Après Hong Kong et Beijing, Gucci nous emmène à Taipei pour une exposition de photographies en partenariat avec A Magazine Curated By Alessandro Michele, qui dévoile entre autres un portfolio de Gia Coppola. Rencontre. 

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L&#39;Officiel Paris&nbsp;: Ce n&#39;est pas votre premi&egrave;re collaboration avec Gucci. Comment tout a commenc&eacute; ?

Gia Coppola : Alessandro Michele m&#39;a invit&eacute;e au d&eacute;fil&eacute; Croisi&egrave;re de Gucci &agrave; New York l&#39;ann&eacute;e derni&egrave;re. Il est devenu normal ensuite&nbsp;pour ma m&egrave;re et moi de l&#39;inviter chez nous lorsqu&#39;il est de passage &agrave; Los Angeles. Quand il est venu diner la premi&egrave;re fois, c&#39;&eacute;tait tr&egrave;s relax, ma famille et moi avons appris &agrave; le conna&icirc;tre. C&#39;est un ami maintenant, et puis c&#39;est toujours mieux pour lui de manger un plat&nbsp;fait maison !&nbsp;

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Qu&#39;aimez-vous le plus dans son univers ?

Je trouve qu&#39;il ne manque jamais d&#39;inspiration, il sait se renouveller. &Agrave; chaque fois que je regarde son travail je reste perplexe, je me dis &quot;mais ou est-il all&eacute; chercher &ccedil;a ?&quot;. Tout ce qu&#39;il fait est surprenant et innatendu.&nbsp;

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Vous venez du monde du cin&eacute;ma, comment vous sentez-vous dans le monde de la mode ?

Gucci, pour moi, est tellement cin&eacute;matique, que je me sens tr&egrave;s &agrave; l&#39;aise.&nbsp;Je ne ressens pas &ccedil;a avec une autre maison. Il y a quelque chose de mystique dans ses v&ecirc;tements et dans son univers tout entier, ce qui fait qu&#39;il se fond parfaitement dans ce r&ecirc;ve fantastique.&nbsp;

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Qu&#39;avez-vous voulu exprimer &agrave; travers ces photos que vous exposez ici &agrave; Taipei ?

Le th&egrave;me de l&#39;exposition &eacute;tait &quot;Blind for Love&quot;, et au d&eacute;part je ne savais vraiment pas ce que cela voulait dire.&nbsp;Un soir, alors que je regardais The Truman Show, ma colocataire est entr&eacute;e dans ma chambre en me demandant si j&#39;avais d&eacute;j&agrave; vu ce film de Peter Weir, &quot;Pique-Nique &agrave; Hanging Rock&quot;. Elle&nbsp;m&#39;a conseill&eacute; de le regarder, et la j&#39;ai &eacute;t&eacute; impressionn&eacute;e tellement c&#39;&eacute;tait cool. Je commen&ccedil;ais &agrave; r&eacute;fl&eacute;chir au sens de cette expression, &quot;Aveugle par amour&quot;. Le&nbsp;fait de repenser la sexualit&eacute; d&#39;une femme en passant par la d&eacute;couverte de soi-m&ecirc;me, de son corps, par cet axe invisible gr&acirc;ce auquel toute cette m&eacute;tamorphose s&#39;op&egrave;re, et qui relie absolument tout. Lorsque j&#39;ai dit &agrave; Alessandro que ce film m&#39;avait transcend&eacute;, il m&#39;a confirm&eacute; que c&#39;&eacute;tait l&#39;un de ses films pr&eacute;f&eacute;r&eacute;s au point que&nbsp;chaque saison, il cr&eacute;e une pi&egrave;ce au design inspir&eacute; par ce dernier. Mais la collection avec laquelle nous avons travaill&eacute; &eacute;tait tellement inspirante qu&#39;il &eacute;tait tr&egrave;s facile de rajouter un dialogue narratif aux silhouettes.&nbsp;

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Le th&egrave;me de la fraternit&eacute; est-il un th&egrave;me avec lequel vous &ecirc;tes &agrave; l&#39;aise ?

Oui. Je pense que la fraternit&eacute; transpara&icirc;t dans beaucoup de mes actions, du fait que j&#39;ai toujours voulu une petite soeur &agrave; mon amiti&eacute; avec Rowan. Je ressens vraiment le besoin de partager beaucoup de choses avec les personnes que je fr&eacute;quente, parler d&#39;art, de po&eacute;sie, de cin&eacute;ma. C&#39;est ce qui me permet de garder mes yeux ouverts &agrave; tout ce qui m&#39;entoure, rester ancr&eacute;e dans la vie r&eacute;elle, s&#39;int&eacute;resser &agrave; plein de choses futiles (ou non) et surtout, rester optimiste.&nbsp;

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Votre m&egrave;re a fait le stylisme de la s&eacute;rie.&nbsp;A&nbsp;quel point &eacute;tait-ce important pour vous de travailler avec elle ?

Ma m&egrave;re &eacute;tait costumi&egrave;re, c&#39;&eacute;tait donc pour moi une &eacute;vidence, car elle m&#39;a appris tellement sur le sujet. Elle a une approche unique et vraiment excitante du v&ecirc;tement. Et puis nous sommes tr&egrave;s proches : avec elle, je n&#39;ai pas besoin de parler, elle sait d&eacute;j&agrave; ce que je pense. Enfin, elle est &eacute;galement proche d&#39;Alessandro, donc oui, au final ce projet &eacute;tait presque une&nbsp;histoire de famille !

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Vous avez invit&eacute; Rowan Blanchard &agrave; travailler avec vous sur ce projet. Pourquoi elle et pas une autre ?&nbsp;

Je l&#39;ai rencontr&eacute;e &agrave; une f&ecirc;te et nous nous sommes tout de suite senties connect&eacute;es. Je me retrouve beaucoup en elle, du fait de nos int&eacute;r&ecirc;ts communs, de notre mani&egrave;re de penser qui est la m&ecirc;me. C&#39;&eacute;tait important pour moi de la faire participer &agrave; ce projet,&nbsp;elle a tellement contribu&eacute; &agrave; me faire devenir la personne que je suis aujourd&#39;hui et m&#39;aide encore &agrave; devenir quelqu&#39;un de meilleur. Cette fascination que j&#39;ai pour elle r&eacute;side aussi dans le fait que nous avons presque &quot;grandi&quot; ensemble, et nous voir devenir des femmes, avec un propre processus de r&eacute;flexion tr&egrave;s diff&eacute;rent de celui des hommes, &eacute;tait une exp&eacute;rience unique. J&#39;aime partager ce genre de confidences avec une autre femme :&nbsp;parler de mes sentiments et de ma vision des choses avec quelqu&#39;un du m&ecirc;me avis que moi me donne le sentiment d&#39;&ecirc;tre moins seule contre la folie du monde actuel.

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Quel genre de fille &eacute;tiez-vous &agrave; son age ?

C&#39;&eacute;tait dingue de voir Rowan &agrave; 15 ans, son intelligence si vive et son ouverture d&#39;esprit si grande pour son &acirc;ge. J&#39;avais vraiment l&#39;impression d&#39;&ecirc;tre une gamine sans talent au m&ecirc;me &acirc;ge en comparaison. J&#39;aimais beaucoup lire, d&eacute;couvrir de nouveaux groupes cools, mais j&#39;&eacute;tais assez rebelle. Elle est beaucoup plus responsable que je ne l&#39;&eacute;tais &agrave; son &acirc;ge.&nbsp;

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&Agrave; quel point ses po&egrave;mes &eacute;taient-ils importants pour accompagner vos photos ?

Ils sont essentiels, parce que pour raconter une histoire &agrave; travers une photo, il faut que le discours ne soit pas trop litt&eacute;ral,&nbsp;lin&eacute;aire ou&nbsp;eph&eacute;m&egrave;re. Les po&egrave;mes ont rajout&eacute; une sorte de narrateur interne &agrave; l&#39;installation, amenant coh&eacute;sion et profondeur.&nbsp;

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Quel a &eacute;t&eacute; votre tout premier souvenir de cin&eacute;ma ?

Je me rappelle avoir &eacute;t&eacute; tr&egrave;s jalouse de ma famille : ma tante, mon oncle et mon p&egrave;re voyagaient autour du monde avec&nbsp;leur p&egrave;re lorsqu&#39;ils &eacute;taient enfants. Mais lorsque j&#39;&eacute;tais au lyc&eacute;e, mon grand-p&egrave;re ne r&eacute;alisait pas vraiment de films. Du plus loin que je me rappelle, c&#39;&eacute;tait le film &quot;Dracula&quot; qui m&#39;a le plus impressionn&eacute; et terrifi&eacute;.

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Travaillez-vous sur un nouveau film ?

Oui, j&#39;ai de nombreux projets mais ils prennent beaucoup de temps, et surtout j&#39;aime prendre le temps. De temps en temps, je mets ces projets sur pause, puis je m&#39;adonne &agrave; la photographie, qui laisse aussi une grande libert&eacute; cr&eacute;ative.

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Si on vous cherche &agrave; Los Angeles, o&ugrave; peut-on vous trouver ?

Je suis souvent &agrave; la maison, je ne m&#39;aventure pas trop.&nbsp;Il y a un restaurant o&ugrave; j&#39;adore aller, un vieux rep&egrave;re d&#39;Hollywood, mais c&#39;est vraiment en bas de chez moi. Sinon, je vais beaucoup au th&eacute;&acirc;tre.&nbsp;

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Qu&#39;est ce que &ccedil;a fait d&#39;avoir 30 ans en 2017 et de vivre &agrave; Los Angeles ?

J&#39;&eacute;tais terrifi&eacute;e &agrave; l&#39;id&eacute;e de passer le cap des 30 ans, mais le jour de mon anninversaire fut un &eacute;norme soulagement : toutes ces choses qui me paraissaient insurmontables&nbsp;n&#39;&eacute;taient d&#39;un seul coup plus du tout un probl&egrave;me.

Gia Coppola : " J'étais terrifiée à l'idée de passer le cap des 30 ans "

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