an&eacute;es 2000.&nbsp;Soit, en moyenne, une rentabilit&eacute; de&nbsp;5%&nbsp;par an, et&nbsp;9%&nbsp;pour les oeuvres dont le prix d&#39;acaht est sup&eacute;rieur &agrave;&nbsp;25 000 $

&nbsp;

700 lieux d&#39;art par an 
Entre&nbsp;2000&nbsp;et&nbsp;2015, il s&#39;est construit, avec&nbsp;700 &eacute;tablissements&nbsp;chaque ann&eacute;e, plus de mus&eacute;es &nbsp;et de fondations que durant les XIXe et XXe si&egrave;cles r&eacute;unis

Codes et usages du monde de l&rsquo;art

Dans les studios, les places sont ch&egrave;res&nbsp; : il n&rsquo;existe pas d&rsquo;appels d&rsquo;offres, les recrutements se font par le bouche-&agrave;-oreille et par &quot;affinit&eacute;s&quot;, l&rsquo;artiste imposant ses propres crit&egrave;res. Les qualit&eacute;s requises sont presque toujours les m&ecirc;mes, il faut une capacit&eacute; d&rsquo;organisation et de rigueur, une motivation et une implication sans failles. &quot;Cinq ans apr&egrave;s mon premier stage, j&rsquo;ai pris un caf&eacute; avec l&rsquo;artiste qui s&rsquo;est transform&eacute; en entretien&nbsp;d&rsquo;embauche&nbsp;: en quelques heures, je prenais la place d&rsquo;un assistant qu&rsquo;il s&rsquo;appr&ecirc;tait &agrave; recruter&quot;, confie Nadia. ce qui a s&eacute;duit l&rsquo;artiste&nbsp;? Sa transparence, sa capacit&eacute; &agrave; comprendre ses besoins (&eacute;tant elle-m&ecirc;me artiste) mais aussi ses r&eacute;seaux et sa vie sociale active dans le monde de l&rsquo;art dont elle conna&icirc;t les codes et les usages. Pour Anne Stenne, qui assiste l&rsquo;artiste fran&ccedil;ais Pierre Huyghe, c&rsquo;est sa connaissance des institutions o&ugrave; elle a travaill&eacute; en tant que commissaire qui a fait la diff&eacute;rence.&nbsp;

Free-lances &agrave; 8 euros de l&rsquo;heure

Au quotidien, le rythme est soutenu, le travail souvent r&eacute;p&eacute;titif et incessant en raison des d&eacute;lais serr&eacute;s et les nuits sont parfois blanches, alors il n&rsquo;est pas rare que certains, au bord du burn-out, claquent la porte. &quot;Chez cet artiste allemand, je travaillais souvent jusqu&rsquo;&agrave; 2 h du matin et d&egrave;s 8 h, il fallait donner le meilleur, c&rsquo;&eacute;tait usant.&quot;&nbsp;Sans compter la personnalit&eacute; capricieuse et &eacute;gocentr&eacute;e de l&rsquo;artiste&nbsp;: &quot;Il m&rsquo;a pris toute mon &eacute;nergie&quot;, confie-t-elle. la condition pour conserver ses assistants? Leur accorder une certaine&nbsp; flexibilit&eacute; : &quot;Jean-Michel m&rsquo;a toujours laiss&eacute; du temps pour organiser d&rsquo;autres projets &agrave; c&ocirc;t&eacute; afin d&rsquo;&eacute;viter les frustrations&quot;, analyse G&eacute;raldine qui reconna&icirc;t que le rythme est peu conciliable avec une vie de famille. &quot;Enceinte, j&rsquo;ai travaill&eacute; jusqu&rsquo;au bout&quot;, d&eacute;taille celle qui a profit&eacute; de la mutation de son conjoint pour tout quitter. autre raret&eacute;&nbsp;: le statut de salari&eacute; dont peu d&rsquo;entre eux b&eacute;n&eacute;ficient. &quot;Non seulement je suis d&eacute;clar&eacute;e mais mon salaire horaire est plut&ocirc;t correct&quot;, se r&eacute;jouit nadia. Elle en a vu des artistes fran&ccedil;ais repr&eacute;sent&eacute;s par les galeries les plus r&eacute;put&eacute;es qui ne salariaient qu&rsquo;un seul de leurs assistants, faisant graviter autour d&rsquo;eux une flop&eacute;e de free-lances, non d&eacute;clar&eacute;s, r&eacute;mun&eacute;r&eacute;s pas plus de 8 euros de l&rsquo;heure. &quot;Nous sommes dans une logique o&ugrave; la peur domine&nbsp;: l&rsquo;artiste peut crouler sous les propositions pendant une dizaine d&rsquo;ann&eacute;es, puis vivre une p&eacute;riode plus creuse, sans aucune rentr&eacute;e d&rsquo;argent&quot;, explique-t-elle.&nbsp; D&eacute;clarer ses assistants, les payer &agrave; leur juste valeur,&nbsp;&ecirc;tre capable d&rsquo;assurer une s&eacute;curit&eacute; de l&rsquo;emploi, c&rsquo;est agir en chef d&rsquo;entreprise responsable. Et c&rsquo;est sur cette voie que s&rsquo;est orient&eacute; Xavier Veilhan qui a salari&eacute; &agrave; plein temps ses cinq assistants aux profils tr&egrave;s vari&eacute;s, dont Violeta, sa studio manager, dipl&ocirc;m&eacute;e de Sciences-Po. De son c&ocirc;t&eacute;,&nbsp;Jean-Michel Othoniel a du mal &agrave; r&eacute;aliser qu&rsquo;il fait aujourd&rsquo;hui vivre une quinzaine de personnes. &quot;Mais il en est fier&quot;, confie G&eacute;raldine qui a vu le studio se structurer et se professionnaliser &agrave; mesure que la notori&eacute;t&eacute; de l&rsquo;artiste grandissait. Apr&egrave;s ses expositions &agrave; la fondation cartier et au centre Pompidou, l&rsquo;artiste s&rsquo;est retrouv&eacute;, malgr&eacute; lui, &agrave; la t&ecirc;te d&rsquo;une petite entreprise. C&rsquo;est &agrave; ce stade que le r&ocirc;le d&rsquo;un studio manager s&rsquo;est av&eacute;r&eacute; pr&eacute;cieux&nbsp;: &quot;Entr&eacute;e en stage, je me suis retrouv&eacute;e, six ans plus tard, &agrave; la t&ecirc;te de trois p&ocirc;les que je supervisais, de la conception &agrave; la production jusqu&rsquo;&agrave; la promotion de l&rsquo;&oelig;uvre&quot;, r&eacute;sume G&eacute;raldine. Sorte de Rh d&rsquo;une petite entreprise, charg&eacute; de sa gestion administrative et de ses &eacute;quipes, le studio manager en est aussi le tr&eacute;sorier et en g&egrave;re le bon fonctionnement financier. &quot;On s&rsquo;assure avec l&rsquo;artiste des entr&eacute;es et des sorties d&rsquo;argent, avec souvent des prises de risques consid&eacute;rables lorsqu&rsquo;on investit en R&amp;D, d&eacute;taille Guillaume, charg&eacute; de production chez Xavier Veilhan.&nbsp;Les probl&eacute;matiques sont les m&ecirc;mes que dans tout autre entreprise qu&rsquo;il faut faire tourner.&quot;&nbsp; Et parfois, face &agrave; la multiplication des demandes, il faut passer &agrave; la vitesse sup&eacute;rieure. Et augmenter la taille de son studio. &quot;Cela pose la question de la position et de la production de l&rsquo;artiste, &agrave; une &eacute;poque o&ugrave; le syst&egrave;me a une tendance &agrave; pousser &agrave; la surproduction, du fait de la multiplication des galeries, mus&eacute;es, centres d&rsquo;art, foires&hellip;&quot;, d&eacute;taille J&eacute;r&ocirc;me Sans. &Agrave; savoir&nbsp;: la r&eacute;p&eacute;tition et la reproduction de ses &oelig;uvres, voire la surproduction. &quot;Le rythme auquel est soumis un artiste d&eacute;passe parfois ce qui est humainement envisageable, confie Nadia.&nbsp;Quand il doit g&eacute;rer une dizaine de &ldquo;solos shows&rdquo; par an, il doit d&eacute;l&eacute;guer la production de ses &oelig;uvres.&quot; L&rsquo;artiste murakami peut ainsi compter sur un studio de jour et un studio de nuit, r&eacute;partis entre Tokyo, New York et Los Angeles. Quant &agrave; Jeff Koons, il s&rsquo;est impos&eacute; sans complexe comme une marque, sa signature suffisant &agrave; donner &agrave; l&rsquo;&oelig;uvre sa valeur.

"Dans les studios, les places sont chères: il n'existe pas d'appels d'offres, les recrutements se font par le bouche-à-oreille et par "affinités", l'artiste imposant ses propres critères." 

Se pr&eacute;server des pressions loin de ces &quot;factory&quot;&nbsp;industrielles, il y a ceux qui r&eacute;sistent. &Agrave; l&rsquo;image de Pierre huyghe qui a d&eacute;cid&eacute; que son petit studio, install&eacute; &agrave; Brooklyn, avec ses quatre assistants, restera &quot;un lieu de r&eacute;flexion, intime et confidentiel&quot;.&nbsp;&quot;C&rsquo;est son fonctionnement, il ne souhaite pas devenir une machine, il tient &agrave; garder la main sur sa production, analyse Anne Stenne, dont le r&ocirc;le est&nbsp;aussi de le pr&eacute;server d&rsquo;un certain nombre de pressions.&quot;&nbsp;tout comme Jean-michel othoniel,&nbsp;dont la taille de l&rsquo;atelier est dict&eacute;e par la nature de sa production qui fait appel &agrave; des savoir-faire artisanaux, ceux de ma&icirc;tres verriers de Murano pour la fabrication de ses perles qui sont souffl&eacute;es une &agrave; une. Aux clients trop pressants&nbsp;? Il sait comme personne imposer son rythme et se faire attendre. Grossir&nbsp;? Xavier Veilhan n&rsquo;y est pas oppos&eacute;. &quot;On peut &ecirc;tre plus nombreux, sans pour autant augmenter la taille de l&rsquo;entreprise, mais en imaginant des collaborations avec d&rsquo;autres artistes, en faisant appel &agrave; des savoir-faire sp&eacute;cifiques, voire &agrave; des agences de production&quot;, d&eacute;taille Guillaume. Ce sera le cas pour la prochaine Biennale de Venise o&ugrave; l&rsquo;artiste repr&eacute;sentera la france. &quot;Cela nous permet, &agrave; c&ocirc;t&eacute;, de travailler sur une dizaine d&rsquo;autres projets&quot;, explique-t-il. Dans ce domaine, c&rsquo;est peut-&ecirc;tre l&rsquo;artiste suisse Urs Fischer qui, face &agrave; la globalisation galopante du march&eacute; de l&rsquo;art, a imagin&eacute; la solution la plus p&eacute;renne. Pour son projet &quot;Yes&quot;&nbsp;pr&eacute;sent&eacute; au MoCA&nbsp;de Los Angeles et sur la petite &icirc;le grecque d&rsquo;Hydra, il a fait des visiteurs ses assistants personnels, les incitant &agrave; prendre part &agrave; la cr&eacute;ation des &oelig;uvres. Sans frais, donc, et sans se compromettre. &Agrave; m&eacute;diter.

A quoi ressemble la vie de manager d'artiste ?

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